Dans le cadre du programme Solutions agricoles pour le climat – Laboratoires vivants d’Agriculture et Agroalimentaire Canada lancé en 2021, 14 projets ont vu le jour au pays, dont 2 au Québec en 2023-2024 :
- Laboratoire vivant – Racines d’avenir de l’Union des producteurs agricoles (UPA)
- Laboratoire vivant – Lait carboneutre des Producteurs de lait du Québec
Chaque laboratoire vivant réunit des agriculteurs, des scientifiques et d’autres partenaires du secteur pour codévelopper, mettre à l’essai et évaluer des technologies et des pratiques agricoles novatrices dans des conditions réelles de production. Autrement dit, les technologies et les pratiques agricoles qui répondent aux besoins réels des producteurs sont mises à l’essai, évaluées et améliorées directement dans les exploitations agricoles locales, c’est-à-dire à l’échelle où elles seront adoptées.
Les laboratoires vivants sont plus que de simples projets de recherche. Ce sont des projets d’innovation soutenus par la recherche. L’objectif de ces initiatives est d’accélérer l’adoption de solutions durables dans les exploitations agricoles pour lutter contre les changements climatiques.
Le projet Laboratoire vivant – Racines d’avenir est possible grâce à la collaboration active de plus de 75 producteurs agricoles qui se trouvent dans 14 régions du Québec : Saguenay-Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Chaudière-Appalaches, Capitale-Nationale, Estrie, Centre-du-Québec, Mauricie, Lanaudière, Laurentides, Outaouais et Montérégie. En plus des producteurs agricoles issus du réseau de l’UPA, les partenaires suivants sont engagés dans ce projet :
- les conseillers agricoles de VIA Pôle d’expertise en services-conseils agricoles;
- des représentants du Conseil pour le développement de l'agriculture du Québec;
- des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, des universités et d’autres organisations de recherche et de transfert de connaissances; et
- des spécialistes des filières de production agricole sont aussi engagés dans ce projet.
L’objectif du projet est d’innover pour renforcer la capacité des producteurs agricoles à adopter des pratiques de gestion bénéfiques qui améliorent la séquestration du carbone ou qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre (GES) de leur entreprise. L’approche des laboratoires vivants permet de mettre en place des mécanismes de recherche et d’actions interactifs et collaboratifs tout au long du projet, et ce, avec la contribution directe des producteurs. Le renforcement des capacités reposera sur le partage des connaissances entre les différents participants.
Cinq cellules d’innovation sont mises en place pour atteindre ces objectifs :
- Cellule 1 : augmentation de la séquestration du carbone dans les sols agricoles, avec 30 producteurs;
- Cellule 2 : réduction du bilan carbone par la gestion des plantes fourragères et l’alimentation, avec 20 producteurs;
- Cellule 3 : réduction du bilan carbone par la gestion des fertilisants, notamment les déjections animales, avec 16 producteurs;
- Cellule 4 : restauration écologique, préservation et réappropriation du foin d’odeur dans la vallée du Saint-Laurent, avec la Nation W8banaki et un producteur de la région du Lac Saint-Pierre;
- Cellule 5 : agroforesterie et aménagement durable des cours d’eau, avec 10 producteurs.
Chaque cellule est coordonnée par un responsable des activités de codéveloppement entre producteurs, conseillers et spécialistes. Un conseiller scientifique assurera l’arrimage entre les activités de recherche et les besoins exprimés par les producteurs.
Les pratiques de gestion bénéfiques se concentreront sur :
- Les cultures de couverture en dérobée et en intercalaire et les engrais verts. Les cultures de couverture sont principalement semées après la récolte (dérobée) ou en présence de la culture principale (intercalaire). Les engrais verts sont semés à la fin de la saison estivale et peuvent être laissés au sol ou enfouis le printemps venu. Elles permettent d'améliorer la santé des sols (protection contre l'érosion, structuration, activité biologique accrue). Elles aident également à l'accumulation de carbone dans le sol et réduisent les pertes environnementales d'azote par lessivage ou par émissions de protoxyde d'azote (N2O). Grâce à cet ensemble de bénéfices, les cultures de couverture et les engrais verts permettent une réduction des émissions de GES (CO2 et N2O) des sols et une réduction de l'empreinte carbone de l'entreprise.
- L’apport de matières organiques au sol soit par des résidus de récolte ou des engrais organiques. Ils améliorent la structure, augmentent l'activité biologique et contribuent à maintenir l'humus du sol. Les résidus de récolte sont issus de la culture précédente et contribuent à réduire les risques d’érosion par l’eau et le vent.
- Les pratiques de gestion de l’alimentation animale pour réduire les émissions de GES.
- La gestion des cultures fourragères pour améliorer la séquestration du carbone.
- Les pratiques de gestion des lisiers dans la fosse et l’acidification du lisier dans la fosse pour réduire les émissions de GES du lisier entreposé.
- La restauration écologique, la préservation et la réappropriation du foin d'odeur dans la vallée du Saint-Laurent avec les communautés autochtones.
- L’agroforesterie pour améliorer le bilan de la séquestration de carbone sur les fermes.
- La gestion durable des cours d'eau pour favoriser la rétention de sédiments et améliorer la qualité de l’eau.
En plus de ces bénéfices particuliers visés par l’adoption des pratiques de gestion bénéfiques, ces dernières pourraient également procurer des cobénéfices anticipés pour l’eau, le sol, la biodiversité ainsi que des impacts socioéconomiques et d’adaptation aux changements climatiques pour les entreprises agricoles.
Les connaissances et les pratiques de gestion bénéfiques développées par les cellules d’innovation feront l’objet d’un important volet d’activités de transfert de connaissances à l’ensemble des producteurs, conseillers et autres intervenants qui ne participent pas activement aux cellules d’innovation. Ainsi, les apprentissages réalisés seront bénéfiques pour l’ensemble de la communauté agricole.
Le projet Laboratoire vivant – Racines d’avenir se déroulera de 2023 à 2028.
« En s’appuyant sur la réussite du premier projet de laboratoire vivant déployé au Québec dans la région du lac Saint-Pierre, ce nouveau projet a vraiment tout ce qu’il faut pour consolider cette approche innovante qui démocratise la science et fait rayonner les résultats plus rapidement. »
– Georges Thériault, coordonnateur scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada
« En réunissant les producteurs, les conseillers et les autres spécialistes travaillant dans le domaine des gaz à effet de serre et la séquestration du carbone en milieu agricole depuis quelques années, ce projet a les atouts nécessaires pour contribuer à une vraie cocréation de pratiques innovantes. »
– Chantal Foulds, coordonnatrice du projet, Union des producteurs agricoles
Restez à l’affût de la diffusion d’articles de réalisations scientifiques en lien avec la progression et les résultats du projet Laboratoire vivant – Racines d’avenir.
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