Les premiers seize pour cent est la série de balados d'Agriculture et Agroalimentaire Canada qui explore les idées les plus fraîches en alimentation et en agriculture. À chaque épisode, découvrez en profondeur un nouveau sujet : les nouvelles pratiques, les idées innovantes et leurs impacts sur l'industrie. Apprenez-en davantage sur le secteur agricole canadien auprès des gens qui font les percées et abattent les barrières! Producteurs et gourmets, scientifiques et hauts dirigeants, toute personne ayant un œil sur l'avenir du secteur, ce balados est pour vous! Un nouvel épisode est publié chaque mois.
Épisode 029 - Défi relevé!
L’annonce des deux gagnants du Défi de la réduction des déchets alimentaires (volets des Modèles d’affaires). Deux entreprises ont remporté 1,5 million de dollars! Découvrez qui elles sont. Découvrez ce qu'il a fallu faire pour devenir les gagnants du défi, et qui sont les leaders de ce nouveau sous-secteur. Les fonds versés aideront les entreprises gagnantes à renforcer leur succès dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et la réduction des gaz à effet de serre. Et nous vous donnerons un aperçu dans les coulisses avec Jean-Charles Le Vallée Ph.D., qui partagera ses impressions en tant que membre du jury du défi.
Transcription
Dr Jean-Charles Le Vallée : Il y a 1 milliard de gens presque, selon les Nations-Unis, qui souffrent d'insécurité alimentaire quotidiennement. La population va accroitre à plus de 10 milliards, probablement dans nos vies. Donc on parle de 2050, 2070 là. La population canadienne ne va pas s'accroître beaucoup, on parle de 55 millions, 60 millions, peut-être. Et on pourrait nourrir la planète. Il y a assez de pertes pour nourrir ceux qui manquent de faim.
Donc c'est une question de distribution aussi alimentaire, on produit assez de nourriture. Donc, on peut faire un meilleur effort, en plus, on sauve de l'argent. Pour moi, c'est gagnant/gagnant. C'est mieux pour l'environnement et c'est peut être mieux pour nous et c'est mieux pour notre portefeuille.
C'est une éducation qu'on doit faire, à mon avis, à partir de l'école primaire. Plus de jardin, plus de cuisine, plus de contact avec l'alimentation, qu'on se salissent les mains avec la terre, avec la farine.
[Musique de transition]
Kirk : C’était Monsieur Jean-Charles Le Vallée. Il est titulaire d’un doctorat et expert dans le domaine du gaspillage et de la sécurité alimentaires. Il était également un des juges lors du premier volet du Défi de réduction du gaspillage alimentaire.
Marie-France : Et d’une certaine manière, il vient de résumer la raison pour laquelle le gouvernement du Canada a lancé ce défi et pourquoi nous devons, en tant que société, le relever.
Kirk : Exactement. Ce n’est pas en produisant plus d’aliments que nous allons nourrir le monde. C’est en évitant de gaspiller les aliments que l’on produit déjà. Et c’est là, c’est ça l’objectif de ce défi.
Marie-France : Et quel gros défi! Pour commencer, il y avait 343 projets qui ont été proposés dans le premier volet du défi, parce qu’il y a eu trois phases étalé sur quatre ans.
Kirk : C’était gros oui, et alors, quelles innovations étonnantes sont proposées dans ce genre de concours?
Marie-France : Et c’est quoi le processus? Comment on fait pour choisir les gagnants?
Kirk : C’est pour répondre à ces questions qu’on reçoit M. Le Vallée aujourd’hui.
Marie-France : Et, c’est la raison pour laquelle nous avons deux grands gagnants aujourd’hui et vous comprendrez pourquoi ils ont été choisis.
Kirk : Les projets sont à la fois pertinents, opportuns et passionnants! Ils représentent l’avenir de notre secteur. Ces deux gagnants vont vous surprendre – et surprendre le monde. C’est le genre d’histoire qu’on aime vous présenter. Alors, bienvenue à la série de balados Les premiers 16 %. Je suis l’un de vos animateurs, Kirk Finken.
Marie-France : Et je suis sa collègue, Marie-France Gagnon.
Kirk : Avant d’entrer dans le vif du sujet, on va vous donner un bref aperçu de ce que était le Défi de réduction du gaspillage alimentaire.
Marie-France : C’est une s’agit d’une initiative d’Agriculture et Agroalimentaire Canada en partenariat avec l’organisme Impact Canada.
Kirk : Et il faut dire que Impact Canada est une organisation spéciale au sein du gouvernement fédéral. Elle gère les concours comme celui-ci, et il y en a quelques-uns. Ces défis sont d’excellents mécanismes pour lancer ou accélérer l’adoption de nouvelles solutions ou technologies. Ce sont des modèles de financement efficaces dans les domaines entrepreneurial, scientifique ou social.
