Pour des questions sur la présente stratégie, veuillez contacter :
Réduction des risques liés aux pesticides
Centre de la lutte antiparasitaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada
aafc.pmcinfo-clainfo.aac@agr.gc.ca
Août 2016
Préface
Des stratégies de réduction des risques liés aux pesticides sont élaborées dans le cadre de la Réduction des risques liés aux pesticides (RRP) du Centre de la lutte antiparasitaire d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). Dans le but de réduire les effets indésirables de l'utilisation de pesticides en agriculture, les responsables de la RRP collaborent avec des groupements de producteurs, l'industrie, les gouvernements provinciaux, des chercheurs, et des organismes de réglementation afin de cerner les lacunes en matière de lutte antiparasitaire, de même que les possibilités d'élaborer et de mettre en oeuvre stratégies pour les combler.
Une stratégie de réduction des risques liés aux pesticides est un plan détaillé qui vise à répondre aux besoins des producteurs en leur offrant des outils et des pratiques de lutte antiparasitaire à risque réduit pour les aider à résoudre des problèmes particuliers posés par des organismes nuisibles. Une stratégie est élaborée après avoir mené de vastes consultations auprès des intervenants. Le présent document stratégique donne un aperçu du cadre de travail et des activités financées par la PRR. Il fait le point sur l'état d'avancement de l'élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie et sur les nouveaux outils et pratiques issus de ce processus.
Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Centre de la lutte antiparasitaire.
Remerciements
La PRR reconnait la contribution des organismes et intervenants participants suivants, notamment des membres actuels et anciens du groupe de travail sur la gestion intégrée des mauvaises herbes :
- Kristen Obeidet Anne Verhallen du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario;
- Clarence Swanton, Robert Grohs, Darren Robinson, Laura Van Eerd et Rene Van Acker de l'Université de Guelph, Ontario (ON);
- Danielle Bernier et Mario Leblanc du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec. Québec (QC);
- Viliam Zvalo et Rosalie Madden de Perennia (Nouvelle-Écosse (N.-É.)); Shauna Mellish et Stephanie Compton du ministère de l'Agriculture de l'Île-du-Prince-Édouard, Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.);
- Gavin Graham et Claude Bertheleme du ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Aquaculture du Nouveau-Brunswick, Nouveau-Brunswick (N.-B.);
- Luc Brodeur, anciennement de Phytodata (QC), Stephanie Sanchez et Karine Verstricht de Prisme (QC), Connie Achtymichuk du ministère de l'Agriculture de la Saskatchewan, Saskatchewan (SK);
- Susan Smith et David Ralph du ministère de l'Agriculture et des Terres de la Colombie-Britannique, Colombie-Britannique (C.-B.);
- Chris Neeser du ministère de l'Agriculture, Alimentation et de la foresterie de l'Alberta, Alberta (AB) et Rob Nurse, Diane-Lyse Benoit, Bonnie Ball Coelho, Aaron Mills, Marie-José Simard et Kevin Sanderson d'Agriculture et Agroalimentaire Canada
Sommaire
Lors de consultations avec les intervenants du milieu, le besoin de trouver d'autres outils et pratiques pour le désherbage des cultures maraîchères est ressorti comme un enjeu de haute priorité. Les productions maraîchères sont d'une grande importance économique au Canada et nécessitent une gestion adéquate des mauvaises herbes pour assurer leur viabilité. Ces cultures sont principalement désherbées par l'utilisation répétitive des quelques herbicides disponibles. Or, des problèmes de résistance sont apparus dans le cas de certains de ces herbicides, et d'autres font l'objet d'une révision de leur homologation et risquent ainsi de perdre certains profils d'emplois à l'issue de l'exercice. Cette problématique offre donc une occasion de chercher comment on peut réduire les risques liés à l'utilisation des pesticides, élaborer une stratégie de gestion des mauvaises herbes à risque réduit et la mettre en œuvre pour le bénéfice du secteur.
