Indicateur de la capacité d'habitat faunique des terres agricoles

Auteur : Steve Javorek

Résumé

Le paysage agricole varié du Canada fournit un habitat à près de 550 espèces d'oiseaux, de mammifères, de reptiles et d'amphibiens. Ces agroécosystèmes subviennent aux besoins de nombreuses espèces sauvages indigènes du Canada, mais des facteurs économiques fluctuants entraînent des changements dynamiques dans l'utilisation des terres, et ces changements peuvent avoir à la fois des effets bénéfiques et des effets défavorables sur les espèces sauvages.

L'agriculture peut avoir un effet positif sur les espèces sauvages en augmentant l'hétérogénéité du paysage ou un effet négatif en occasionnant la perte, la modification ou la fragmentation de l'habitat. La vaste majorité des espèces sauvages (près de 72 %) associées aux terres agricoles dépendent de types de couvertures terrestres naturelles ou semi‑naturelles, comme les terrains boisés, les milieux humides ou les prairies aménagées, qui leur fournissent un habitat de reproduction et d'alimentation essentiel. En revanche, seulement 3 % des espèces sauvages répertoriées pouvaient subvenir à leurs besoins de reproduction et à leurs besoins d'alimentation dans les terres en culture annuelle seulement. Par conséquent, l'existence de populations d'espèces sauvages viables dans les terres agricoles est liée à la disponibilité des types de couvertures naturelles et semi‑naturelles dans le paysage agricole canadien. La capacité d'habitat faunique (CHF) potentielle de l'indicateur des terres agricoles évalue la tendance et l'état généraux du paysage agricole canadien du point de vue de la disponibilité d'un habitat approprié pour les populations de vertébrés terrestres.

En 2015, la plus grande proportion de terres dans les superficies agricoles du Canada a été classée comme ayant une capacité d'habitat faunique Élevée pour la reproduction (37,43 %), suivie des catégories Très faible (24,15 %), Modérée (14,45 %), Faible (12,74 %) et Très élevée (11,23 %). En ce qui concerne la capacité d'habitat faunique pour l'alimentation, la plus grande proportion des terres a été classée dans la catégorie Élevée (45,67 %), suivie des catégories Modérée (21,77 %), Faible (21,01 %), Très élevée (11,53 %) et Très faible (0,02 %). De 2000 à 2015, la capacité d'habitat faunique nationale pour la reproduction était Stable sur 74,71 % des terres, En baisse sur 24,73 % des terres, et En hausse sur 0,57 % des terres, ce qui donne une Baisse globale de ‑0,08v % par année. La capacité d'habitat faunique pour l'alimentation était Stable sur 84,70 % des terres situées dans les superficies agricoles, En baisse sur 15,17 % de ces terres, et En hausse sur 0,12 % de ces terres, avec une Baisse globale de ‑0,06 %/année. Les facteurs de variation de la capacité d'habitat faunique diffèrent selon les régions, et comprennent notamment la perte de prairies, de milieux humides et d'autres couvertures naturelles ou semi‑naturelles, l'expansion des terres en culture annuelle et des zones urbaines, et la perte de terres en culture vivace.

La question et pourquoi elle est importante

Environ 8 % de la masse terrestre du Canada est utilisée pour l'agriculture; cela comprend des terres cultivées, des prairies à faucher et des pâturages, ainsi que des types de couvertures naturelles et semi‑naturelles connexes, notamment des milieux humides, des terrains boisés, des zones riveraines et des prairies. On a répertorié 545 espèces d'oiseaux, de mammifères, de reptiles et d'amphibiens utilisant cette mosaïque de couvertures terrestres pour s'alimenter, pour se reproduire ou pour s'abriter. Chacune de ces espèces a, en ce qui concerne l'habitat, des besoins uniques qui doivent être satisfaits pour que des populations viables puissent exister.

Bien que les paysages agricoles puissent répondre aux besoins de nombreuses espèces indigènes du Canada, l'utilisation des terres agricoles est dynamique et des modifications peuvent avoir des effets majeurs sur les espèces sauvages. Au fil du temps, le défrichage des terres en vue d'y accueillir des cultures ou des pâturages a réduit la quantité d'habitats naturels dans de nombreuses régions. L'habitat faunique des terres agricoles se dégrade à cause de la conversion des zones naturelles et semi‑naturelles en terres cultivées, de l'utilisation accrue de produits chimiques, du drainage des milieux humides, de l'élimination des brise‑vent et des barrières naturelles pour accommoder une machinerie plus lourde, et parfois à cause d'une augmentation de la densité du bétail. Ces changements peuvent mener à une fragmentation de l'habitat et à la perte globale de l'hétérogénéité du paysage.

Étant donné que dans certaines écozones du Canada (par exemple, l'écozone des Prairies), un grand pourcentage des zones terrestres est destiné à une utilisation agricole, la planification à l'échelle provinciale ou nationale est essentielle pour répondre aux besoins d'une grande variété d'espèces se trouvant dans de telles zones et pour appuyer la gestion de la biodiversité du Canada. La conservation et l'amélioration de l'habitat faunique sont particulièrement importantes dans les zones agricoles, car certaines des espèces utilisant les terres agricoles comme habitat sont désignées en péril (rapport Espèces sauvages, 2015; Javorek et Grant, données non publiées) au titre des lois provinciales ou fédérales sur les espèces en péril. Ce classement peut accentuer la pression exercée sur les producteurs par le public ou la réglementation pour qu'ils modifient leurs pratiques de gestion afin de protéger et de conserver ces habitats dans leurs exploitations. Actuellement, la moitié des vertébrés terrestres désignés en péril au Canada utilisent des terres agricoles dans une partie ou dans toutes leurs aires d'alimentation et de reproduction. La Convention concernant les oiseaux migrateurs, un traité signé avec les États‑Unis pour protéger les oiseaux migrateurs, peut aussi avoir des répercussions sur la gestion des terres agricoles.

L'agriculture bénéficie des importantes fonctions écosystémiques assurées par les espèces sauvages, notamment la pollinisation des cultures et la lutte naturelle contre les organismes nuisibles. La présence d'un milieu faunique propice dans les régions agricoles, par exemple à cause de la création ou du maintien de zones tampons, de boisés ou de milieux humides, peut aussi offrir d'autres avantages, comme une amélioration de la qualité du sol et de l'eau, ainsi qu'un cycle des éléments nutritifs et un piégeage du carbone efficaces. Néanmoins, les efforts publics pour conserver et pour rétablir la capacité d'habitat dans les terres privées doivent tenir compte des réalités du paysage exploité, entre autres des facteurs de production et des facteurs économiques dans le secteur agricole. Plusieurs initiatives existent (gérées par les provinces et par des sources de financement non gouvernementales) afin d'indemniser les producteurs pour leurs efforts visant à assurer ou à améliorer les fonctions écosystémiques dans les zones ciblées contribuant au bien public.