Marie-France : Et pour commencer, il faut savoir que ce défi comportait deux volets. L’un des volets concernait les solutions d’affaires, c’est-à-dire les participants qui avaient un modèle d’affaires permettant de prévenir le gaspillage ou de valoriser les déchets alimentaires. L’autre volet concernait les technologies novatrices.
Kirk : Oui c’est ça et dans cet épisode, on va se concentrer seulement sur le premier volet, les modèles d’affaires. Notre prochain épisode portera sur les technologies novatrices.
Marie-France : Et dans ce premier modèle d’affaire, les candidatures étaient pas mal diversifiées. Il y avait beaucoup de jeunes entreprises et d’entreprises en démarrage, et d’autres des entreprises étaient bien établies aussi. C’était vraiment très intéressant de voir que les solutions se trouvaient tout au long de la chaîne de valeur, de la ferme à la table, comme on dit.
Kirk : Les 24 demi-finalistes ont bénéficié d’une formation et d’un accompagnement, notamment en ce qui concerne les techniques pour bien vendre un projet. On a ensuite retenu douze finalistes.
Marie-France : Et dix d’entre eux ont compétitionner pour le grand prix. Il y a eu deux participants qui ont choisi de se retirer du Défi en cours de route, car ils étaient déjà sur la voie du succès.
Kirk : Pendant dix mois, de juillet 2022 à avril 2023, les finalistes ont été mis au défi de démontrer la quantité d’aliments dont ils pouvaient éviter le gaspillage. On leur a fourni des outils de mesure pour déterminer le volume de déchets alimentaires qu’ils ont réussi à éviter, ainsi que des mécanismes pour mesurer leur réduction de gaz à effet de serre et de consommation d’eau. Ils ont été soumis à des vérifications réalisées par une tierce partie.
Marie-France : Et après toutes ces étapes, c’est parmi ces dix finalistes que deux grands gagnants ont été choisis.
Kirk : Et je pense que c’est ici qu’il faut demander un roulement de tambour.
Marie-France : Bien, on a ça Kirk un roulement de tambour? Je pensais que les gagnants avaient déjà été annoncés le 20 mars.
Kirk : Oui, mais bon, ces personnes méritent toutes les fanfares et les roulements de tambour. Elles luttent contre le gaspillage alimentaire. Réduisent les émissions de gaz à effet de serre, économisent l’eau, optimisent le système alimentaire et plus encore. Alors, roulement de tambour s’il vous plaît!
[Roulement de tambour]
Kirk : Notre premier grand gagnant du Défi de réduction du gaspillage alimentaire est...
Marie-France : L’entreprise Loop Mission, représentée par sa cofondatrice et PDG, Julie Poitras-Saulnier.
Kirk : Julie, bienvenue dans notre émission. Et félicitations! On aimerait vraiment savoir où cette mission de réduction du gaspillage alimentaire a commencé pour vous.
Julie : Avant de fonder LOOP Mission, j'étais spécialiste en développement durable dans l'industrie alimentaire et je vivais quand même beaucoup de frustration parce que j'avais beaucoup de difficulté à convaincre tous les grands dirigeants d'entreprise de la valeur ajoutée du développement durable. Et au même moment, on a reçu un appel du plus grands distributeurs de fruits et légumes au Canada qui nous a dit qu’il jetait à chaque jour 20 tonnes de fruits et légumes. Donc on est allé visiter, on a vu l'entrepôt, on a vu les fruits et légumes qui étaient rejetés et on a eu des frissons. Et c'est là que j'ai pris la décision de tout quitter, quitter mon emploi, vendre ma maison pour me lancer à fond dans ce projet-là, puis trouver une façon de redonner une deuxième vie à ces aliments-là.
Kirk : Vous avez démissionné!
Marie-France : Et ouf, vous avez vendu votre maison!
Julie : [rire]
Kirk : Et vous avez fondé Loop.
Julie : Oui.
Kirk : Expliquez-nous ce quoi au juste LOOP Mission.
Julie : LOOP Mission c'est une entreprise d'économie circulaire qui vise à réduire le gaspillage alimentaire en revalorisant des produits qui sont mis de côté par l'industrie alimentaire.
Donc on a différents types de produits premium avec une liste d'ingrédients épurés qui sont toutes faites à partir de fruits, de fruits et légumes qui ont été rejetés, par exemple, des jus pressés à froid, des smoothies, des sodas probiotiques, des thés glacé. Donc on donne vraiment une deuxième vie à tous ces aliments-là qui sont mis de côté pour des mauvaises raisons dans l'industrie.
Marie-France : C’est super ça, et si je suis correct, LOOP a été créée avant le défi, n’est-ce pas?
Julie : Oui. Donc, dans le cadre du défi, vous avez ouvert une nouvelle division, LOOP Synergies, pour produire des ingrédients qui sont destinés à d’autres entreprises de transformation alimentaire, c’est bien ça?
