La spécialiste de la conservation et la tourbière : comment Frances Braceland a contribué à redonner vie aux milieux humides de l’Île-du-Prince-Édouard

Demandez à un Canadien où se trouve Stockton-on-Tees, et il vous indiquera probablement le terrain de golf le plus près. En fait, il s'agit d'une petite municipalité dans le nord de l'Angleterre, où habitait Frances Braceland, l'une des coordonnatrices de bassin hydrographique de la Souris & Area Branch de la PEI Wildlife Federation (en anglais seulement). Lorsque le conjoint de Frances lui a demandé où était situé Souris, Île-du-Prince-Édouard, elle n'avait aucune idée.

Puis, il lui a demandé si elle aimerait y déménager.

 
Frances Braceland
Frances Braceland, coordonnatrice de bassin hydrographique de la Souris & Area Branch de la Prince Edward Island Wildlife Federation

Occasion inattendue dans un nouveau pays

« Je n'avais jamais entendu parler de Île-du-Prince-Édouard avant que mon conjoint se fasse offrir un emploi à Souris, mais nous avons décidé de nous lancer et de goûter à la vie dans un nouveau pays. »

Lorsque Frances et son conjoint sont arrivés au Canada, en 2016, elle n'a pas tardé à mettre à profit son expérience professionnelle au sein d'organismes de protection de la nature, comme la Royal Society for the Protection of Birds (en anglais seulement), et son amour du plein air, pour retrouver ses repères au Canada : « J'ai appris à apprécier la nature à un très jeune âge, alors il était tout à fait naturel pour moi de choisir une carrière où je m'y retrouverais », indique-t-elle. Cette réflexion, alliée à sa passion pour la conservation, a conduit Frances à accepter un poste de coordinatrice de bassin hydrographique à Souris Wildlife.

Souris Wildlife est un organisme à but non lucratif qui se consacre à la conservation, à la protection et à l'amélioration des habitats fauniques dans l'est de Île-du-Prince-Édouard L'activité humaine a fait disparaître les milieux humides à un rythme alarmant au Canada, et Frances, ainsi que les autres coordonnateurs de bassin hydrographique, Fred Cheverie et Keila Miller, ne veulent pas que Île-du-Prince-Édouard connaisse le même sort.

Par exemple, l'une des solutions les plus novatrices proposées par Fred, Frances, et Keila était de transformer des terres agricoles non utilisées en milieux humides. Les milieux humides, ou terres humides, agissent comme filtres naturels de l'eau des champs avant qu'elle ne se déverse dans d'autres cours d'eau. Ils fournissent aussi des habitats naturels à diverses espèces telles que des plantes, des insectes, des amphibiens et des oiseaux. Les milieux humides réduisent même les émissions de gaz à effet de serre pour nous protéger des effets des changements climatiques.

Cependant, l'aménagement de terres humides nécessite des fonds importants, ce dont un organisme à but non lucratif comme Souris Wildlife ne dispose pas.

Du moins, jusqu'à ce qu'ils entendent parler de Laboratoire vivant – Atlantique.

Une initiative, un partenaire financier et une proposition

« Nous avons beaucoup d'idées de projets en matière de conservation et d'environnement, explique Frances, et nous sommes toujours à l'affût du bon partenaire financier. »

Les activités de Laboratoire vivant – Atlantique, qui a vu jour en 2019, vise des domaines clés touchant les agriculteurs et les terres, en particulier à Île-du-Prince-Édouard Faisant partie de l'Initiative des laboratoires vivants (Laboratoires vivants) d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), Laboratoire vivant – Atlantique est une nouvelle approche d'innovation agricole au Canada qui réunit des agriculteurs, des chercheurs et d'autres partenaires en vue d'élaborer conjointement et de mettre à l'essai des pratiques et des technologies novatrices. L'initiative porte principalement sur des solutions novatrices à des problèmes environnementaux liés à l'agriculture, tels que les changements climatiques, la santé des sols, la qualité de l'eau et la biodiversité.

Pour Frances, Fred, et Keila, il s'agissait d'une initiative faite sur mesure pour Souris Wildlife. Leur proposition portait sur les composantes Changements climatiques, Qualité de l'eau et Biodiversité de l'initiative Laboratoire vivant – Atlantique, et proposait même comment générer un effet positif sur le paysage en séquestrant du carbone.

Malgré les efforts de l'équipe, le processus d'obtention de financement peut être compliqué. Frances et Keila, qui sont responsables des demandes de financement pour Souris, avaient du pain sur la planche. Frances a sollicité l'aide de la PEI Watershed Alliance (en anglais seulement) et de la Kensington North Watersheds Association (en anglais seulement) pour présenter une demande conjointe afin de renforcer leur demande. Une fois leur proposition présentée, il ne restait qu'à espérer qu'AAC en reconnaissent les mérites.

De terre agricole à terre humide

Lorsqu'AAC et la East Prince Agri-Environment Association (en anglais seulement), principal organisme collaborateur externe de Laboratoire vivant – Atlantique, ont pris connaissance des mesures proposées par Souris Wildlife planifiait pour accroître le nombre de terres humides à Île-du-Prince-Édouard, ils ont approuvé la proposition avec enthousiasme. En 2019, une partie du financement d'AAC a donc été affecté à l'aménagement de terres humides sur des terres agricoles impropres à la culture, mais toujours en mesure d'offrir des avantages environnementaux. Selon Frances, « les terres humides ont été une façon incroyable d'utiliser des terres non cultivables, lesquelles auraient autrement été laissées à l'abandon, et les agriculteurs sont ravis de mettre leurs terres à contribution en vue d'améliorer l'environnement pour tous les habitants de l'Île ».

Depuis, Frances et Souris Wildlife ont supervisé l'aménagement de deux nouveaux milieux humides sur des terres agricoles de l'est de Île-du-Prince-Édouard dans le cadre de l'initiative. L'aménagement d'au moins deux autres milieux est prévu au cours des deux prochaines années, en collaboration avec la PEI Watershed Alliance, une association coopérative à but non lucratif regroupant des groupes de gestion de bassins hydrographiques.

Sachant que 65 % des terres humides côtières ont été altérées au Canada atlantique, ces partenariats de conservation entre AAC et des organismes de conservation, établis dans le cadre de Laboratoire vivant – Atlantique, sont plus que jamais nécessaires. Il reste du travail à faire, mais Frances a fait beaucoup de chemin depuis son arrivée sur les côtes de Île-du-Prince-Édouard Elle est fière de constater les fruits de ses efforts et poursuivra son travail essentiel de restauration de l'environnement pour le bien de la faune et des générations à venir.

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