Les banques alimentaires de l’Ouest font appel à l’esprit communautaire dans les moments difficiles

Les banques alimentaires locales du Canada jouent un rôle déterminant pour soutenir les personnes les plus vulnérables lorsqu’elles en ont le plus besoin. C’est l’hiver, et le besoin est plus grand que jamais. Pour mettre leurs efforts en lumière, nous présenterons certaines banques alimentaires locales à l’échelle du pays ainsi que leur histoire.

Banque alimentaire de Peachland

Pendant la pandémie de COVID-19, la banque alimentaire de Peachland a servi les clients à la porte. (Photo fournie par la banque alimentaire de Peachland)

Pour la banque alimentaire de Peachland, au cœur de la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, l’année 2020 s’annonçait festive.

À la mi-mars, Judy Bedford avait pris sa retraite en tant que pharmacienne, et elle avait hâte d’accroître son engagement à l’égard de la banque alimentaire, dont elle est la présidente.

L’année 2020 s’annonçait bonne. Mais la retraite de Mme Bedford est tombée juste avant l’immense retournement de situation attribuable à la COVID-19.

Elle a d’abord pensé aux clients de la banque alimentaire, qui sont nombreux à vivre dans les résidences pour personnes âgées situées à proximité. « Je connais nos bénéficiaires, dit Judy. Ce sont nos voisins et amis, qui ont vécu des moments un peu difficiles. La COVID n’est qu’une difficulté qui s’ajoute à ce qu’ils doivent affronter au quotidien. »

S’il y a une chose qui n’a pas changé à la banque alimentaire de Peachland pendant cette période, c’est le sentiment de dignité qui anime l’organisation. « Nous nous efforçons de faire en sorte que tout le monde se sente bien et en sécurité, explique Judy. On entend souvent les gens dire qu’ils ne voulaient pas venir et qu’ils ne veulent jamais se présenter de nouveau. C’est tout à fait compréhensible. Cela ne nous blesse pas. Nous savons que faire la queue à la banque alimentaire n’a jamais fait partie de leurs projets. »

Tous les vendredis et un samedi par mois, Judy et ses bénévoles offrent de la nourriture à une trentaine de familles. En raison des mesures de sécurité liées à la COVID-19, les clients donnent leur « liste d’épicerie » à l’équipe. Ils attendent à l’extérieur et leurs articles sont préparés pour eux. Quelqu’un remplit la boîte, et peut l’apporter à une voiture qui attend ou la livrer à une résidence située à distance de marche.

La banque alimentaire de Peachland a récemment acheté de nouveaux réfrigérateurs et congélateurs pour stocker des aliments frais, grâce à une subvention du Fonds des infrastructures alimentaires locales d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le nouveau matériel a permis à la banque alimentaire d’accepter davantage de dons sans pour autant réduire l’espace d’entreposage des denrées périssables de base qui doivent être à portée de main.

Les clients ont voulu nous raconter de quelle manière ils avaient utilisé les produits alimentaires qui leur ont été donnés. Tout le monde était enthousiaste à l’idée de recevoir un sac de cerises, une boîte de lait condensé et de la crème fouettée, qui sont arrivés juste à temps : de quoi faire une délicieuse crème glacée avec des cerises fraîches locales.

Et la gentillesse n’est pas à sens unique. Judy relate l’histoire d’un client. « Ce gentil monsieur vit dans un studio et ne possède qu’une mijoteuse pour cuisiner. Nous adaptons son colis pour qu’il puisse se faire à manger. Un jour, il est arrivé avec 1 000 $ pour la banque alimentaire. Il a dit que nous en ferions meilleur usage que lui. Les gens sont très attentionnés. La générosité de quelqu’un qui, nous le savons, possède très peu pour lui – et encore moins pour les autres – est une vraie leçon d’humilité.

Je suis vraiment impressionnée de voir à quel point les gens sont bons et gentils, même dans les périodes très difficiles », conclut-elle après une pause.

Église anglicane St. Faith’s

Travis Enright est le révérend de l’Église anglicane St. Faith’s, au nord d’Edmonton. Pour l’office de l’Avent de décembre 2020, il a combiné des éléments de Noël avec son héritage cri afin de créer un environnement inclusif pour toutes les communautés. (Photo fournie par l’Église anglicane St. Faith’s)

Dans les quartiers nord d’Edmonton, de nombreux habitants se trouvent dans une situation difficile. Comme l’explique le révérend Travis Enright, les problèmes de pauvreté étaient déjà visibles – littéralement dans les rues de la ville – avant que la pandémie ne frappe. Lorsque Travis nous fait part de quelques réflexions tirées de son expérience personnelle, il devient clair que la sécurité alimentaire est au cœur de sa vision d’une communauté saine.

À titre personnel, il s’identifie comme membre de la communauté crie. En tant que révérend, cela signifie qu’il est à cheval entre deux mondes : il célèbre des offices entourant de grands événements chrétiens comme Noël, l’Avent et Pâques, et il veille personnellement à ce que toutes les communautés qui en ont besoin bénéficient de l’aide de son église.

« La nourriture rassemble les gens, explique-t-il. Il y a dix mille ans, les Premiers Peuples chassaient et mangeaient ensemble. Aujourd’hui, en temps normal, on peut voir des hipsters coiffés d’un chignon aller au pub. Lorsqu’ils échangent leurs expériences autour d’un repas, ils ont besoin que leurs histoires soient racontées, que leurs rires soient entendus. »

Selon Travis, c’est là que l’Église entre en jeu. « L’Église est passée de ce qu’elle était autrefois à ce qu’elle aurait dû être depuis le début : un centre de soins », dit-il.

C’est pourquoi lui et l’Église anglicane St. Faith’s ont organisé un service de livraison de repas appelé « PrayerWorks ». Bien que le nombre de bénévoles ait diminué pendant la pandémie de COVID-19, le service continue de livrer jusqu’à 300 repas par jour, trois fois par semaine, à ceux qui en ont besoin. Un groupe de bénévoles cuisine de grandes quantités, de A à Z, la veille de la livraison. Les repas refroidissent au réfrigérateur pendant la nuit, puis sont distribués le lendemain. L’objectif est de faire des plats savoureux à forte teneur en protéines, mais pauvres en matières grasses. Ainsi, les repas peuvent contenir un sandwich, des légumes et un aliment chaud comme du riz, des haricots, des œufs ou un ragoût.

Pour rendre cela possible, un nouveau réfrigérateur a été acheté grâce à une subvention du Fonds des infrastructures alimentaires locales d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Cela tombait à pic, car les vieux réfrigérateurs fonctionnaient mal et il fallait les remplacer.

Mais il ne faut pas minimiser l’impact de la COVID-19 sur le moral.

La lutte contre la pandémie est un défi continu. Mais Travis tire sa force et son inspiration de la communauté qu’il sert. « PrayerWorks vise à réduire la solitude, dit-il. C’est pour cela que nous avons mis en place ce partage de repas. La communauté se rassemble, passe un bon moment. Les personnes vulnérables s’en sortent mieux en tant que communauté. »

D’un point de vue personnel, Travis protège sa santé mentale grâce à PrayerWorks pendant la deuxième vague de la pandémie. « Le fait de servir à manger, de rassembler les gens autour de ce repas, nous donne le temps de raconter des histoires et de rire, explique le révérend. On a l’impression de reprendre une vie normale. »

Pour faire un don à votre banque alimentaire locale, veuillez consulter le site de Banques alimentaires Canada.

Plus amples renseignements à propos des Fonds des infrastructures alimentaires locales.

 

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