Julie Brassard (Ph. D.)
Chercheuse scientifique – Virologie alimentaire et environnementale
Centre de recherche et de développement de Saint-Hyacinthe
Pourquoi êtes-vous devenue scientifique?
J'ai toujours été impressionnée par la nature, la biologie et les choses qui sont vivantes, mais que l'on ne voit pas. Enfant, j'avais le « pourquoi si et pourquoi ça » très facile et mes parents me faisaient lire l'encyclopédie.
Nous vous présentons Julie Brassard (Ph. D.)
Profil
Qu'aimez-vous le plus dans votre travail?
L'aspect créatif du travail du chercheur puisqu'on doit observer des phénomènes qu'on ne comprend pas toujours. Le chercheur doit trouver une façon de les expliquer par l'adaptation ou la conception de méthodes et d'expériences. Il y a beaucoup de création dans le travail du chercheur et avoir de l'imagination c'est vraiment un atout important.
Quel a été le plus grand défi que vous ayez jamais rencontré dans votre carrière?
Comme beaucoup de jeunes parents qui travaillent, le défi pour moi fut la conciliation travail-famille en début de carrière. Maintenant, mes enfants sont plus grands et tout est plus facile, mais les 10 premières années ont été intenses.
Si votre domaine de science était une chanson « Top 20 », comment serait-elle intitulée?
« I Still Haven't Found What I'm Looking For » de U2, pour la recherche; « Toujours Vivant » de Gerry Boulet, pour décrire la persistance des virus entériques; et « Money » de Pink Floyd, parce que c'est l'une de nos principales préoccupations en tant que chercheur.
Quel est votre plat préféré?
Un bon sandwich aux tomates : toasts, mayonnaise, sel-poivre et les tomates de mon jardin, rien d'autre.
Quelle est la chose la plus drôle qui vous soit arrivée au travail?
Quand je présente dans un congrès scientifique, je me fais encore demander : « qu'allez-vous faire après vos études graduées? » C'est flatteur de se faire dire cela en début de carrière, mais encore plus après de 16 ans comme chercheuse. Maintenant je réponds que je vais prendre ma retraite!
Je suis aussi la créatrice officielle du trophée du tournoi de ping pong du centre de recherche.
Garder les virus sous la loupe
Mme Julie Brassard (Ph. D.), est passionnée par les virus. Les virus sont de minuscules organismes qui peuvent vous rendre malade en quelques heures. Elle fait partie d'une équipe de chercheurs qui nous aide à mieux comprendre les virus. « Notre système immunitaire est très complexe. Pourtant, certains virus peuvent en réalité le contourner et nous rendre malades très rapidement, dit Mme Brassard virologiste alimentaire et environnementale au Centre de recherche et de développement de Saint-Hyacinthe d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Plus j'en apprends à leur sujet, plus je les trouve fascinants. »
Mme Brassard et son équipe adoptent l'approche « une seule santé » afin d'avoir une vision d'ensemble et de comprendre la façon dont les virus se déplacent entre les humains, les animaux et l'environnement, car de nombreux virus circulent naturellement entre ces derniers, y compris dans l'eau. Par exemple, le virus de l'hépatite E est présent chez les porcs dans le monde entier. Les porcs ne sont pas affectés par le virus, mais ils agissent comme hôtes. Le virus peut se transmettre aux humains qui consomment de la viande contaminée insuffisamment cuite. Même si le risque de contracter la maladie est faible au Canada, il demeure important de chercher les meilleures mesures pour réduire la propagation du virus en raison des dommages potentiels qu'il pourrait produire.
L'équipe de Mme Brassard travaille sans relâche pour découvrir les sources du virus de l'hépatite E, comment il se propage et comment dont il survit. Ses recherches aideront à enseigner aux gens comment lutter contre le virus — dans les porcheries, les abattoirs ou les barbecues.
« Les agriculteurs et d'autres intervenants de l'industrie agroalimentaire font face à de nombreuses difficultés et travaillent dur pour assurer la salubrité de nos aliments, dit Mme Brassard. Je me sens privilégiée de pouvoir les soutenir en apportant de nouvelles connaissances, des avancées scientifiques et des innovations pour protéger les gens, les animaux, notre industrie alimentaire et notre économie ».