Le présent rapport résume les efforts concertés, les activités et les progrès qui ont été réalisés dans le cadre de la PRR depuis 2003 pour soutenir l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie de gestion des mauvaises herbes à risque réduit dans les productions de légumes de champ au Canada. L'objectif était de répondre aux besoins des maraîchers en leur proposant des herbicides à risque réduit et d'autres moyens de lutte non chimiques qu'ils peuvent combiner dans un système de gestion intégrée des mauvaises herbes. Le but est de réduire les risques pour les humains et l'environnement qui sont liés à l'utilisation d'herbicides dans les productions maraîchères et d'aider les producteurs à gérer de manière durable les mauvaises herbes tout en atténuant les risques de développement de résistance aux herbicides.
La présente stratégie a été élaborée par voie de consultations et de collaborations avec des intervenants clés et des malherbologistes, incluant des spécialistes provinciaux, chercheurs d'universités et des gouvernements et des représentants de l'industrie issus des principales provinces productrices de légumes. Bon nombre de ces intervenants participent aussi activement au groupe de travail d'experts qui est chargé d'élaborer la stratégie de gestion intégrée des mauvaises herbes. Dans le cadre des activités reliées à la stratégie, on a cerné des lacunes majeures dans la lutte contre les mauvaises herbes, on a privilégié les solutions à risque réduit pour combler les lacunes cernées et on a dressé un plan d'action pour la mise en œuvre de ces solutions.
Au cours des 13 dernières années, la PRR a financé 15 projets visant à trouver des solutions de désherbage à risque réduit, dont quatre essais de sélection de produits herbicides. En 2016, les principaux résultats profitables aux producteurs sont notamment :
- La formulation de recommandations d'approches de gestion intégrée des mauvaises herbes qui combinent divers outils et pratiques comme l'application d'herbicide en bandes et l'utilisation de cultures de couverture;
- Un outil de prise de décisions qui aide les producteurs à choisir la culture de couverture la plus appropriée à leurs besoins;
- La détermination de la période critique de désherbage dans la culture de la carotte, ce qui permet aux producteurs de mieux synchroniser leurs interventions de désherbage;
- La préparation de dossiers pour l'homologation d'au moins 22 nouveaux emplois d'herbicides, répartis entre au moins 5 nouveaux modes d'action dans les cultures maraîchères.
De plus amples précisions sur les résultats de la présente stratégie sont fournies au tableau 1. Ces résultats sont régulièrement communiqués aux producteurs afin de favoriser l'adoption de ces nouveaux moyens de lutte et leur utilisation adéquate. On s'attend à ce que l'adoption de nouveaux outils et pratiques rende les producteurs moins dépendants des herbicides, et qu'elle réduise les risques d'apparition chez les mauvaises herbes d'une résistance aux herbicides ainsi que les quantités de pesticides se retrouvant dans l'environnement.
Enjeux de la lutte antiparasitaire et réduction des risques liés aux pesticides
Les cultures annuelles de légumes en champs couvrent une grande superficie d'environ 100 000 hectares à l'échelle du Canada et représentent une valeur à la ferme de 950 M$ (2014). L'Ontario et le Québec sont les plus grandes provinces productrices de légumes, fournissant à elles seules environ 83 % du volume canadien produit et comptant 90 % des superficies consacrées à ce type de culture à l'échelle nationale. Les cultures maraîchères sont parmi les productions les plus intensives, exigeant beaucoup d'intrants et d'entretien pour donner des rendements maximaux et offrir une qualité de produit qui réponde à la demande croissante des marchés frais et de transformation.
Les mauvaises herbes sont un important facteur limitant dans les productions maraîchères et le recours aux herbicides était la principale approche de désherbage utilisée dans le passé pour obtenir des résultats satisfaisants. Toutefois, en raison de l'utilisation répétée des quelques produits chimiques disponibles sur le marché, des populations de mauvaises herbes ont développé une résistance aux herbicides et sont devenues problématiques depuis quelques années. Par exemple, on a rapporté de la résistance au linuron, l'un des herbicides les plus utilisés et l'une des rares options de désherbage possibles dans les sols organiques, dans des populations de petite herbe à poux et d'amarante. De plus, le linuron fait actuellement l'objet d'une révision par Santé Canada pour la reconduite de son homologation. L'issue de cette révision n'est pas encore connue, mais il est possible que certains emplois du produit soient retirés progressivement, laissant les producteurs avec des moyens de lutte encore plus restreints. Enfin, la mauvaise identification des mauvaises herbes et le manque de connaissances sur les autres moyens de lutte se traduisent par des applications inutiles d'herbicides et une perte d'efficacité des produits en raison du développement de résistance chez les populations de mauvaises herbes.
