Le nouveau projet Laboratoire vivant – Lait carboneutre

Le logo du projet Laboratoire vivant – Lait carboneutre

Logo du projet Laboratoire vivant – Lait carboneutre

Dans le cadre du programme Solutions agricoles pour le climat – Laboratoires vivants d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) lancé en 2021, 14 projets ont vu le jour au pays, en créant ainsi un réseau national. Le Laboratoire vivant – Lait carboneutre est l’un des deux projets lancés au Québec en 2023 et il est mené par les Producteurs de lait du Québec (PLQ).

En utilisant l’approche des laboratoires vivants, chaque projet réunit des agriculteurs, des scientifiques et d’autres partenaires du secteur pour codévelopper, mettre à l’essai et évaluer des technologies et des pratiques agricoles novatrices dans des conditions réelles de production. L’objectif de ces projets est d’accélérer l’adoption de solutions durables dans les exploitations agricoles pour lutter contre les changements climatiques.

Le Québec est le plus grand producteur de lait au Canada. Il fournit 36 % de la production laitière canadienne et compte 48 % des fermes laitières au pays (source : Production laitière (lait de vache) sur le site du Gouvernement du Québec, 2024). Le secteur laitier poursuit ses efforts pour atteindre la carboneutralité. Le Laboratoire vivant – Lait carboneutre vise ainsi à accompagner les producteurs de lait du Québec dans un processus innovant pour améliorer leur bilan carbone. Ce projet développera des pratiques de gestion bénéfiques adaptées au contexte des différents types de fermes laitières et mesurera les impacts et les retombées de l’adoption de ces pratiques innovantes.

Ce projet est possible grâce à la collaboration de 20 fermes laitières commerciales représentatives du territoire québécois provenant de 4 régions du Québec : le Saguenay–Lac-Saint-Jean (4 producteurs), le Bas-Saint-Laurent (3 producteurs), la Montérégie (8 producteurs) et l’Estrie (5 producteurs).

Plusieurs collaborateurs issus du milieu agricole contribuent également au projet : Novalait, UPA-Montérégie, Centre d'initiatives en agriculture de la région de Coaticook (CIARC), Agrinova, Agriclimat du Conseil pour le développement de l’agriculture au Québec (CDAQ), Logiag, Lactanet et des chercheurs provenant d’universités (Université Laval, Université McGill, Université de Montréal), de l’IRDA, et d’AAC.

L’objectif est de codévelopper et améliorer des pratiques de gestion bénéfiques qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre (GES) et augmentent la séquestration du carbone, renforçant ainsi la capacité des producteurs laitiers à adopter ces pratiques innovantes sur leur ferme. Les avantages supplémentaires incluent l’amélioration de la qualité des sols et de l’eau tout en protégeant la biodiversité. L’approche des laboratoires vivants permet de mettre en place des mécanismes d’actions interactifs et collaboratifs tout au long du projet, afin que les innovations soient continuellement adaptées pour tenir compte des commentaires des agriculteurs, des scientifiques et d’autres partenaires.

Le projet se déploie en 7 activités de recherche et d’innovation :