Oui, l'idée avec LOOP Synergies était vraiment. Quand ils ont lancé le Défi de réduction de gaspillage alimentaire, tout le monde a commencé à me contacter, que ce soit toutes les parties prenantes impliquées dans LOOP, mais même les consommateurs de LOOP, les gens de l'industrie, tout le monde a dit ce concours-là est pour vous et au même moment, moi j'étais déjà dans une grande réflexion parce que on voyait qu'on ne pouvait pas à nous seul complètement éliminer le gaspillage alimentaire parce qu'il y en a tellement. On recevait des appels à toutes les semaines de différents. Des fermiers, des producteurs, des distributeurs, des détaillants qui nous appelaient pour dire nous aussi, on jette tellement d'aliments.
Mais on s'est dit d'autres entreprises doivent commencer à faire la même chose que nous. Mais c'est vraiment difficile d'un point de vue opérationnel et logistique, parce qu'on travaille avec des courtes durées de vie, on a beaucoup de variabilité d'un produit à l'autre, on a peu de constance. Donc, je voulais aider les grands manufacturiers alimentaires à pouvoir facilement intégrer dans leurs produits des aliments revalorisés en développant justement une branche d'ingrédients. Donc, une branche d’ingrédient qui s'appelle LOOP Synergies qu'on a développé grâce au Défi de réduction du gaspillage alimentaire et c'était pour nous une façon de dire OK, on a l'opportunité avec ce concours-là de développer cette branche d’ingrédients-là pour faciliter l'intégration de ces aliments-là, vraiment de prendre les fruits et légumes et les transformer en ingrédients stables, facilement utilisables par n'importe quel transformateur alimentaire.
Marie-France : Donc, dans le fond, vous permettez à d’autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement d’innover et de changer leurs pratiques?
Julie : Oui.
Kirk : C’est cool, Il y a comme un effet de rayonnement. Julie, on a également entendu parler d’autres avantages découlant du défi lui-même.
Julie : Par la nature même du fait que c'était un concours, c'est sûr que ça nous pousse à être toujours meilleurs parce que évidemment, on veut gagner le concours. Donc à chaque étape on se requestionnait toujours : Est-ce que le projet est vraiment à son optimal? Est ce qu'il y a des moyens d'améliorer? Est ce qu'on réduit le plus possible le nombre d'aliments qu'on envoie aux sites d'enfouissements?
On a eu de l'accompagnement. On devait développer toute une méthodologie de calcul, de réduction du gaspillage alimentaire. Donc le processus complet qui a pris trois ans en tout parce que c'est un concours qui s'échelonnait sur trois ans, ça a permis à chaque étape de l'amener à un autre niveau et de l'amener différemment. Tsé on est parti avec une idée au départ, puis finalement, ce que c'est devenu aujourd'hui, c'est complètement différent, mais c'est vraiment… ça permet d'avoir un impact beaucoup plus grand que l'idée de départ.
Kirk : Vous avez parlé d’outils de mesure. Pouvons-nous en parler un peu plus?
Julie : Au début, je me disais c'est assez simple, si je regarde la quantité de fruits et légumes que j'achète et voilà, c'est la quantité de fruits légumes que j'ai sauvé. Et puis rapidement, j'ai réalisé à quel point ça allait plus loin que ça. Et on était suivis à chaque mois, on avait vraiment une, un consultant externe indépendant qui venait s'assurer d'approuver notre méthodologie, mais de l'amener à un autre niveau, nous questionnait, à chaque mois on devait faire une rencontre où il regardait vraiment le processus complet, puis s'assurer que les données étaient véridiques et étaient bien calculées.
Kirk : C’est bien ça… Cela vous a donc poussé à approfondir vos processus et vos façons de mesurer. Et si je comprends bien, vous avez obtenu des données solides et vérifiables n’est-ce pas?
Julie : Oui, absolument, ce que ça nous a apporté beaucoup nous, c'est la crédibilité auprès des consommateurs parce que ça reste quelque chose d'assez nouveau tout ce qui est la revalorisation des aliments, fait que les gens savent pas nécessairement qu'est ce qui est réel, c'est quoi vraiment la quantité d'aliments dans un produit qui est revalorisé et comment c'est mesuré. On leur dit nous, on vous vend un ingrédient que vous allez pouvoir dire ensuite, vous, à vos consommateurs, que cet ingrédient là que vous avez mis dans votre produit était revalorisé. Ça nous permet justement d'avoir la crédibilité de dire que c'est l'est vraiment, puis de l'avoir, d'avoir presque une certification là-dessus.
Kirk : Quels sont les avantages que votre modèle d’affaires innovant apporte aujourd’hui à l’industrie?