La capacité du Canada à rendre compte des tendances en matière de biodiversité et d'interactions avec la production agricole est un élément essentiel pour démontrer la durabilité environnementale du système agricole et agroalimentaire (avec des répercussions sur les engagements nationaux et internationaux), et pour maintenir la confiance du public dans le secteur. Cet indicateur est une approximation utile de l'état et de l'évolution de la biodiversité dans les paysages agricoles, et peut également aider à trouver les possibilités d'amélioration dans le secteur. Il convient de noter que le Canada a utilisé cet indicateur dans ses rapports antérieurs à la Convention sur la diversité biologique afin de rendre compte des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs nationaux et internationaux en matière de biodiversité.

L'indicateur

L'indicateur de la capacité d'habitat faunique potentielle des terres agricoles permet d'évaluer les grandes tendances relatives à la capacité du paysage agricole canadien de fournir un habitat de reproduction et d'alimentation potentiel adéquat aux populations des espèces de vertébrés terrestres.

La capacité d'habitat faunique du paysage agricole canadien a été étudiée à intervalles de 5 ans entre 2000 et 2015 pour que les données obtenues coïncident avec celles de l'ensemble de données d'observation de la Terre des séries chronologiques d'utilisation des terres semi‑décennales d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), qui est la source des données sur la couverture terrestre utilisées dans le calcul de l'indicateur, de concert avec le Recensement de l'agriculture ajusté en fonction des données d'observation de la Terre. L'analyse a été limitée aux polygones de pédo‑paysages du Canada (PPC) qui figurent dans le recensement et qui déterminent les zones considérées comme agricoles ou influencées par les activités agricoles.

Indice de performance de l'habitat faunique dans les terres agricoles

L'état et la tendance de l'indicateur d'habitat faunique dans les terres agricoles — Capacité d'habitat de reproduction se reflètent dans l'indice de performance ci-dessous.

Description de l'image ci-dessus

Logo de l'Indice de l'habitat faunique des terres agricoles : Capacité d'habitat de reproduction.

L'indicateur de la capacité d'habitat faunique potentielle des terres agricoles couvre la période de 2000 à 2015 par tranches de cinq ans. La valeur de l'indice varie de 0 à 100 par tranches de 20 points, chaque tranche étant assortie d'une cote qualitative : 0 à 19 est « à risque »; 20 à 39 est « médiocre »; 40 à 59 est « moyen »; 60 à 79 est « bon »; 80 à 100 est « souhaitable ».

Indice d'habitat faunique dans les terres agricoles — Capacité d'habitat de reproduction
Année Valeur de l'indice Note de l'indice
2000 35 Médiocre
2005 35 Médiocre
2010 35 Médiocre
2015 34 Médiocre

En observant les résultats à l'échelle nationale, en utilisant un seul index pour l'ensemble du pays, on constate que la capacité d'habitat faunique n'a pas changé significativement entre 2000 et 2015. L'indice groupe et généralise les tendances, et il doit donc être considéré comme un outil stratégique donnant un aperçu général de l'état et de la tendance au fil du temps.

Il est important de reconnaître qu'un niveau « souhaitable » de capacité d'habitat faunique est probablement impossible à atteindre sur des terres de cultures annuelles. Même si certaines espèces sont capables de s'y nourrir, peu d'espèces peuvent s'y reproduire dû aux perturbations causées par le travail du sol, l'ensemencement et la récolte.

Méthodologie

Production de rapports et période de référence

La capacité d'habitat faunique potentielle a été établie pour les superficies agricoles du Canada (AAC et Statistique Canada, données interpolées du Recensement de l'agriculture ajusté d'après les données d'observation de la Terre pour les superficies agricoles du Canada) (figure 1) à des intervalles de cinq ans entre 2000 et 2015. Toutes les analyses ont utilisé des polygones de pédo-paysages du Canada (PPC) de niveau v3.2, puis ont été regroupées pour les rapports nationaux et provinciaux sur les états et les tendances.

Description de la Figure 1 suit.
Figure 1 : Superficies agricoles du Canada indiquant la proportion de terres agricoles, terres en culture vivace, cultures de fruits et de baies, pâturages non améliorés et prairies aménagées.
Description de la Figure 1

La figure 1 illustre les superficies agricoles du Canada indiquant la proportion de terres agricoles (terres en culture annuelle [y compris les jachères], terres en culture vivace, cultures de fruits et de baies, pâturages non améliorés et prairies aménagées, codés par couleur selon la proportion de terres agricoles).

Espèces sauvages

Une matrice d'association d'habitats a été créée pour 545 vertébrés terrestres (332 oiseaux, 134 mammifères, 41 amphibiens et 38 reptiles) qui utilisent la couverture terrestre des superficies agricoles du Canada pour se reproduire ou se nourrir. Chaque type de couverture (synonyme d'habitat dans ce rapport) utilisé par les espèces sauvages a été désigné comme primaire (habitat toujours utilisé, critique, ou fortement préféré), secondaire (habitat souvent utilisé ou important) ou tertiaire (habitat utilisé occasionnellement ou de faible valeur), catégories auxquelles les valeurs de 1,0, 0,75 et 0,25, respectivement, ont été attribuées pour refléter l'importance relative de la couverture terrestre à la fois pour la reproduction et pour l'alimentation. Les matrices d'association d'habitats ont été spatialement liées aux données sur la couverture terrestre des superficies agricoles en rectifiant les données sur la répartition de la reproduction des espèces à l'échelle des PPC.

Couverture terrestre

Les renseignements sur la couverture terrestre ont été obtenus à partir 1) du produit des séries chronologiques d'utilisation des terres semi‑décennales d'AAC (résolution de 30 mètres) (nom officiel/référence officielle), et 2) du Recensement de l'agriculture ajusté en fonction des données d'observation de la Terre (RAADOT, résolution de PPC) (référence officielle). Les types de couverture inclus dans les séries d'utilisation des terres semi‑décennales sont les suivants : Peuplements, Milieux végétalisés, Terres cultivées, Prairies aménagées, Terrains boisés, Forêts en régénération (après une récolte), Forêts en régénération (après un incendie), Milieux humides boisés, Milieux humides, Eau et Autres terres. Le RAADOT a été utilisé pour différencier les types de couverture agricole à l'échelle des PPC dans la zone des Terres cultivées des séries d'utilisation des terres semi‑décennales. Il s'agit des Terres en culture annuelle (y compris les jachères), des Terres en culture vivace, des Terres cultivées (fruits et baies) et des Pâturages non améliorés.