Le grand enjeu auquel s'attaque la présente stratégie est le manque de diversité des moyens de lutte à la disposition du producteur maraîcher pour faire de la gestion durable des mauvaises herbes dans ses cultures de champ.
La présente stratégie est donc axée sur l'acquisition de nouvelles connaissances et l'offre d'outils et de pratiques de lutte contre les mauvaises herbes à risques réduits qui aideront les maraîchers à faire une transition vers des pratiques de gestion intégrée des mauvaises herbes.
Élaboration d'une stratégie
Dès la création du Centre de la lutte antiparasitaire en 2003, les consultations menées auprès des intervenants ont fait état de lacunes hautement prioritaires dans le désherbage des productions maraîchères. Cela a donné lieu à la mise sur pied de plusieurs projets financés par la PRR entre 2003 et 2008 pour évaluer des herbicides et d'autres moyens de lutte. Les examens préliminaires et les essais de produits ont généré des données sur leur efficacité et la tolérance des cultures, données qui servent à étayer des demandes d'homologation de nouveaux emplois d'herbicides qui sont présentées à l'ARLA (Santé Canada). Ces activités visent à offrir de nouveaux herbicides qui remplaceront des produits plus anciens, ainsi qu'à augmenter le nombre d'ingrédients actifs à la disposition des maraîchers en vue d'atténuer les risques de développement de résistance dans les populations de mauvaises herbes. Chaque année depuis 2003, les processus prévus dans le cadre du Programme d'homologation des pesticides à usage limité (non présentés dans le présent document) ont servi à traiter ces essais et demandes d'homologation, en plus des priorités établies concernant les produits herbicides.
À la fin des années 2000, il est devenu évident qu'il fallait se concerter pour mener des consultations élargies auprès des intervenants, mobiliser des experts des diverses régions et différents domaines et se concentrer davantage sur la recherche de solutions de rechange aux produits chimiques et sur des approches de gestion intégrée des mauvaises herbes.
Consultations menées par le groupe de travail
Un groupe de travail a été créé à l'été 2009 pour donner des conseils éclairés au Programme en vue de la création d'une orientation stratégique pour parvenir à gérer de manière durable les mauvaises herbes dans les productions maraîchères. Ce groupe est formé de spécialistes provinciaux des légumes et des mauvaises herbes, de chercheurs, et des conseillers agricoles au service de l'industrie des légumes. Depuis sa création, le groupe de travail a participé à de nombreuses consultations et à des échanges réguliers d'information et d'idées principalement par téléconférence et info-courriel. En novembre 2009, plusieurs membres se sont rencontrés lors de l'assemblée annuelle de la Société canadienne de malherbologie (SCM) à Charlottetown (Île du Prince Édouard). À l'automne 2011, un sous-groupe du groupe de travail a participé à une série de consultations destinées à encourager l'adoption des cultures de couverture pour lutter contre les mauvaises herbes dans les productions maraîchères.