Julie : L'industrie alimentaire est vraiment fait d'une façon qu'on doit travailler avec des ingrédients stables et constants tout le temps. Donc le consommateur s'attend à voir un produit qui goûte toujours exactement la même chose. Les transformateurs alimentaires veulent toujours que leurs produits soient identiques d'une production à l'autre. Donc, nous on devait vraiment s'assurer que si on veut que les grands transformateurs alimentaires de ce monde embarquent dans le mouvement, bien qu'ils puissent avoir accès facilement à des ingrédients sans compromis. Donc le but, en fait, le but, c'est de créer ce mouvement là où tout le monde peut le joindre facilement, en enlevant toutes les obstacles et les barrières qu'il pourrait y avoir.
Kirk : Ok donc maintenant vous en êtes au stade de croissance rapide de, eh bien, d’un mouvement. Et il est différent des autres mouvements qu’on a vus dans le monde des affaires. Il y a de la concurrence oui, mais il y a un aspect amical et collaboratif dans votre mouvement. Pouvez-vous m’en dire un peu plus à ce sujet?
Julie : Oui, c'est fou parce que dans notre modèle d'affaires, à chaque fois qu'on voit une entreprise qui développe un modèle similaire, on le voit pas comme la compétition on le voit comme justement d'autres gens qui joignent un mouvement et qui collaborent. Donc on est toujours enclin à faire des projets aussi avec eux. Donc c'est le fun de voir à quel point finalement tout le monde du milieu de l'économie circulaire, là, c'est comme une belle grosse famille qui travaille ensemble à atteindre une mission commune.
Marie-France : Wow, moi je trouve que c’est vraiment une très belle image. Mais si je reviens directement au défi. Au cours de ces trois années, y a-t-il eu des choses qui vous ont vraiment surprise?
Julie : Ce qui nous a quand même surpris, c'est qu'on a… on a fait un vidéo sur les réseaux sociaux juste pour commencer à parler du projet LOOP Synergie, de dire qu'on avait commencé à avoir des ingrédients revalorisés et disponibles pour les transformateurs alimentaires. C'est devenu complètement fou. Tout le monde a commencé à nous appeler pour dire et on en veut, on en veut, on est intéressé. Les gens demandaient des échantillons, même des grandes entreprises. Et là on s'est dit OK, Woo! Premièrement, on n'est pas prêts, on va devoir se préparer pour ce qui nous attend. Mais aussi peut-être qu'on n'a pas besoin de se lancer dans autant de types de produits différents. J'ai réalisé avec notre Directeur technique, il m’a dit, la machine que tu penses… en faisant les recherches, c'est cette machine là qu'on aurait besoin pour faire de la bonne poudre de fruits et légumes déshydratés et de la qualité qu'on veut. Mais elle rentre même pas dans notre usine la machine. Donc rapidement, on a vu que l'intérêt était tellement grand qu'on n'avait pas besoin de se diversifier dans autant de produits, on peut juste se concentrer sur ce qu'on était déjà capable de faire avec nos équipements actuels. Puis pas besoin non plus justement d'acheter encore plus d'équipement, de consommer encore plus de chose. Donc de le faire avec les moyens qu'on a déjà. Donc ça a été surprenant la réponse du marché, c’est vraiment qui nous a surpris le plus, à quel point le marché était intéresser et prêt pour ça.
Kirk : Donc, avec cette réaction, ça vous indique qu’il y a un marché?
Julie : Oui, vraiment, il y a un marché, c'est ça qui est surprenant, c'est que on… on a réalisé avec ce projet là que l'industrie veut embarquer mais justement elle ne le fait pas en raison de toutes ces contraintes-là. Donc on a réalisé qu'on était vraiment sur quelque chose et que si l'industrie se faisait proposer une solution qui était simple, bien, ils allaient embarquer.
Kirk : Lorsque j’ai regardé les images que Julie nous a envoyées de l’entrepôt, avec ces tonnes de fruits et légumes détournés des ordures, j’y voyais un désastre. Des aliments sains et des aliments pourris, mais elle et son équipe y ont vu de l’or! Ils ont mis en place des processus reproductibles pour valoriser ces déchets. Ils offrent une excellente gamme de produits aux consommateurs. Et une excellente gamme d’ingrédients aux autres transformateurs alimentaires.
Marie-France : Tout à fait! Kirk, avant de présenter l’autre grand gagnant, vous savez que le Défi de réduction du gaspillage alimentaire a eu beaucoup d’autres types de retombées positives.
Kirk : Effectivement, nous avons entendu dire que, dans l’ensemble, les dix finalistes ont revalorisé 5,2 millions de kilogrammes de déchets alimentaires, dont 66 % ont été récupérés grâce seulement à LOOP Mission.
Marie-France : Oui…et encore plus que cela! Dans les calculs totaux des dix finalistes, en dix mois, près de 12 000 tonnes métriques d’émissions de CO2 ont été évitées.
Kirk : Wow, c’est énorme.
Marie-France : Pour faire une image, Cela équivaut à 2 657 automobiles à essence qui roulerait durant un an.
Kirk : Wow! Rien que pour les dix finalistes durant dix mois?