Calcul de la capacité d'habitat faunique

Dans un premier temps, pour chaque espèce, la superficie d'habitat disponible (SHD) pour la reproduction et l'alimentation a été calculée comme suit à l'échelle des PPC :

SHD = Σ(TC%*VUH)

Où : TC % est la proportion du type de couverture utilisé par une espèce dans le PPC et VUH est la valeur d'utilisation de l'habitat (primaire = 1, secondaire = 0,75 et tertiaire = 0,25).

Ensuite, la capacité d'habitat faunique pour la reproduction (CHFR) et pour l'alimentation (CHFA) a été calculée pour chaque PPC comme suit :

CHF par PPC = ΣSHD/n

Où n est le nombre d'espèces par PPC.

Enfin, les valeurs nationales et provinciales de l'indice de CHF ont été déterminées comme étant la moyenne de la CHFR et de la CHFA parmi les PPC au sein de l'unité de déclaration souhaitée.

Capacité d'habitat faunique (État)

La fourchette nationale des valeurs de CHFRA/PPC a été divisée de manière égale en cinq catégories d'État : Très faible (4,72 à 17,27), Faible (17,27 à 29,82), Modérée (29,82 à 42,37), Élevée (42,37 à 54,92) et Très élevée (54,92 à 67,47). La proportion de terres dans chaque catégorie d'état a été calculée comme suit :

Terres par catégorie d’Etat (%) = Σ Superficie de PPC par catégorie d’Etat/Superficie totale*100

Capacité d'habitat faunique (Tendance)

La tendance a été établie comme la pente de la ligne de tendance linéaire ajustée en fonction des valeurs de CHFR et de CHFA sur 15 ans, exprimée en pourcentage de variation de capacité d'habitat par année. Cinq catégories de Tendance ont été établies en fonction du taux de variation de 0,1 % par année : Stable/légère variation (Δ CH 0,1 à ‑0,1 %/année), Augmentation modérée (Δ CH 0,1 à 0,3/année), Augmentation importante (Δ CH >0,3/année), Baisse modérée (Δ CH ‑0,1 à ‑0,3/année) et Diminution importante (Δ CH <‑0,3/an). La proportion de terres dans chaque catégorie de Tendance a été calculée comme suit :

Terres par catégorie de Tendance (%) = Σ Superficie de PPC par catégorie de Tendance/Superficie totale*100

Limites

L'indicateur de CHF ne traite que de la quantité d'habitats à grande échelle, et n'aborde pas l'influence des micro‑habitats à résolution plus fine, ou de la configuration du paysage (par exemple, l'hétérogénéité ou la fragmentation du paysage) sur les espèces sauvages.

Les paysages agricoles sont dynamiques, et les changements subis par la couverture terrestre, avantageux ou désavantageux, surviennent souvent en même temps. Les analyses faites à large échelle au niveau national ou provincial peuvent finir par contrebalancer les effets sur les espèces sauvages du changement dans la couverture terrestre, et par masquer les changements accusés par l'habitat à l'échelle régionale ou locale. Par conséquent, il est important d'interpréter les tendances avec précaution, puisque des changements locaux relativement petits des couvertures terrestres naturelles et semi‑naturelles, qui ne sont pas saisis lors des évaluations à grande échelle, peuvent avoir un effet important sur les espèces sauvages.

Il faut garder à l'esprit que les populations d'espèces sauvages sont opportunistes et adaptatives. L'indicateur ne fait actuellement pas de lien entre les changements de capacité d'habitat et les réponses des populations d'espèces sauvages.

Le classement des catégories de CHF est fondé sur leur valeur relative parmi tous les polygones des PPC faisant l'objet d'un rapport, et non sur un classement des habitats axé sur la biologie. L'indicateur ne tient actuellement compte que des terres agricoles dans les superficies agricoles du Canada (voir plus haut), et n'intègre donc pas l'influence des autres types d'utilisation des terres adjacentes (par exemple, la foresterie) sur les espèces sauvages.

Résultats nationaux et interprétation

Faune

À l'échelle nationale, 545 espèces de vertébrés terrestres (332 oiseaux, 134 mammifères, 41 amphibiens et 38 reptiles) utilisent les superficies agricoles du Canada pour se reproduire et pour se nourrir. Selon les classifications de La situation générale des espèces sauvages au Canada en 2015, 419 espèces (76,88 %) sont classées comme étant non en péril ou apparemment non en péril, 64 (11,74 %) comme vulnérables, 23 (4,22 %) comme en péril et 19 (3,49 %) comme gravement en péril. Vingt espèces évaluées pour l'indice de CHF n'ont pas été évaluées dans le rapport sur la situation générale des espèces de 2015.

Les figures 2 et 3 montrent le nombre d'espèces de vertébrés terrestres associées à chaque type de couverture terrestre dans les superficies agricoles du Canada, et indiquent s'il s'agit d'un habitat primaire, secondaire ou tertiaire pour la reproduction et l'alimentation, respectivement. Les terres naturelles et semi‑naturelles (Terrains boisés, Milieux humides boisés, Milieux humides, Eau, Prairies aménagées et Pâturages non améliorés) constituent les principaux habitats de reproduction et d'alimentation pour de nombreuses espèces. Ces types de couverture sont extrêmement importants pour les espèces sauvages, car ils fournissent un habitat primaire de reproduction et d'alimentation pour la grande majorité des espèces (71,92 %), mais répondent également aux besoins en habitat de 93,94 % des espèces lorsque l'habitat primaire et secondaire est pris en compte. De nombreuses espèces utilisent les forêts en régénération après une récolte ou un incendie comme habitat secondaire/tertiaire pour la reproduction et pour l'alimentation, mais ces milieux n'offrent pas grand‑chose en tant qu'habitat primaire. Les types de couverture des terres cultivées ont été utilisés par un nombre relativement faible d'espèces par rapport aux types de couverture naturelle et semi‑naturelle. Seulement 2,93 % des espèces ont utilisé les types de couverture des terres cultivées (terres en culture annuelle, terres en culture vivace, fruits et baies) comme habitat de reproduction primaire. Ce chiffre passe à 21,28 % lorsque l'on tient compte de l'utilisation des habitats primaire et secondaire. Les terres en culture annuelle ont fourni un habitat de reproduction primaire à seulement 0,73 % des espèces (3,48 % des espèces pour l'habitat primaire et secondaire), tandis que la couverture des terres en culture annuelle a offert un habitat primaire à 2,20 % des espèces (13,57 % des espèces pour les habitats primaire et secondaire). L'incapacité des terres cultivées à satisfaire à elles seules les besoins en habitat de la grande majorité des espèces sauvages souligne l'importance des types de couverture naturelle et semi‑naturelle dans les paysages agricoles canadiens.