Problèmes et lacunes prioritaires
Les discussions au sein du groupe de travail au fil des années ont mené au recensement des principaux problèmes et lacunes suivants en lien avec la lutte contre les mauvaises herbes :
- Besoin de produits à faibles risques et à modes d'action nouveaux pour remplacer des usages d'herbicides perdus en raison du développement de résistance chez les mauvaises herbes ou par suite de leur réévaluation ainsi que pour pouvoir utiliser diverses familles de produits chimiques en rotation;
- Le manque de diversité dans les outils et pratiques efficaces disponibles pour permettre la transition des producteurs maraîchers vers l'adoption de moyens intégrés de lutte contre les mauvaises herbes au lieu de l'utilisation exclusive d'un petit nombre d'herbicides, et de surcroît supporter le secteur de la production biologique;
- Le manque de programmes efficaces pour gérer la résistance aux herbicides, par exemple, la résistance au linuron (utilisation généralisée dans la carotte) de certaines populations d'amarante à racine rouge et d'herbe à poux;
- Le manque de produits adéquats pour remplacer l'atrazine; la perte de l'atrazine en C.B. a rendu les producteurs tributaires du Basagran (bentazon), seul produit disponible pour lutter contre les mauvaises herbes dans le maïs sucré;
- La méconnaissance chez les producteurs des méthodes de lutte culturales disponibles contre les mauvaises herbes, de l'identification précise des mauvaises herbes et du choix d'herbicides et d'autres moyens de lutte appropriés;
- Le manque de connaissance sur les effets résiduels d'herbicides et l'état de la banque de semences de mauvaises herbes dans divers systèmes de rotations des cultures (par exemple, tomate après maïs sucré) et de moyens de gestion;
- Les cultures de couverture se sont avéré un moyen de lutte utile pour combattre les mauvaises herbes, mais il fallait mettre à la disposition des producteurs de l'information leur permettant de déterminer quelles sont les espèces végétales adaptées aux régions maraîchères canadiennes;
- Le manque de connaissance sur l'écologie et la dynamique du réservoir de semences des principales espèces de mauvaises herbes résistantes aux herbicides et l'absence de techniques permettant de détecter rapidement l'apparition d'une résistance chez les mauvaises herbes.
Plan d'action
Trois objectifs ont été établis pour cibler des problèmes et lacunes prioritaires susmentionnés :
- Constituer une base de connaissances à l'appui de décisions de gestion éclairée
- Mettre au point de nouvelles solutions de lutte à risque réduit contre les mauvaises herbes
- Communiquer et promouvoir l'adoption de solutions à risque réduit issues de la stratégie.
Sur la base de ces problèmes et des objectifs établis, un plan d'action axé sur les solutions recommandées par le groupe de travail a été élaboré pour la mise en œuvre d'une stratégie à risque réduit de gestion intégrée des mauvaises herbes. Synthétisé au tableau 1, le plan d'action comprend des buts, les jalons (des solutions proposées par le groupe de travail), ainsi que les progrès accomplis dans le cadre du travail du Programme pour aborder les jalons et promouvoir la mise en œuvre de la stratégie.
Tableau 1 – Plan d'action pour la mise en œuvre d'une stratégie à risque réduit pour la gestion des mauvaises herbes en production maraîchère au Canada (Août 2016)
Jalon | État | Activités de mise en œuvre de la stratégie | Période de réalisation |
---|---|---|---|
Mieux comprendre l'écologie et la dynamique du réservoir de semences des espèces de mauvaises herbes résistantes aux herbicides observées dans les productions maraîchères. | En cours | Projet d'AAC PRR16-010 - Détection précoce, surveillance et gestion des mauvaises herbes résistantes aux herbicides dans les cultures de légumes de champ. Le projet vise à réaliser des études au champ et à dépister des mauvaises herbes résistantes en Ontario et au Québec ainsi qu'à mettre au point des outils moléculaires permettant la détection rapide des espèces de mauvaises herbes ayant acquis une résistance. L'objectif du projet est d'aider les producteurs à prendre des décisions éclairées en matière de lutte contre les mauvaises herbes durant la saison, de manière à ce qu'ils n'utilisent pas d'herbicides qui ne seront pas efficaces contre leurs populations de mauvaises herbes. Cette approche devrait permettre de combler les lacunes de la méthode actuelle classique de dépistage de la résistance, avec laquelle les résultats sont obtenus après plusieurs mois et ne peuvent donc pas être utilisés avant la saison de culture suivante. | 2016-2019 |