Marie-France : Oui, c’est quand même assez incroyable, hein? Mais ce n’est pas tout! Il y a 545 millions de gallons d’eau ont été économisés. Et encore plus, si on calcule en termes d’éléments nutritifs, on a récupéré l’équivalent de 3,3 millions de repas, c’est quelque chose.
Kirk : Fantastique! Et notre prochain invité a contribué à tout ça. Est-ce que je peux demander un roulement de tambour? Pour la présentation de l’autre grand gagnant?
Marie-France : Oui, je te l’accorde, tu peux.
Kirk : Merci.
[Roulement de tambour]
Kirk : Alors, l’autre grand gagnant du Défi de réduction du gaspillage alimentaire est...
Marie-France : L’entreprise, Still Good, qui est représentée par son cofondateur et PDG, Jonathan Rodrigue.
Marie-France : Félicitations Jonathan et bienvenue aux Premiers 16 %.
Kirk : Bonjour Jonathan. Entrons dans le vif du sujet. Parlez-nous de votre entreprise.
Jonathan : Still Good est une entreprise qui est en économie circulaire ou comme nous, on aime appeler, on est en éco-valorisation. On travaille avec les entreprises de l'agroalimentaire, avec leurs sous-produits alimentaires générés pendant les productions. Et ce qu'on fait, c'est qu'on a développé des technologies et des procédés qui nous permettent de travailler avec différents types de matières et de les transformer en nouveaux ingrédients pour les réintroduire au niveau de l'alimentation humaine.
Kirk : J’aime toujours les histoires qui parlent des origines. Alors, qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette entreprise?
Jonathan : L'histoire de Still Good, en fait, commence il y a environ 20 ans de ça ou je faisais du bénévolat dans des organismes à but non lucratif et une des choses qu'on faisait c’était de redonner des paniers de nourriture aux familles, aux enfants dans le besoin. Et j'ai commencé à me questionner sur d'où provenaient ces aliments-là, pour me rendre compte que c'était des surplus, ou c'était des aliments qui étaient, qui étaient mis de côté par des entreprises pour tout de sorte de raisons. Alors pour moi, j'avais de la difficulté à réconcilier un peu le fait qu'il y avait des milliers de tonnes de gaspillage alimentaire qui étaient généré et là j'étais en train de faire du bénévolat présentement avec les enfants, des familles qui avaient de la difficulté à se nourrir puis à pour qui on devait donner des paniers nourriture, pour moi, il y a quelque chose qui fonctionnait pas. Et ça m'a amené en 2016, 2017 environ, à réfléchir à un modèle qui est aujourd'hui le modèle de Still Good. Donc on a fait du R&D, pendant quelques temps pour officiellement lancer l'entreprise en 2018.
Marie-France : Je trouve ça génial! Parlez-nous du processus du Défi, quelle a été votre expérience?
Jonathan : Le côté financier est important, mais on est tellement plus que ça au niveau du Défi de réduction du gaspillage alimentaire. On a été accompagnés par des équipes qui nous ont aidé à structurer notre approche, qui nous ont aidés à trouver une manière de mieux représenter au niveau du data, donc tout ce qu'on générait comme information, d'être capable de mieux communiquer, trouver une manière de bien se présenter et de bien parler de ce qu'on fait, d’être capable de mieux vulgariser ce qu'on est en train de travailler.
Marie-France : Et, je sais déjà que dans le cadre du défi, on vous a demandé de mesurer votre réduction de gaspillage alimentaire, est-ce que vous pouvez nous parler davantage de ce processus-là?
Jonathan : Oui, on est parti du fait que oui, on réduit le gaspillage alimentaire. Donc pour nous, on est capable de mesurer les volumes. Mais ce qui était un peu moins simples c’est de dire, mais l'impact réel au niveau de l'empreinte carbone elle est quoi? Alors, est-ce-que finalement mon modèle qui est intéressant au niveau du gaspillage alimentaire mais contreproductif en terme de réduction de gaz à effet de serre?
Donc pour nous ça a été de s'allier avec Ivy School of Business entre autres, et de travailler avec différentes universités et chercheurs qui nous ont permis d'être capables de développer un modèle développé de manière de récolter nos informations et d'être capable d'arriver à une conclusion de dire, où sommes-nous au niveau du des gaz à effet de serre, est-ce qu’on en produit, est ce qu'on est neutre? Mais nous, ce qui est intéressant par rapport aux modèles, c'est que tous ces études-là ont fini par démontrer qu'en fait notre modèle, il est négatif, Donc on en génère moins qu'on en émet. Ce qui est très intéressant pour nos clients également parce que tous les hommes, tous les entreprises qui travaillent avec nous sans même rien faire, automatiquement ils réduisent leur propre empreinte carbone du fait que nous, on est dans le négatif.
Marie-France : Incroyable. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus en quoi vos innovations sont utiles aux autres transformateurs alimentaires canadiens?