Description de la Figure 2 suit.
Figure 2 : Nombre d'espèces de vertébrés terrestres utilisant des types de couverture dans les superficies agricoles du Canada comme habitat de reproduction primaire, secondaire et tertiaire.
Description de la Figure 2
Primaire Secondaire Tertiaire
Terres exposées 44 55 18
Milieux humides boisés 75 147 32
Milieux humides 108 119 40
Eau 42 26 3
Forêts en régénération (incendie) 11 170 59
Forêts en régénération (récolte) 0 178 61
Forêts 183 145 9
Pâturages (prairie indigène) 116 139 48
Pâturages (non améliorés) 124 158 57
Terres cultivées (fruits et baies) 1 60 33
Terres en culture vivace 12 62 9
Terres en culture annuelle 4 15 10
Milieux végétalisés 20 140 56
Peuplements 11 8 27
 
Description de la Figure 3 suit.
Figure 3 : Nombre d'espèces de vertébrés terrestres utilisant des types de couverture dans les superficies agricoles du Canada comme habitat d'alimentation primaire, secondaire et tertiaire.
Description de la Figure 3
Primaire Secondaire Tertiaire
Terres exposées 24 42 12
Milieux humides boisés 63 177 33
Milieux humides 108 200 26
Eau 58 68 3
Forêts en régénération (incendie) 11 234 69
Forêts en régénération (récolte) 2 240 71
Forêts 174 154 20
Pâturages (prairie indigène) 125 181 29
Pâturages (non améliorés) 131 208 44
Terres cultivées (fruits et baies) 3 106 49
Terres en culture vivace 16 126 25
Terres en culture annuelle 5 89 44
Milieux végétalisés 18 178 59
Peuplements 11 13 41

Couverture terrestre

État (2015)

Le tableau 1 montre les proportions nationales et provinciales de chaque type de couverture dans les superficies agricoles en 2015. La couverture des terres agricoles (Terres en culture annuelle, Terres en culture vivace, Terres cultivées (fruits et baies), Pâturages non améliorés et Prairies aménagées) représentait 40,69 % des terres situées dans les superficies agricoles du Canada en 2015. Les Terres cultivées représentaient 34,61 %, les Terres en culture annuelle (24,46 %) étant environ trois fois plus nombreuses que les Terres en culture vivace (8,35 %). Les Prairies aménagées et les Pâturages non améliorés représentaient respectivement 6,07 % et 1,68 % des terres. Les Terrains boisés sont une composante majeure de nombreux agroécosystèmes, et représentent 34,90 % des terres à l'échelle nationale. L'activité forestière (récolte) était une composante dynamique du paysage, qui a converti les Terrains boisés en Forêts en régénération sur 4,09 % des terres. Les Milieux humides (Milieux humides : 5,42 %, Milieux humides boisés : 5,29 %) sont des habitats importants pour les espèces sauvages, tout comme les eaux libres (4,53 %). À l'échelle nationale, les terres naturelles ou semi‑naturelles (Terrains boisés, Milieux humides, Eau, Prairies aménagées et Pâturages non améliorés) représentaient 61,75 % des terres des superficies agricoles. Les peuplements et les milieux végétalisés représentaient respectivement 0,89 et 0,97 % des terres.

Tendance (2000 à 2015)

Le tableau 1 montre la variation du type de couverture nationale et provinciale (en %) et la part des terres agricoles sur une période de 15 ans. L'empreinte agricole nationale du Canada s'est légèrement contractée sur 15 ans, soit de ‑0,07 %. Cette tendance n'est pas uniforme d'une province à l'autre; certaines ont enregistré une augmentation (Saskatchewan, Nouveau‑Brunswick, Nouvelle‑Écosse, Île‑du‑Prince‑Édouard et Terre‑Neuve) et d'autres une diminution (Colombie‑Britannique, Alberta, Manitoba, Ontario et Québec). À l'échelle nationale, la couverture terrestre a varié sur 3,11 % du contexte agricole. En 15 ans, la part des Terres en culture annuelle (y compris les jachères) a augmenté de 0,98 %, tandis que les Terres en culture vivace ont diminué de 0,31 %. Les Prairies aménagées et les Pâturages non améliorés ont diminué de 0,55 % et de 0,21 %, respectivement. La part des Terrains boisés a diminué de 1,94 %, ce qui s'est traduit par une augmentation de 1,47 % de la proportion de Forêts en régénération (après une récolte). À l'échelle nationale, les Milieux humides et les Milieux humides boisés ont diminué de ‑0,03 % et de ‑0,06 %, respectivement. Les Peuplements (0,26 %) et les Milieux végétalisés (0,19 %) ont tous deux connu une augmentation.