  • Activité 1 : améliorer le bilan carbone des fermes grâce au codéveloppement et à l’implantation de pratiques de gestion bénéfiques.
  • Activité 2 : améliorer la précision des mesures (calculateurs) pour dresser les bilans carbone et la modélisation des impacts économiques et environnementaux.
  • Activité 3 : mesurer les émissions de GES sur les fermes.
  • Activité 4 : soutenir l’intégration de pratiques de gestion bénéfiques des cultures avec :
    • l’amélioration de l’apport d’azote dans les systèmes de production des grandes cultures;
    • l’augmentation de la séquestration du carbone par la valorisation des fourrages;
    • l’évaluation de la séquestration du carbone dans différents types de bandes riveraines ainsi que les cultures adjacentes; et
    • l’introduction de panic érigé, une graminée herbacée pérenne, dans les bandes riveraines et l’instrumentalisation de l’acquisition de données pour suivre les impacts des bandes riveraines sur les cultures adjacentes.
  • Activité 5 : explorer des pratiques de gestion bénéfiques des troupeaux, des étables et des fosses en lien avec :
    • la réduction du méthane entérique (un sous-produit du processus de digestion) par l’ajout d’un supplément de biochar dans l’alimentation du bétail;
    • l’évaluation du potentiel de biométhanisation des effluents d’élevage; et
    • la réduction des animaux non productifs (génisses pour le renouvellement du troupeau de vaches, vaches taries) tout en maintenant l’amélioration génétique souhaitée.
  • Activité 6 : évaluer les stratégies de communication et l’adoption des pratiques de gestion bénéfiques avec :
    • l’analyse des approches de communication et de vulgarisation utilisées auprès des producteurs;
    • l’évaluation des perceptions des risques et des contraintes associées à l’adoption des pratiques de gestion bénéfiques; et
    • l’analyse socio-économique des producteurs adoptants en périphérie des fermes participant aux activités de recherche.
  • Activité 7 : gouvernance, administration et représentation
    • Construire et maintenir une bonne gestion du Laboratoire vivant – Lait carboneutre par le partenaire principal (PLQ), son gestionnaire de projet (Novalait) et par AAC.
    • Développer et mettre en œuvre les plans de communication et de transfert nécessaires à l’adoption des connaissances dans la communauté agricole.

Le projet Laboratoire vivant – Lait carboneutre se déroulera de 2023 à 2028. Des activités régionales et provinciales seront organisées pour favoriser l’adoption des pratiques de gestion bénéfiques par un plus grand nombre de producteurs laitiers. Ce laboratoire vivant partagera également les innovations et connaissances développées au Québec avec les producteurs de lait de partout au Canada.

L’approche des laboratoires vivants

AAC a présenté l’approche des laboratoires vivants dans les agroécosystèmes pour la première fois lors du G20 en 2018. Cette approche met l’accent sur les besoins des agriculteurs, et en travaillant ensemble, les partenaires testent et améliorent continuellement les solutions codéveloppées. Depuis, cette approche est utilisée pour stimuler le changement et l'innovation de systèmes agroalimentaires  partout dans le monde. Consultez notre site Web pour en savoir plus À propos de l’approche des laboratoires vivants.

« Agriculture et Agroalimentaire Canada soutient concrètement les producteurs laitiers du Québec dans leurs efforts pour améliorer le bilan carbone de leurs entreprises. Ce projet de laboratoire vivant est possible grâce à la collaboration étroite de nombreux membres du secteur, et principalement grâce à celle entre les chercheurs et les producteurs qui codéveloppent des innovations directement à la ferme. En mettant en place ce laboratoire vivant, les PLQ mettent à l’épreuve, via la science, leur plan de développement durable. Ils permettent également aux producteurs laitiers de participer activement à cette mise à l’épreuve et à valider la faisabilité de son implantation. Ce travail sera assurément bénéfique pour toute l’industrie. »

– Georges Thériault, coordonnateur scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada

« Les Producteurs de lait du Québec se sont dotés d’un Plan de développement durable dont l’objectif premier est de mobiliser et d’impliquer le secteur laitier et ses partenaires pour s’assurer d’une production laitière responsable, contribuant à la lutte aux changements climatiques et fournissant un apport économique et social toujours plus grand. Le Laboratoire vivant – Lait carboneutre s’inscrit au cœur de ce plan et répondra à cette vision en soutenant des activités de lutte aux changements climatiques et de production agricole responsable. »

– François Dumontier, directeur des communications, des affaires publiques et de la vie syndicale, Les Producteurs de lait du Québec

« Travailler en codéveloppement avec les producteurs laitiers et réaliser les projets de recherches directement sur les vingt fermes permettra de bien comprendre la réalité de l’adoption des pratiques de gestion bénéfiques. Ces apprentissages des défis et des facteurs favorables, découlant de cette démarche innovante, nous serons utiles pour mieux communiquer aux producteurs et aux conseillers les résultats. »

– Jacques LeBlanc, directeur du Laboratoire vivant – Lait carboneutre, Novalait

Restez à l’affût de la diffusion d’articles de réalisations scientifiques en lien avec la progression et les résultats du projet Laboratoire vivant – Lait carboneutre.

 

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