Évaluer l'effet des périodes critiques sans mauvaises herbes, de la densité des cultures, de l'espacement des cultures, du programme de fertilisation et des pratiques culturales sur la concurrence entre les mauvaises herbes et les cultures | Réalisé | En partie traité par le Projet d'AAC PRR07-260 – Détermination de la période critique exempte de mauvaises herbes dans les plantations de carottes sur sols organiques et minéraux. La durée critique de désherbage de la culture de la carotte pour le maintien du rendement va jusqu'au stade 12 feuilles. En s'appuyant sur ce constat, on recommande aux producteurs de carottes de surveiller les mauvaises herbes dans leurs champs jusqu'à ce que les carottes atteignent le stade 12 feuilles. Cette période critique peut être plus courte si les carottes ont été semées plus tard en saison et si le degré d'infestation est modéré à faible. | 2007-2009 |
Évaluer l'effet des périodes critiques sans mauvaises herbes, de la densité des cultures, de l'espacement des cultures, du programme de fertilisation et des pratiques culturales sur la concurrence entre les mauvaises herbes et les cultures | En cours | Déterminer la période critique de désherbage dans d'autres productions de légumes en sols organiques et minéraux et partager l'information existante sur les périodes critiques de désherbage déjà publiées. Note : Une liste de la période critique sans mauvaises herbes pour les différentes cultures notamment certaines cultures maraîchères, est déjà disponible sur le site Web : Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO). | Pas applicable |
Élaborer des outils interactifs d'identification des mauvaises herbes et de sélection des herbicides | À venir | Un des besoins exprimés est le développement d'un outil Web interactif (base de données consultable) pour les cultures de légumes afin d'aider les producteurs et le personnel des services de vulgarisation à identifier les mauvaises herbes et à prendre des décisions éclairées dans leurs choix d'herbicides. On a suggéré un outil semblable au Weedinfo.ca (www.weedinfo.ca/fr) qui a déjà été créé pour le maïs et le soya. La province du Québec a aussi rendu disponible l'outil Sage Pesticides (www.sagepesticides.qc.ca) pour aider les producteurs avec des recommandations de pesticides qui incluent des indices de toxicité humaine et environnementale dans toutes les cultures et pour favoriser une gestion rationnelle et sécuritaire des pesticides. | Pas applicable |
Étudier le potentiel de cultures de couverture aux fins de la gestion intégrée des mauvaises herbes | Réalisé |
Projet d'AAC PRR10-010 - Recherche documentaire sur l'utilisation de cultures-abris dans le cadre de systèmes de lutte intégrée contre les mauvaises herbes dans les cultures de légumes de plein champ au Canada. L'étude a permis de recenser quatre approches convenant à la gestion des mauvaises herbes dont on peut recommander l'adoption aux producteurs maraîchers canadiens. Certaines de ces recommandations ont fait l'objet d'études plus poussées dans le cadre de la présente stratégie afin d'en valider l'approche sous les conditions de croissance canadiennes. |
2010 |
Mettre au point des outils pour la sélection de cultures de couverture | Réalisé |
Projet d'AAC PRR12-020 – Élaboration d'un outil d'aide à la décision dans la sélection de cultures de couverture pour la production maraîchère dans l'Est du Canada. Un nouvel instrument de décision pour les cultures de couverture, bilingue et interactif, nommé Instrument de Décision pour Culture-Couverture (lorsque sur le site Web, sélectionnez la langue française) a été lancé en 2014. Les producteurs des provinces de l'Est du Canada (Ontario, Québec, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse) peuvent utiliser l'outil pour choisir la culture de couverture la plus appropriée par rapport à leurs besoins selon les particularités de leur exploitation et des caractéristiques bénéfiques désirées. |
2012-2014 |
Légende de l'état :
|
Jalon | État | Activités de mise en œuvre de la stratégie | Période de réalisation |