Tableau 1 : Proportion à l'échelle provinciale et nationale des types de couverture des terres dans les superficies agricoles au Canada en 2015 (État) et variation en pourcentage entre 2000 et 2015. L'empreinte agricole est la proportion combinée des terres en culture annuelle, des terres en culture vivace, des terres cultivées (fruits et baies), des prairies aménagées et des pâturages non améliorés. La variation du type de couverture des terres est la proportion des superficies agricoles du Canada qui est passée d'un type de couverture des terres à un autre sur une période de 15 ans.
État en 2015
(Variation de 2000 à 2015)
Peuplements - État, en %
(Variation, en %)
Routes - État, en %
(Variation, en %)
Milieux végétalisés - État, en %
(Variation, en %)
Terres en culture annuelle - État, en %
(Variation, en %)
Terres en culture vivace - État, en %
(Variation, en %)
Terres cultivées (fruits et baies) - État, en %
(Variation, en %)
Pâturages non améliorés - État, en %
(Variation, en %)
Prairies aménagées - État, en %
(Variation, en %)
Forêts en régénération (récolte) - État, en %
(Variation, en %)
Forêts en régénération (incendie) - État, en %
(Variation, en %)
Terrains boisés - État, en %
(Variation, en %)
Milieux humides boisés - État, en %
(Variation, en %)
Prairies non aménagées - État, en %
(Variation, en %)
Milieux humides - État, en %
(Variation, en %)
Eau - État, en %
(Variation, en %)
Autres terres - État, en %
(Variation, en %)
Couverture des terres agricoles - État, en %
(Variation [%])
Variation du type de couverture - %
Alberta 1,12
(0,32)
1,71
(0,03)
0,71
(0,13)
28,43
(3,05)
13,26
(-1,79)
0
(0)
1,51
(-0,31)
13,88
(-1,03)
1,75
(0,71)
0,37
(0,11)
22,98
(-1,11)
4,84
(-0,07)
1,16
(-0,01)
5,7
(-0,05)
2,47
(0,02)
0,11
(0)
57,08
(-0,08)
4,37
Saskatchewan 0,28
(0,08)
1,92
(0)
0,35
(0,05)
53,26
(-1,34)
12,4
(2,74)
0
(0)
1
(-0,15)
11,84
(-1,23)
0,38
(0,18)
0,14
(0,08)
7,02
(-0,28)
1,67
(-0,1)
0,49
(0)
6,24
(-0,03)
2,94
(0,01)
0,08
(0)
78,5
(0,01)
3,14
Manitoba 0,34
(0,06)
1,77
(0,01)
0,54
(0,16)
32,17
(1,76)
8,25
(-1,14)
0
(0)
2,03
(-0,23)
1,39
(-0,51)
1,33
(0,71)
0,09
(-0,14)
22,13
(-0,65)
5,41
(-0,03)
1,45
(0)
13,11
(-0,01)
10
(0)
0,01
(0)
43,83
(-0,12)
2,71
Ontario 1,31
(0,28)
2,11
(0,08)
1,87
(0,26)
13,33
(1,76)
4,14
(-1,71)
0,1
(-0,02)
3,8
(-0,2)
sans objet 3,51
(0,87)
0,07
(-0,02)
44,92
(-1,18)
13,11
(-0,09)
0,78
(-0,01)
4,24
(-0,03)
6,69
(0)
0,03
(0)
21,38
(-0,16)
3,25
Québec 1,07
(0,37)
1,71
(0,23)
1,45
(0,26)
6,82
(0,89)
4,75
(-0,85)
0,28
(0,13)
1,48
(-0,34)
sans objet 6,15
(0,87)
0,15
(0)
65,51
(-1,5)
3,11
(-0,01)
0,48
(-0,02)
1,78
(-0,01)
5,24
(-0,01)
0,02
(-0,01)
13,33
(-0,17)
2,75
Nouveau-Brunswick 0,87
(0,33)
1,7
(0,07)
1,57
(0,45)
1,8
(0,06)
2,54
(-0,37)
0,59
(0,41)
1,18
(-0,09)
sans objet 15,89
(4,92)
0,05
(-0,09)
61,22
(-5,75)
5,38
(0,08)
0,73
(0)
3,82
(-0,01)
2,57
(0)
0,07
(0)
6,12
(0,01)
6,32
Nouvelle-Écosse 0,52
(0,12)
1,75
(0,02)
1,84
(0,52)
0,99
(0,13)
3,27
(-0,17)
0,88
(0,13)
0,3
(-0,03)
sans objet 17,14
(6,79)
0,05
(0,02)
60,82
(-7,54)
5,1
(0,03)
0,7
(0)
2,14
(-0,02)
4,38
(0)
0,12
(0)
5,44
(0,06)
7,77
Île-du-Prince-Édouard 0,53
(0,26)
3,01
(0,03)
2,47
(0,71)
21,43
(1,64)
11,82
(-0,45)
1,23
(0,59)
6,36
(0,68)
sans objet 7,23
(3,38)
0
(0)
34,18
(-6,65)
3,51
(-0,12)
0,92
(0)
3,61
(-0,03)
3,6
(-0,03)
0,1
(0)
40,83
(2,46)
7,29
Terre-Neuve 0,96
(0,17)
1,51
(0,04)
1,33
(0,25)
0,13
(-0,03)
0,84
(0,05)
0,04
(0,02)
0,01
(-0,01)
sans objet 5,87
(1,32)
0,08
(-0,6)
63,62
(-1,09)
6,26
(-0,09)
2,16
(-0,01)
9,7
(-0,01)
7,26
(0)
0,22
(0)
1,02
(0,03)
1,86
Canada 0,89
(0,26)
1,76
(0,06)
0,97
(0,19)
24,46
(0,98)
8,35
(-0,31)
0,12
(0,04)
1,68
(-0,21)
6,07
(-0,55)
4,09
(1,47)
0,29
(0,13)
34,9
(-1,94)
5,29
(-0,06)
1,04
(-0,01)
5,42
(-0,03)
4,53
(0)
0,12
(0)
40,69
(-0,07)
3,11

Capacité d'habitat faunique potentielle

État (2015)

Reproduction

En 2015, la CHFR a varié de Faible à Élevée d'une province à l'autre, de sorte que la valeur nationale était Modérée (tableau 2). À l'échelle nationale, la plus grande proportion de terres dans les superficies agricoles a été classée comme ayant une CHFR Élevée (37,43 %), suivie des catégories Très faible (24,15 %), Modérée (14,45 %), Faible (12,74 %) et Très élevée (11,23 %). Le tableau 3 montre la proportion de terres agricoles nationales/provinciales dans chaque catégorie de capacité d'habitat, tandis que la figure 4 présente la répartition spatiale de ces renseignements dans les superficies agricoles du Canada. Une CHFR plus faible était généralement associée à des paysages agricoles composés d'une plus grande proportion de terres cultivées (figure 5). Les zones à faible capacité d'habitat comprennent la vallée du bas Fraser et Central Valley du plateau Thompson-Okanagan en Colombie‑Britannique, des régions des Prairies, les écorégions des basses terres de Manitoulin‑Lac Simcoe et du lac Érié en Ontario, l'écorégion des basses terres du Saint‑Laurent au Québec, et les poches de production agricole plus importante dans le Canada atlantique, y compris les zones centrales de l'Île‑du‑Prince‑Édouard et les basses terres d'Annapolis‑Minas en Nouvelle‑Écosse.