Jonathan : Le modèle de Still Good, en fait, est un modèle de partenariat avec l'industrie. Notre modèle, on l'a appelé dans le fond un modèle d'éco-valorisation. Pourquoi? Bien oui, écologique pour la valorisation, mais aussi économique pour la valorisation. Donc il y a de là l'idée que l'économie circulaire, par exemple, n'est pas seulement au niveau de l'écologie, il y a derrière notre modèle la possibilité d'un modèle qui génère aussi des bénéfices économiques pour l'industrie alimentaire.
On a une équipe qui évalue tout ça, une équipe R&D ensuite qui fait le travail de déterminer qu'est-ce qu'on peut faire comme nouveau ingrédient avec ça. L'objectif étant de retourner à l'entreprise. On transforme vos pertes en revenus. Pourquoi? Parce qu'on va prendre 100 % de ça et on va travailler avec vous. On va développer de nouveaux ingrédients qu'on va faire pour vous, que vous allez ensuite pouvoir retourner dans votre production ou sous une nouvelle marque ou sous votre marque, avec une nouvelle gamme de produits.
Marie-France : C’est vraiment très intéressant ça. Donc, votre entreprise joue le rôle de facilitateur et de hubdans le domaine. On croit savoir que vous avez collaboré avec certains des autres concurrents du déf?
Jonathan : Ben oui c'est ça, pour moi le modèle qu'on appelle, comme nous on l'appelle, d’éco-valorisation, d'économie circulaire. Et il y a dans ce principe-là de circularité l'idée de collaboration. Il arrive que moi aussi j'ai des matières que je récupère, qui ne passent pas mon contrôle qualité, parce que ce ne sera pas adéquat pour l'alimentation humaine pour toutes sortes de raisons. Qu'est-ce qu'on fait avec ça? Si on est dans un modèle où on se dit qu'on est un zéro déchet ou ce qu'on veut et on réduit notre empreinte carbone, on fait quoi avec ça?
Alors qu'est-ce qu'on a fait? On a dit OK, comment est-ce qu'on est capable de bâtir des partenariats avec d'autres entreprises qui s’adonnait à être participants dans le Défi. Donc, qu'est-ce qu'on a fait, on a bâti, on a bâti des relations avec des entreprises qui utilisent des matières organiques pour nourrir des insectes, par exemple. Donc, notre volume, qu'on ne peut pas utiliser pour l'alimentation humaine, on l’achemine vers une entreprise qui va l'utiliser pour nourrir les insectes.
Mais ces matières-là peuvent aussi être utilisées pour, par exemple, la pousse de champignons. Donc on a travaillé avec un autre entreprise qui était dans le Défi que, eux, on achemine aussi ces matières-là, eux vont l'utiliser pour nourrir les champignons, par exemple. C'est de créer un écosystème où on est conscient qu'on n'est pas la seule solution, on est une partie de la solution, on est un maillon.
Kirk : Écosystème, c’est bien dit. Parlez-nous donc de ce modèle de plaque tournante, ou hub comme on dit en anglais, et de la façon dont d’autres entreprises collaborent avec vous, se développent avec vous – et je parle ici des producteurs alimentaires et des entreprises de réduction du gaspillage.
Jonathan : Initialement, on voulait travailler avec les gens, mais finalement, il y a quand même eu un rôle de rassembleur s'est créé autour de notre, autour de du modèle qu'on a créé. Et pour nous, ça devient très intéressant parce qu'on s'inspire de ça pour être capable de développer notre modèle et de dire quand on va répliquer ce modèle là à échelle nationale et ailleurs dans le monde éventuellement, bien, on va, on va aussi intégrer cet aspect là où on va vouloir travailler avec d'autres partenaires qui ont besoin de cette matière là aussi, puis trouver une manière de créer un peu un hub alimentaire, qui est au niveau de l'économie circulaire.
Kirk : Alors, quelle est la prochaine étape pour vous? Quels sont vos plans concernant la croissance de votre entreprise?
Jonathan : On est en train de terminer notre usine, l'expansion de l'usine. Je suis déjà en train de penser je m’en vais où dans deux ans, deux ans et demi, Je sais que je serai plus capable d'être là parce que je vais avoir atteint la capacité maximale de mon endroit. Aujourd'hui, on a un chiffre d’affaire dans les millions, plusieurs millions. On a une équipe au-dessus de 25 employés, on a une usine avec des équipements, on est en expansion au niveau des usines, on est en train de doubler notre capacité. Puis ça, pour nous, c'est que le début, on voit avec tous les partenariat et puis ce qu'on développe à l'heure actuelle, on est en train de regarder à notre prochaine usine de la région de Montréal, va être une usine qui va devoir être capable d'accueillir et de traiter entre 100 et 150 000 tonnes par année de matière.