---|---|---|---|
Développer des stratégies intégrées destinées à réduire l'utilisation d'herbicides grâce à des applications ciblées | Réalisé | Projet d'AAC PRR06-700 - Stratégie à risque réduit de lutte contre les mauvaises herbes dans la production de carotte en sol organique et minéral. Les approches intégrées qui sont indiquées pour lutter contre les dicotylédones sont l'application d'herbicides en bandes en combinaison avec un sarclage mécanique (par exemple, en passant un sarcleur à couteaux latéraux entre les rangs), ce qui a permis de réduire l'utilisation d'herbicides de 66 %; la combinaison d'une application d'herbicide sur toute la surface avant l'émergence des plants de carottes et du fauchage du feuillage des carottes au stade trois feuilles s'est traduite par une réduction de 50 % de l'utilisation d'herbicides dans des cultures de carottes sur sols minéraux et organiques. | 2006-2009 |
Évaluer l'efficacité d'herbicides à risque réduit | Réalisé | Projet d'AAC MU03-WEED1 - Évaluation des méthodes de gestion des mauvaises herbes comportant peu de risques applicables au maïs sucré, à la tomate, à la betterave à sucre, au poivron ainsi qu'à la culture du chou et des cucurbitacées. Des données sur l'efficacité et la tolérance des cultures ont été générées à l'appui de sept demandes d'homologation pour cinq produits et de quatre demandes au titre du Programme d'extension du profil d'emploi pour les usages limités demandés par les utilisateurs (PEPUDU). | 2003-2007 |
Réalisé | Projet d'AAC MUR06-030 - Évaluation des options à faible risque de lutte contre les mauvaises herbes pour les haricots mange-tout, les haricots de Lima, les betteraves rouges, les pois et les haricots secs. Des données sur l'efficacité et la tolérance des cultures ont été générées à l'appui de six nouveaux usages d'herbicides, dont une nouvelle homologation et cinq demandes au titre du PEPUDU. | 2006-2008 | |
Réalisé | Projet d'AAC MUR06-100 - Herbicides à faible risque pour l'horticulture en sol organique :Examen des données d'enregistrement supplémentaires et des herbicides. Les travaux ont été menés en Ontario et au Québec dans des cultures d'oignons, de laitue, de chou chinois et de céleri. Les résultats obtenus n'étaient pas concluants dans le chou chinois et le céleri. Des données sur l'efficacité et la tolérance des cultures ont été générées pour étayer une demande d'homologation de la pendiméthaline dans la culture de la laitue et une demande d'extension du profil des emplois de la flumioxazine et aussi des recommandations sur son utilisation contre les dicotylédones en postémergence dans la culture de l'oignon en sol organique. L'emploi de la pendiméthaline (oignon) et de la flumioxazine (oignon et céleri) a par la suite été homologué. | 2006-2008 | |
Réalisé | Projet d'AAC SCR07-002 - Essai de contrôle des herbicides pour les pois de transformation. Des évaluations de l'efficacité et de la tolérance de cultures ont permis de confirmer que quatre des herbicides évalués dans la présente étude: imazamox et imazéthapyr (Odyssey), flumioxazine (Château), diméthenamide-P (Outlook) et halosulfuron-méthyle (Sandea) peuvent être considérés efficaces et sécuritaires et faire l'objet d'une recommandation d'homologation pour lutter contre les mauvaises herbes à feuilles larges dans la culture des pois de transformation. Le mélange imazamox et imazéthapyr et la flumioxazine ont par la suite été homologués. | 2007 | |
À venir | Identifier les bioherbicides qui pourraient convenir aux cultures maraîchères biologiques et conventionnelles au Canada. | Pas applicable | |
Étudier l'utilisation de cultures de couverture en combinaison avec d'autres techniques culturales | Réalisé | Projet d'AAC PRR07-040 - Évaluation de méthodes de lutte à risque réduit contre les graminées annuelles infestant les champs de maïs sucré. On a évalué l'efficacité et les avantages de l'utilisation de diverses cultures de couverture comme paillis vivants. Même si le niveau de contrôle des mauvaises herbes obtenu par l'utilisation seulement de paillis vivants était plus faible, les rendements ne différaient pas des normes dans l'industrie, ce qui indique que l'utilisation de paillis vivants peut être une option viable de lutte contre les mauvaises herbes sans pesticide dans le maïs sucré. Combiné avec des herbicides, les paillis vivants offrent un avantage additionnel en améliorant le contrôle des mauvaises herbes durant toute la saison de croissance. | 2007-2010 |