Tableau 2. État (2000, 2005, 2010, 2015) et tendance (2000 à 2015) de la capacité d'habitat pour la reproduction à l'échelle nationale et provinciale.
É = Élevé, M = Modéré, F = Faible, SVL = Stable/variation légère, VM = Variation modérée.
2000 2005 2010 2015 % de variation/année
2000 à 2015
Colombie-Britannique 44,41 (É) 43,58 (É) 42,51 (É) 42,19 (É) -0,16 (VM)
Alberta 32,70 (M) 32,62 (M) 32,17 (M) 31,55 (M) -0,08 (SVL)
Saskatchewan 23,44 (F) 23,76 (F) 23,39 (F) 22,88 (F) -0,04 (SVL)
Manitoba 26,12 (F) 26,20 (F) 25,85 (F) 25,26 (F) -0,06 (SVL)
Ontario 32,12 (M) 31,89 (M) 31,49 (M) 31,24 (M) -0,06 (SVL)
Québec 42,22 (M) 41,79 (M) 41,48 (M) 41,30 (M) -0,06 (SVL)
Nouveau-Brunswick 51,50 (É) 50,40 (É) 49,71 (É) 49,38 (É) -0,14 (VM)
Nouvelle-Écosse 47,03 (É) 45,71 (É) 44,75 (É) 44,76 (É) -0,16 (VM)
Île-du-Prince-Édouard 33,96 (M) 33,55 (M) 31,91 (M) 31,79 (M) -0,16 (VM)
Terre-Neuve 50,12 (É) 49,91 (É) 49,84 (É) 49,81 (É) -0,02 (SVL)
Canada 35,51 (M) 35,21 (M) 34,66 (M) 34,29 (M) -0,09 (SVL)
Table 3 : Proportion provinciale et nationale des superficies agricoles du Canada dans chaque catégorie de capacité d'habitat de reproduction (2015).
Très élevée Élevée Modérée Faible Très faible
Colombie-Britannique 2,68 74,85 16,98 4,28 1,21
Alberta 3,59 32,20 16,15 19,38 28,68
Saskatchewan 1,20 10,35 12,45 16,57 59,43
Manitoba 0,00 19,75 31,61 9,45 39,19
Ontario 11,89 51,68 11,31 17,16 7,97
Québec 23,53 55,88 9,83 6,47 4,29
Nouveau-Brunswick 17,53 75,75 6,32 0,41 0,00
Nouvelle-Écosse 5,97 83,42 9,12 1,27 0,21
Île-du-Prince-Édouard 0,00 16,29 56,31 27,40 0,00
Terre-Neuve 1,52 90,46 8,02 0,00 0,00
Canada 11,23 37,43 14,45 12,74 24,15
Description de la Figure 4 suit.
Figure 4 : Répartition spatiale de la capacite d'habitat pour la reproduction parmi les catégories d'état dans les superficies agricoles du Canada 2015
Description de la Figure 4

La figure 4 illustre la répartition spatiale de la capacité d'habitat de la faune pour la reproduction parmi les catégories d'état dans les superficies agricoles du Canada en 2015, codées par couleur selon le niveau de capacité variant de très bas à très élevé.

Alimentation

En 2015, la CHFA a varié de Modérée à Élevée entre les provinces, ce qui a donné une valeur nationale Élevée (tableau 4). À l'échelle nationale, la plus grande proportion de terres dans les superficies agricoles a été classée comme ayant une CHFA Élevée (45,67 %), suivi par les catégories Modérée (21,77 %), Faible (21,01 %), Très élevée (11,53 %) et Très faible (0,02 %). La CHFA suit des tendances similaires à la CHFR, mais elle est généralement moins restrictive, ce qui indique que les types de couverture utilisés pour la reproduction sont plus restrictifs pour les vertébrés terrestres sur les terres agricoles. Le tableau 5 indique la proportion de terres agricoles nationales/provinciales dans chaque catégorie de la CHFA, tandis que la figure 6 montre la répartition spatiale de ces renseignements dans l'ensemble des superficies agricoles du Canada. À l'image de la CHFR, la CHFA a montré une corrélation négative avec la proportion de terres cultivées dans le paysage (figure 7).

Description de la Figure 5 suit.
Figure 5 : Relation entre la capacité d'habitat pour la reproduction et la proportion de terres cultivées dans les superficies agricoles du Canada (2015).
Description de la Figure 5

La figure 5 est un diagramme de dispersion montrant la relation entre la capacité d'habitat pour la reproduction de la faune sur l'axe des ordonnées et le pourcentage de culture sur l'axe des abscisses pour 2015. Il existe une tendance linéaire inverse entre la capacité d'habitat pour la reproduction et le pourcentage des terres cultivées où la ligne de tendance linéaire de la capacité de l'habitat de reproduction diminue, passant d'une valeur d'indice de 50 à 0 % de terres cultivées à environ 8 à 95 % de terres cultivées.

Tableau 4 : État (2000, 2005, 2010, 2015) et tendance (2000 à 2015) de la capacité provinciale et nationale en matière d'habitat d'alimentation de la faune (% de variation de la capacité d'habitat faunique/année).
É = Élevé, M = Modéré, F = Faible, SVL = Stable/variation légère, VM = Variation modérée.
2000 2005 2010 2015 % de variation/année
2000 à 2015
Colombie-Britannique 46,20 (É) 45,72 (É) 44,91 (É) 44,72 (É) -0,11 (VM)
Alberta 41,46 (M) 41,39 (M) 41,03 (M) 40,60 (M) -0,06 (SVL)
Saskatchewan 36,45 (M) 36,65 (M) 36,35 (M) 35,96 (M) -0,04 (SVL)
Manitoba 36,29 (M) 36,35 (M) 36,10 (M) 35,68 (M) -0,04 (SVL)
Ontario 37,58 (M) 37,41 (M) 37,08 (M) 36,90 (M) -0,05 (SVL)
Québec 44,50 (É) 44,19 (É) 43,88 (É) 43,73 (É) -0,05 (SVL)
Nouveau-Brunswick 51,68 (É) 51,01 (É) 50,48 (É) 50,28 (É) -0,10 (VM)
Nouvelle-Écosse 47,46 (É) 46,66 (É) 46,01 (É) 46,02 (É) -0,10 (VM)
Île-du-Prince-Édouard 39,03 (M) 38,76 (M) 37,60 (M) 37,53 (M) -0,11 (VM)
Terre-Neuve 50,61 (É) 50,48 (É) 50,39 (É) 50,37 (É) -0,02 (SVL)
Canada 41,79 (M) 41,60 (M) 41,17 (M) 40,91 (M) -0,07 (SVL)
Tableau 5 : Proportion provinciale et nationale des superficies agricoles du Canada dans chaque catégorie de capacité d'habitat pour l'alimentation.
2000-2015 Augmentation importante Augmentation modérée Augmentation légère Stable Diminution légère Baisse modérée Diminution importante
Colombie-Britannique 0,00 0,00 0,00 60,19 28,52 9,02 2,27
Alberta 0,00 0,00 0,00 87,36 11,40 1,06 0,17
Saskatchewan 0,00 0,00 0,20 88,98 8,91 0,96 0,95
Manitoba 0,00 0,00 0,63 91,72 4,66 2,22 0,77
Ontario 0,03 0,02 0,11 96,63 3,14 0,07 0,00
Québec 0,00 0,00 0,05 87,46 12,38 0,10 0,00
Nouveau-Brunswick 0,00 0,00 0,15 57,63 35,87 4,67 1,68
Nouvelle-Écosse 0,00 0,00 0,00 44,65 45,59 9,11 0,66
Île-du-Prince-Édouard 0,00 0,00 0,00 24,05 70,02 5,93 0,00
Terre-Neuve 0,00 0,00 0,00 100,00 0,00 0,00 0,00
Canada 0,00 0,00 0,12 84,70 12,45 2,13 0,59
Description de la Figure 6 suit.
Figure 6 : Répartition spatiale de la capacite d'habitat pour l'alimentation parmi les catégories d'état dans les superficies agricoles du Canada 2015
Description de la Figure  6

