Charles Forney (Ph. D.)
Chercheur scientifique – physiologie post-récolte
Centre de recherche et de développement de Kentville
Pourquoi êtes-vous devenue scientifique?
Au début, je souhaitais étudier les arbres, par conséquent, j'ai commencé mes études de premier cycle en foresterie. Mais dans mes temps libres, j'adorais jardiner. Donc, quand j'ai eu la chance de travailler avec les fruits d'arbres et de plantes, l'étude de la physiologie horticole m'a semblé un choix tout naturel.
Nous vous présentons Charles Forney (Ph. D.)
Profil
Qu'aimez-vous le plus dans votre travail?
J'aime la diversité du travail effectué chaque jour : planifier les recherches, rencontrer les producteurs, analyser des données, présenter des exposés, évaluer les fruits et d'autres choses encore.
Qu'est-ce qui est le plus génial dans votre domaine scientifique?
Les fruits et les légumes frais sont vivants; ils sont donc complexes et dynamiques. Il est fascinant de découvrir comment ils réagissent lorsqu'ils sont manipulés après la récolte et comment leurs meilleures qualités peuvent être améliorées durant la production, la récolte et la commercialisation.
Quel a été le plus grand défi que vous ayez jamais affronté dans votre carrière?
La rédaction d'articles scientifiques est toujours un défi. Aucun article de recherche n'est jamais parfait, et j'ai tendance à m'autocritiquer et à toujours trouver des lacunes et des limites.
Si votre domaine scientifique était une chanson dans un « Top 20 », comment s'appellerait-il?
Quelques titres existants qui me viennent à l'esprit sont « Blueberry Hill » de Fats Domino et « Strawberry Fields Forever » des Beatles.
Quelle est la chose la plus drôle qui vous soit arrivée au travail?
Je me suis déguisé en elfe à une fête de Noël et je me suis fait couvrir le visage de crème fouettée.
Sauriez-vous flairer les meilleures pommes?
L'automne est une période magnifique de l'année pour se promener dans les rayons des marchés d'alimentation, remplis de l'odeur de pommes fraîchement cueillies dans les vergers canadiens.
Sentir des pommes fait partie du travail de M. Charles Forney (Ph. D.) et de son équipe, qui s'affairent à flairer la prochaine pomme la plus vendue au Canada.
« L'attrait des aliments dépend habituellement de nos sens — principalement, les saveurs, les arômes, l'apparence et la texture des aliments que nous achetons », explique M. Forney. C'est particulièrement vrai lorsque les gens choisissent des fruits et des légumes frais.
Les arômes des pommes sont aussi complexes que ceux du vin. En étudiant deux variétés de pommes populaires du Canada et des États-Unis, M. Forney et son équipe ont détecté des odeurs allant de sucrées, fruitées, épicées et florales jusqu'à celles de rôties brûlées, d'oignon, d'ail et même de moufette.
M. Forney, un physiologiste postrécolte du Centre de recherche et de développement de Kentville d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, en Nouvelle-Écosse, explique ceci : « Notre équipe cherche à savoir si la sélection peut servir à nous débarrasser des odeurs indésirables et à rehausser les arômes désirables des pommes. C'est une chose de détecter des arômes, mais ça en est une autre de reconnaître les gènes qui les produisent. »
La surveillance des gaz libérés par les pommes lorsqu'elles mûrissent peut aussi aider à prédire la durée de conservation des fruits. M. Forney et son équipe ont récemment découvert une corrélation entre les substances chimiques volatiles que libèrent les pommes Ambrosia et la probabilité qu'apparaissent sur celles-ci une « échaudure molle », un brunissement indésirable.
« Les pommes libèrent des composés qui indiquent que le fruit va se dégrader durant l'entreposage. Nous tentons souvent de maîtriser cette dégradation en rajustant la température à laquelle nous conservons les pommes, mais si nous pouvons déterminer les gènes qui agissent en réalité sur la dégradation et les éliminons, le tour sera joué. Les pommes pourront se conserver plus longtemps en entrepôt et sur nos tablettes. »
Moins de gaspillage alimentaire et des pommes plus goûteuses : une solution écologique qui repose entièrement sur un nez fin.
La prochaine fois que vous vous trouverez dans le rayon des fruits et légumes, choisissez une pomme canadienne et humez le travail d'une équipe de scientifiques passionnés par tout ce qui touche la pomme!