Donc, on est en train de parler d'une grosse usine, on parle d'équipements, on parle d'un projet qui est qui, qui est, qui est très important et qui devient porteur pour une communauté. Mais en même temps, on se dit on regarde et on voit qu'il y a qu'il y a de la demande pour ça ailleurs. Donc ce qu'on est en train de faire, oui, on fait ça, mais en parallèle, on est déjà en train de développer avec des villes comme Vancouver, avec des endroits qui ont manifesté de l'intérêt et qui se dise nous aussi on veut développer ça.
Kirk : J’imagine que vous recevez des appels en provenance d’autres pays?
Jonathan : On a de l'intérêt qui provient de l'international, beaucoup des États-Unis, on fait des export aux États-Unis. Maintenant, l'objectif de ça, c'est d'être capable de découvrir sont où les prochains endroits où on va pouvoir développer une usine aux États-Unis également.
On travaille avec des entreprises multinationales à l'heure actuelle en recherche et développement, de multiples entreprises, pas juste une là, plusieurs, qui ont de multiples usines à travers le monde. Et ce qu'on est capable de faire à l'heure actuelle, c'est que les travaux qu'on fait, la recherche et le développement se voient comme des projets pilotes qui ensuite, pour lequel on va s'inspirer de… et ça c'est eux qui nous le disent, ce n'est pas nous qui leur impose ça, là, qui nous disent, on va s'inspirer de ce que vous faites avec nous ici pour ensuite répliquer ça à travers nos usines, à travers le monde.
Marie-France : Honnêtement je trouve ça fascinant, et je serais curieuse de savoir, avez-vous eu des surprises au cours du Défi?
Jonathan : Tsé, on a commencé ce Défi là au départ ça, on était à l'époque-là, en conversation avec la ville de Montréal. On avait lancé l'entreprise, puis la ville nous as approcher, en disant, tu travailles avec les drêches, spent grains, les résidus suite à la production de la bière. On a plein de microbrasseries dans la ville qui grandissent. On a une problématique au niveau de la gestion des matières résiduelles, de tout ça. Est ce qu'il y a moyen pour vous d'être capable d'accélérer un peu le modèle pour capable de prendre un plus grand volume? C'est particulier parce qu'à ce moment-là, le Challenge ou le Défi de la réduction du gaspillage alimentaire est arrivé. Donc pour nous, ça a été un peu l'angle de dire Bien, écoute, on est rendu à cette étape-là dans l'entreprise, on va aller vers là de toute manière. Bien, présentons ça de cette manière-là, on va travailler avec les drêches, parce que c'est une problématique qu'on a ici à Montréal, puis on a présenté le projet en fonction de tout ça. Là, on a développé de la technologie, des procédés, on a tout mis en place pour être capable de transformer cette matière-là dans de nouveaux ingrédients.
Ce qui m'a le plus surpris, c'est que ultimement, on a grandi de ça parce que nous, on a réussi ensuite de travailler avec notre technologie, de redévelopper la technologie, de l'adapter pour être capable de travailler avec plein d'autres intrants.
Kirk : Là ce que je voit comme portrait, comme début de votre entreprise, vous avez du passez vraiment, des nombreux défis pendant plusieurs années?
Jonathan : Ok, c'est toujours difficile de partir une entreprise, partir une entreprise pour ensuite, un an après que tu l’aille partie, tu es en plein envol, tu te fais frapper par une pandémie qui bloque tout puis qui arrête tout, ça fait mal, c'est difficile. Là en plus on est en alimentaire, on est en innovation, on développe de nouveaux ingrédients qui n'existent pas. Et alors pourquoi on est pas découragé? Parce qu'on a les yeux sur notre vision future. Et puis la vision de où on s'en va avec ça. Si on regarde ce qu'on a fait dans les derniers cinq ans, ça n'a rien à voir avec ce qui va se passer dans les cinq, dix, quinze prochaines années. On est rendus à une étape où là, le développement va devenir exponentiel. C’est un modèle réplicable, donc scalable, un modèle qui est capable de prendre de l’ampleur et faire de grands volumes et qui peut être aussi reproduit un peu partout au Canada ou à travers le monde. Il y en a qui vont dire qu'on rêve et moi je vais dire c'est de la vision. Mais ce que le Défi ou le Challenge a réussi à faire aussi, il nous a toujours poussé dans le dos un petit peu parce que année sur année, il fallait qu'on avance dans notre modèle. Puis dans l'étape où on est dans le développement, on serait éventuellement rendu là, mais je pense que le Challenge, ce qu'il a fait, c'est qui nous a propulsé plus rapidement et qui nous permet d'être où on est aujourd'hui.
Tsé, Still Good on est en mission, c'est plus qu'une entreprise. On est vraiment en train d'essayer de changer les choses.
[Musique de transition]
Kirk : Cela a été très inspirant de parler avec Jonathan et Julie. Deux entrepreneurs formidables et dynamiques! Deux excellents modèles d’affaires! Prêts à prendre une place sur la scène nationale et internationale.