La figure 6 illustre la répartition spatiale de la capacité d'habitat de la faune pour l'alimentation parmi les catégories d'état dans les superficies agricoles du Canada en 2015, codées par couleur selon le niveau de capacité variant de très bas à très élevé.

 
Description de la Figure 7 suit.
Figure 7 : Relation entre la capacité d'habitat pour l'alimentation et la proportion de terres cultivées dans les superficies agricoles du Canada (2015).
Description de la Figure 7

La figure 7 est un diagramme de dispersion montrant la relation entre la capacité d'habitat pour l'alimentation de la faune sur l'axe des ordonnées et le pourcentage de culture sur l'axe des abscisses pour 2015. Il existe une tendance linéaire inverse entre la capacité d'habitat pour l'alimentation et le pourcentage des terres cultivées où la ligne de tendance linéaire de la capacité de l'habitat d'alimentation diminue, passant d'une valeur d'indice de 50 à 0 % de terres cultivées à environ 8 à 95 % de terres cultivées.

Tableau 6 : Proportion provinciale et nationale des superficies agricoles du Canada dans chaque catégorie de variation de la capacité d'habitat de reproduction (CH = capacité d'habitat).
2000-2015 Augmentation importante Augmentation modérée Augmentation légère Stable Diminution légère Baisse modérée Diminution importante
Colombie-Britannique 0,00 0,00 0,29 40,74 26,78 15,29 16,90
Alberta 0,00 0,00 0,00 73,61 22,73 2,77 0,89
Saskatchewan 0,00 0,11 0,94 84,94 10,05 2,38 1,59
Manitoba 0,63 0,00 0,88 86,84 7,43 1,20 3,03
Ontario 0,03 0,02 0,11 89,59 8,79 1,47 0,00
Québec 0,00 0,05 0,39 80,22 17,11 2,20 0,03
Nouveau-Brunswick 0,00 0,00 0,00 33,58 43,97 14,31 7,98
Nouvelle-Écosse 0,00 0,00 0,19 21,11 36,24 29,48 12,98
Île-du-Prince-Édouard 0,00 0,00 0,00 4,09 49,62 40,36 5,93
Terre-Neuve 0,00 0,00 5,96 88,13 5,91 0,00 0,00
Canada 0,07 0,03 0,47 74,71 16,71 4,74 3,28

Tendance (2000 à 2015)

Reproduction

Les taux de variation de la CHFR diffèrent d'une province à l'autre, allant de Stable (‑0,02 %/année) à Légère baisse (‑0,16 %/année), ce qui donne une tendance nationale moyenne de Stable (‑0,08 %/année). Le tableau 2 montre les moyennes provinciales et nationales de la CHFR pour chaque année d'étude et le taux moyen de variation par année, sur 15 ans. À l'échelle nationale, la capacité d'habitat pour la reproduction était Stable sur 74,71 % des terres situées dans les superficies agricoles, En baisse sur 24,72 % de ces terres, et En augmentation sur 0,57 % de ces terres. Le tableau 6 montre la proportion de terres agricoles nationales/provinciales dans chaque catégorie de tendance pour la capacité d'habitat pour la reproduction (CHR), tandis que la figure 8 présente la répartition spatiale des renseignements sur les tendances dans les superficies agricoles du Canada. À l'échelle nationale, la tendance de la CHFR résulte d'un changement (d'un type de couverture à un autre) sur 3,11 % de la couverture terrestre dans les superficies agricoles. Les principaux facteurs de déclin de la capacité de l'habitat ont été la perte d'importants types de couverture naturelle et semi‑naturelle. Il s'agit notamment de la perte de Prairies aménagées (‑0,55 %), de Terrains boisés (‑1,94 %) et de Milieux humides (‑0,09 %). L'augmentation globale des Terres en culture annuelle (0,98 %) et la diminution des Terres en culture vivace (‑0,31 %) et des Pâturages non améliorés (‑0,21 %) ont eu une incidence négative sur la capacité d'habitat. L'expansion des peuplements (0,45 %) a également contribué au déclin de la capacité d'habitat.

Description de la Figure 8 suit.
Figure 8 : Répartition spatiale de la capacite d'habitat de reproduction parmi les catégories de variation dans les superficies agricoles du Canada en 2000 à 2015.
Description de la Figure 8

La figure 8 illustre la répartition spatiale de la capacité d'habitat de la faune pour la reproduction parmi les catégories de changement dans les superficies agricoles du Canada de 2000 à 2015, codées par couleur selon les changements du niveau de capacité variant d'une baisse considérable de la capacité pour la reproduction à une hausse considérable de la capacité d'habitat de la faune.

Les principaux facteurs de l'évolution de la CHFR diffèrent d'une région à l'autre. Dans l'ensemble de l'écozone des Prairies, la perte d'importants habitats de Prairies aménagées a été l'un des principaux facteurs de déclin de la capacité d'habitat. La réduction des Pâturages non améliorés, des Milieux humides et des Terres en culture vivace, ainsi que l'expansion des Terres en culture annuelle, ont également contribué à la diminution de la capacité d'habitat dans certaines régions des Prairies. En Colombie‑Britannique et dans les Maritimes, l'exploitation forestière a été l'un des principaux facteurs de déclin de la capacité d'habitat. Une grande partie de cette activité était liée au secteur forestier, et n'était pas imputable à l'utilisation des terres agricoles. Toutefois, cette évolution dynamique de la couverture terrestre a eu des répercussions sur les espèces occupant les terres plus vastes du contexte agricole canadien. Dans ces zones, la perte de Terres en culture vivace a également eu des répercussions négatives sur la capacité d'habitat. Dans la vallée du bas Fraser de la Colombie‑Britannique, l'expansion urbaine a réduit la capacité d'habitat. Dans le centre du Canada, les principaux facteurs de déclin de la capacité d'habitat ont été l'augmentation de la part des terres en culture annuelle et des lieux habités, combinée à la réduction de la couverture des terres en culture annuelle, des pâturages non améliorés, et des terrains boisés.