Réalisé | Projet d'AAC PRR11-030 - Cultures de couverture et travail du sol en bande pour la lutte à risque réduit contre les mauvaises herbes dans la production légumière dans l'est du Canada. Une conclusion majeure est que l'utilisation de cultures de couverture dans la courge spaghetti peut être un bon moyen de lutte complémentaire contre les mauvaises herbes qui réduit la nécessité d'utiliser des produits chimiques et le coût du désherbage tout en augmentant le rendement commercialisable et offrant un bon contrôle des maladies et de l'érosion. | 2011-2014 | |
À venir | Évaluer des techniques alternatives comme l'utilisation de cultures de couverture en rotation ou entre les rangs de la culture principale, du sarclage et applications en bandes de bioherbicides pour la gestion des mauvaises herbes en production biologique. | Pas applicable | |
À venir | Évaluer d'autres approches de lutte contre les mauvaises herbes (par exemple, combinaison d'herbicides avec des cultures de couverture) dans les légumes sous plastique et tomate de transformation. | Pas applicable | |
À venir | Évaluer l'équipement dont on dispose pour détruire les cultures de couverture (efficacité, repousse de la culture de couverture, rapidité de destruction, coût de l'équipement, coût d'opération, facilité d'utilisation et ajustements). | Pas applicable | |
Étudier les moyens de désherbage mécaniques | À venir | Évaluer la tolérance des cultures et l'efficacité de désherbage de différents sarcleurs dans des cultures maraîchères. | Pas applicable |
Légende de l'état :
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Jalon | État | Activités de mise en œuvre de la stratégie | Période de réalisation |
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Transfert de technologie : Montrer aux producteurs l'utilisation et les avantages des nouveaux outils et pratiques | Réalisé | Projet d'AAC PRR10-080 - Démonstration d'une utilisation réduite d'herbicides dans les cultures de carotte grâce à l'application en bandes des produits chimiques et au sarclage mécanique à l'Île-du-Prince-Édouard. L'utilisation de pulvérisations d'herbicides en bandes en combinaison avec du sarclage entre les rangs au moyen de dents en S et de couteaux latéraux a permis de réduire l'utilisation d'herbicides de 66 % sans impact négatif sur le rendement en regard des normes de l'industrie. Une analyse coûts-avantages a démontré que l'application en bandes d'herbicides était économiquement réalisable. | 2010-2012 |
Réalisé | Projet d'AAC PRR10-090 - Démonstration d'une utilisation réduite d'herbicides pour la lutte contre les dicotylédones dans les cultures de carotte grâce à l'application en bandes des produits chimiques et au sarclage mécanique en Nouvelle-Écosse. Des traitements en bandes ont permis de réduire l'utilisation d'herbicide d'environ 50 %, sans qu'il y ait de différentes significatives du contrôle des mauvaises herbes et du rendement par rapport à l'application à la grandeur du champ. Une analyse coûts-avantages a démontré que le traitement en bandes était plus coûteux que l'application généralisée. | 2010-2012 | |
Réalisé | Projet d'AAC PRR10-120 - Démonstration d'une utilisation réduite d'herbicides pour la lutte contre les dicotylédones dans les cultures de pomme de terre grâce à l'application en bandes des produits chimiques et au sarclage mécanique au Québec, à l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick. Des pulvérisations d'herbicides en bandes dans des cultures de pommes de terre ont réduit l'utilisation d'herbicide de 50 %, tout en offrant une efficacité et un rendement comparable à l'application sur toute la surface du champ. Environ 25 producteurs de pommes de terre et intervenants ont participé directement aux démonstrations à la ferme. | 2010-2012 | |
En cours | Projet d'AAC PRR16-030 - Lutte intégrée contre les mauvaises herbes : démonstration à la ferme de techniques de culture de couverture recommandées pour la lutte contre les mauvaises herbes dans la production de cucurbitacées (courge). Le projet vise à montrer aux producteurs comment adopter et intégrer aux systèmes de production commerciale de courges des techniques de lutte contre les mauvaises herbes de remplacement mises au point et recommandées dans le cadre d'un projet précédent (PRR11-030). | 2016-2018 | |