Marie-France : C’était vraiment très motivant d’entendre ça. Leurs histoires nous ont donné un aperçu de ce nouveau mouvement dans notre secteur. Ils extraient des éléments nutritifs et une valeur à partir d’aliments qui sont déjà dans le système. Ils réduisent les émissions de gaz à effet de serre.
Kirk : Et c’est pourquoi, Marie-France, tu as parlé avec M. Jean-Charles Le Vallée, l’un des membres du jury du Défi.
Marie-France : Oui Kirk, il est l’un des plus grands experts au Canada et dans le monde en matière d’agriculture et de systèmes alimentaires. Il est le représentant de notre pays et l’ambassadeur pour l’agriculture au sein de l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture, au Costa Rica. Il travaille dans 34 pays des Amériques et, dans le cadre du Défi, il a mis à profit son expérience en matière de gaspillage alimentaire qu’il a cultiver à l’échelle mondiale.
Kirk : Oui, il s’appuie sur cette approche humanitaire et scientifique, qui est essentielle.
Marie-France : Oui, et une question que j’étais vraiment curieuse de poser, et de savoir ce que cela représente d’être membre d’un jury pour ce genre de défi.
Dr Jean-Charles Le Vallée : C'était en fait une belle, très belle expérience. Moi personnellement être entouré de membres du jury qui venaient de tout le pays avec une grande expertise et beaucoup de sagesse. Et moi-même j'ai appris beaucoup. Moi j'apporte plus un côté, une perspective plus internationale, des expériences de l'étranger. Étant donné que le Canada est parmi les pays les plus gaspilleurs au monde comme société par capita. Il faut s'y attaquer. On n'a pas le choix. Et on parle de perte alimentaire dans la chaîne alimentaire, de la production avec les fermiers et tout, jusqu'à la consommation. Donc une fois qu'on a acheté le produit ça devient du gaspillage. Avant ça, c'est une perte dans le système alimentaire et donc nous on s'adresse aux deux et on regarde des solutions comme comité et proposition qui s'adresse, qui s'attaque à différents éléments de cette chaîne d'approvisionnement.
Et puis on était vraiment heureux de voir la qualité des finalistes là, c'était vraiment inspirant. Et puis on espère que ces projets-là vont pouvoir évoluer davantage au niveau national.
Marie-France : J’aimerais savoir, pouvez-vous nous parler de vos premières impressions après avoir rencontré les participants du Défi?
Dr Jean-Charles Le Vallée : J'étais inspirée par l'étendue de l'intérêt pour le domaine d’un océan à l'autre. Beaucoup de projets, c'est des concepts de départ, ce sont uniquement des idées et qui méritent un peu d'attention, mais ils sont pas prêts. Mais par contre, il y a d'autres projets qui ont énormément bien établis et que ça marche. Et il y a il y a un marché et puis ça fonctionne bien. J'étais inspirée par le désir des Canadiens de réduire les pertes et le gaspillage alimentaire.
Marie-France : Et J’assume que le processus et les critères ont également joué un rôle important. Pouvez-vous nous en parler?
Dr Jean-Charles Le Vallée : Ce sont les innovateurs. C'est ce qui m'inspire, c’est ce qui m'a donné envie de participer et j'ai été encouragée de voir ça. Et puis il y avait du financement après chacune des étapes aussi. Donc ils étaient accompagnés avec un financement et des outils et la formation pour pouvoir mesurer l'impact réel de leur projet de leurs idées et pour eux de le voir mettre en œuvre et de mesurer c’est fascinant. Je pense que le défi démontre bien la valeur de ces solutions pour pouvoir les faire accepter ailleurs au pays. Il y a de l'effort à faire, donc il faut qu'on travaille de manière plus étroite ensemble comme pays, il faudra investir davantage. Il faut plus d'infrastructure, il faut de la volonté, un accompagnement. C'est faisable, mais c'est un grand pays. C'est un défi géographique qu’on a. Le Défi, sert à promouvoir des solutions qui peuvent inspirer ce changement.
[Musique de transition]
Kirk : Je ne sais pas ce qu’en pensent nos auditeurs, mais moi, je suis vraiment, mais vraiment optimiste.
Marie-France : Je partage tout à fait ce sentiment! Et je voudrais juste dire à nos auditeurs de ne pas manquer notre prochain épisode. Parce qu’en effet, Nous allons interviewer les deux entreprises gagnantes du volet des technologies novatrices du Défi.
Kirk : Et vous allez tomber en bas de votre chaise. Ce sont des personnes qui révolutionnent complètement les choses!
Marie-France : Alors d’ici là, soyons patients, et tu sais ce qu’il te reste à faire?
Kirk : Um Um. Je vais expérimenté.
Marie-France : Comme peut-être goûter à un nouvel aliments fait d’ingrédients revalorisés?
Kirk : Ah oui oui, ça aussi, Oui. [rire]
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