Alimentation

Les tendances de la CHFA ont suivi des schémas similaires à ceux de la CHFR, mais elles ont affiché un taux de variation plus lent. Dans les provinces, la variation de la CHFA allait de Stable (‑0,02 %/année) à une Légère baisse (‑0,11 %/année), ce qui donne une tendance moyenne nationale de Stable (‑0,07 %/année). Le tableau 4 montre les moyennes provinciales et nationales de la CHFA pour chaque année d'étude et le taux moyen de variation annuelle sur 15 ans. À l'échelle nationale, le CHFA est Stable sur 84,70  % des terres situées dans les superficies agricoles, En baisse sur 15,17 % et En hausse sur 0,12 %. Le tableau 7 montre la proportion de terres agricoles provinciales/nationales dans chaque catégorie de tendance de capacité d'habitat, tandis que la figure 9 montre la répartition spatiale de ces renseignements sur les superficies agricoles du Canada. Les tendances des facteurs régionaux et nationaux de la capacité d'habitat pour l'alimentation étaient les mêmes que celles pour la reproduction, mais présentaient des taux de déclin plus faibles.

Tableau 7 : Proportion provinciale et nationale des superficies agricoles du Canada dans chaque catégorie de variation de la capacité d'habitat pour l'alimentation.
2000-2015 Augmentation importante Augmentation modérée Augmentation légère Stable Diminution légère Baisse modérée Diminution importante
Colombie-Britannique 0,00 0,00 0,00 60,19 28,52 9,02 2,27
Alberta 0,00 0,00 0,00 87,36 11,40 1,06 0,17
Saskatchewan 0,00 0,00 0,20 88,98 8,91 0,96 0,95
Manitoba 0,00 0,00 0,63 91,72 4,66 2,22 0,77
Ontario 0,03 0,02 0,11 96,63 3,14 0,07 0,00
Québec 0,00 0,00 0,05 87,46 12,38 0,10 0,00
Nouveau-Brunswick 0,00 0,00 0,15 57,63 35,87 4,67 1,68
Nouvelle-Écosse 0,00 0,00 0,00 44,65 45,59 9,11 0,66
Île-du-Prince-Édouard 0,00 0,00 0,00 24,05 70,02 5,93 0,00
Terre-Neuve 0,00 0,00 0,00 100,00 0,00 0,00 0,00
Canada 0,00 0,00 0,12 84,70 12,45 2,13 0,59
Description de la Figure 9 suit.
Figure 9 : Répartition spatiale de la capacite d'habitat pour l'alimentation parmi les catégories de variation dans les superficies agricoles du Canada en 2000 à 2015.
Description de la Figure 9

La figure 9 illustre la répartition spatiale de la capacité d'habitat de la faune pour l'alimentation parmi les catégories de changement dans les superficies agricoles du Canada de 2000 à 2015, codées par couleur selon les changements du niveau de capacité variant d'une baisse considérable de la capacité pour l'alimentation à une hausse considérable de la capacité d'habitat de la faune.

Options d'intervention

Il est reconnu que les agroécosystèmes qui offrent une diversité biologique tendent à être sains, résilients et productifs, et constituent une base solide pour l'agriculture durable. Cependant, la production agricole est commandée par les marchés et le prix des produits, ce qui rend difficile l'atteinte d'un équilibre entre productivité élevée à court terme et santé à long terme de l'agroécosystème dans son ensemble. La conservation des habitats pour les espèces sauvages représente un défi particulièrement ardu, parce que les utilisations des terres agricoles les plus profitables peuvent entrer en compétition avec les types de couvertures terrestres naturelles et semi‑naturelles qui sont nécessaires pour maintenir des populations viables de nombreuses espèces d'oiseaux, de mammifères, de reptiles et d'amphibiens au sein du paysage agricole. La perte et la fragmentation de l'habitat causées par le drainage des milieux humides, le déboisement et la culture des prairies et des terres peu productives sont des moteurs clés du déclin de disponibilité de l'habitat faunique dans les terres agricoles. Étant donné que la plupart des terres agricoles du Canada sont des propriétés privées, les activités et les décisions des producteurs peuvent avoir des effets importants sur l'habitat.

La plupart des producteurs comprennent le dilemme production/conservation et recherchent des solutions sensées dans le cadre des réalités économiques de ce qui représente pour eux un moyen de subsistance. L'élaboration d'une série de pratiques de gestion bénéfiques (PGB) conçues pour améliorer l'habitat dans les terres agricoles peut fournir aux producteurs une orientation et faciliter la prise de décision dans leurs efforts de conservation. Les activités de planification environnementale à la ferme aident les producteurs à comprendre les répercussions que leurs activités agricoles peuvent avoir sur les espèces sauvages, et les informent des PGB qu'ils peuvent adopter pour atténuer les effets défavorables de ces activités. Les actions suivantes font partie de PGB : gérer les zones riveraines et les terres à bois; convertir les terres peu productives en couverture végétale permanente; planter des brise‑vent ou des haies et les entretenir; retarder la fenaison; conserver les terres humides et les zones tampons constituées de terres humides, ainsi que les terres naturelles et semi‑naturelles. Les PGB axées sur la conservation de la couverture naturelle et semi‑naturelle offrent un important avantage connexe en piégeant le carbone et en atténuant les émissions de gaz à effet de serre.

Les stratégies de conservation à l'échelle de l'exploitation peuvent être très efficaces lorsqu'elles sont harmonisées aux objectifs de conservation établis à plus grande échelle, par exemple à l'échelle d'un bassin hydrographique, d'une municipalité, d'une province, ou même du pays. Des initiatives assorties d'objectifs concernant l'habitat faunique qui sont atteignables peuvent encourager une planification de l'utilisation des terres et des options de maintien et d'amélioration des espèces sauvages dans les terres agricoles compatibles avec les activités agricoles.

Pour en savoir plus

Voir le résumé en langage clair de Disponibilité des habitats fauniques sur les terres agricoles

Indicateurs connexes

L'indicateur du degré de couverture des sols indique le nombre réel de jours dans l'année durant lesquels les sols agricoles sont couverts de végétation, de résidus de culture ou de neige. Combiné à l'indicateur de capacité d'habitat faunique, il donne un aperçu du potentiel de biodiversité sur les terres agricoles du Canada.

Autres ressources et documents téléchargeables

Découvrir et télécharger des données géospatiales concernant cet indicateur et d'autres indicateurs.