Diffuser l'information et élaborer du matériel de communication efficace favorisant le transfert de connaissances | Réalisé | La période critique établi pour les cultures de carottes - PRR07-260 - et les recommandations raccordées ont été intégrées dans le Guide de production des cultures légumières de l'Ontario. En outre, une fiche technique bilingue intitulée La lutte contre les mauvaises herbes dans les carottes a été publiée sur le site Web du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO). | 2009 |
Réalisé |
Deux fiches d'information ont été produites et publiées sur le site Web d'AAC concernant la technologie d'application en bandes d'herbicides dans la culture de la carotte (PRR06-700 et PRR10-080) :
Deux fiches d'information du MAPAQ sur la technique d'application en bandes d'herbicides ont été traduites du français à l'anglais et publiées en ligne : |
2009-2010 | |
Réalisé | On a publié sur le site Web d'AAC la fiche d'information Production maraîchère : Utilisation des cultures de couverture pour la lutte intégrée contre les mauvaises herbes qui présente des recommandations tirées de la revue de la littérature (PRR10-010). On a présenté à la Ontario Fruit and Vegetable Convention à l'hiver 2011 l'affiche intitulée « Using cover crops as an integrated weed management tool in field vegetable production » qui porte aussi sur ces recommandations. | 2010-2011 | |
Réalisé | On a publié sur le site Web d'AAC la fiche d'information Élaboration d'un outil Web d'aide à décision sur les cultures de couverture pour les producteurs de l'Est du Canada qui décrit l'outil et son mode d'utilisation afin que les producteurs puissent choisir des cultures de couverture qui conviennent à leur situation et qui donnent de bons résultats. On a présenté l'affiche intitulée « On-line Cover Crop Match-Making Service: Find the right cover crop for you! » à la Ontario Fruit and Vegetable Convention à l'hiver 2015. | 2014-2015 | |
Légende de l'état :
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Résultats attendus de la stratégie
Voici les principaux résultats attendus de la mise en œuvre dans les cultures maraîchères des outils et pratiques issus de la stratégie de lutte contre les mauvaises herbes à risque réduit :
- De meilleures options pour la rotation des herbicides et la gestion de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides grâce à l'extension du profil d'emplois de plusieurs herbicides à risque réduit qui offrent de nouveaux modes d'action;
- Des techniques d'application d'herbicides éprouvées, comme la pulvérisation en bandes, offrent des approches bénéfiques aux producteurs qui permettent de réduire jusqu'à 66 % l'utilisation d'herbicides sans compromettre le rendement des cultures et de réduire le risque d'apparition d'une résistance aux herbicides;
- L'adoption des cultures de couverture réduit la nécessité de recourir à des intrants de synthèse. Elle a été facilitée, d'une part, par l'acquisition de connaissances de base sur les différentes espèces à cultiver et leurs avantages et, d'autre part, par l'offre aux producteurs d'un outil d'aide à la décision;
- Les producteurs de carottes sont en mesure de prévoir avec précision la période critique de désherbage pour préserver le rendement de leurs cultures, et ils peuvent ainsi éviter des applications d'herbicides inutiles et réduire les coûts associés à la lutte contre les mauvaises herbes;
- Grâce aux fiches d'information publiées, aux présentations données lors de réunions et aux démonstrations effectuées à la ferme, les producteurs sont davantage sensibilisés aux nouvelles technologies issues de la stratégie et sont plus enclins à les adopter.
Dans le cadre de cette stratégie, la PRR offre aussi des possibilités de collaboration et encourage la création de nouveaux partenariats entre les divers intervenants, notamment entre producteurs, malherbologistes et spécialistes des cultures, chercheurs du gouvernement et acteurs de l'industrie de la transformation. Les efforts de collaboration et l'engagement des producteurs dans de tels travaux favorisent l'adoption des outils et pratiques issus de cette stratégie et l'atteinte des objectifs en matière de réduction des risques liés à l'utilisation de pesticides.