Un nouveau laboratoire vivant à l’Île-du-Prince-Édouard mise sur la collaboration dans le secteur agricole pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Le Dr Nyiraneza s'entretient avec un autre participant au laboratoire vivant.

Judith Nyiraneza, Ph. D. et son équipe échangent avec les autres participants du laboratoire vivant tout au long du projet. Des activités d’apprentissage et de réseautage encouragent le dialogue et l’échange de connaissances.

De 2019 à 2023, l’Île-du-Prince-Édouard a accueilli le Laboratoire vivant de l’Atlantique, le premier projet de laboratoire vivant du réseau national d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). Chaque laboratoire vivant réunit des agriculteurs, des scientifiques et d’autres intervenants sectoriels pour élaborer et mettre à l’essai conjointement des technologies et des pratiques agricoles novatrices visant à réduire notre incidence sur l’environnement dans des conditions réelles. En août 2023, AAC a annoncé un investissement pouvant atteindre 4,5 millions de dollars sur cinq ans dans le cadre du programme Solutions agricoles pour le climat (SAC) – Laboratoires vivants pour un nouveau projet à l’Île-du-Prince-Édouard appelé Laboratoire vivant – Î.-P.-É. Treize autres projets de laboratoire vivant ont été lancés à l’échelle du pays depuis 2022 dans le cadre du nouveau programme SAC.

L’East Prince Agri-Environment Association (EPAA), qui a dirigé le précédent laboratoire vivant, est également à la tête du Laboratoire vivant – Î.-P.-É., aux côtés d’AAC et de 25 autres collaborateurs. Le nouveau laboratoire vivant continuera de promouvoir la collaboration pour aider les exploitations agricoles de l’Île-du-Prince-Édouard à devenir plus viables et plus résistantes au changement climatique et à d’autres problèmes environnementaux. Alors que le premier laboratoire vivant était axé sur les solutions visant à améliorer la santé des sols et la qualité de l’eau, le nouveau Laboratoire vivant – Î.-P.-É. a pour but d’élaborer des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et stocker le carbone. L’effet secondaire escompté de ces pratiques durables est qu’elles continueront également d’améliorer la santé des sols, la qualité de l’eau et la biodiversité.

Le Laboratoire vivant – Î.-P.-É. se concentre sur six domaines clés : les stratégies d’alimentation du bétail, le pâturage en rotation, les puits de carbone naturels, les amendements du sol, les stratégies de gestion des cultures de couverture et l’amélioration de la gestion de l’azote. Parmi les nombreux chercheurs d’AAC qui participent au Laboratoire vivant – Î.-P.-É., on compte les scientifiques Judith Nyiraneza (Ph. D.) et Audrey Murray (Ph. D.), qui codirigent le projet.

Jenn Klaus, technicienne de recherche du Dr Murray, est photographiée accroupie à côté d'un bâton de mesure dans une mini zone humide.

Jenn Klaus, technicienne de recherche de Mme Murray, mesure une zone humide de petite taille pendant sa construction à Souris, à l’Île-du-Prince-Édouard. Ces zones humides, aménagées en bordure des champs agricoles, seront étudiées pour déterminer leur capacité de stocker le carbone, d’améliorer la biodiversité et bien plus encore.

« Le Laboratoire vivant – Î.-P.-É. est l’évolution naturelle de notre premier laboratoire vivant. Nous continuons d’explorer des pratiques novatrices que nous avons déjà étudiées, comme les cultures de couverture, le travail réduit du sol et l’épandage du fumier, mais l’objectif consiste maintenant à mesurer leur incidence sur les émissions de gaz à effet de serre », déclare Judith Nyiraneza, Ph. D.

« Les agriculteurs accordent de l’importance aux pratiques agricoles durables qui sont économiques et qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Il est important pour nous d’aider les agriculteurs à prendre des décisions éclairées sur la façon d’y arriver. »

De concert avec les agriculteurs, l’EPAA et d’autres collaborateurs, AAC aidera à concevoir des solutions axées sur les cultures de couverture, le travail réduit du sol et le pâturage par rotation avant la plantation des pommes de terre, puis évaluera les émissions de gaz à effet de serre (GES). Il comparera également les émissions de GES découlant des méthodes d’épandage du fumier telles que l’injection dans le sol et l’épandage à la volée. De plus, les scientifiques d’AAC étudieront les effets du biocharbon, une matière organique riche en carbone composée de résidus organiques comme des déchets végétaux et des déchets ligneux, lorsqu’il est ajouté aux sols de l’Île-du-Prince-Édouard. D’autres projets comprennent l’aménagement de petites zones humides pour améliorer la qualité de l’eau et capter le carbone, ainsi que la plantation de haies dans l’espoir de réduire les émissions de GES.

« L’une des plus grandes forces des laboratoires vivants est le réseau multidisciplinaire qui en est ressorti », déclare Emily Belliveau, spécialiste du transfert de connaissances et de technologies de l’EPAA. « Des dizaines d’agriculteurs collaborent avec des chercheurs, les gouvernements et des spécialistes de la vulgarisation pour élaborer des solutions à la ferme. L’échange d’idées entre pairs est le moyen le plus direct de transférer les connaissances entre producteurs. Grâce aux laboratoires vivants, nous créons délibérément un environnement propice à l’échange d’information. »

Emily ajoute que, souvent, le transfert de connaissances entre producteurs peut permettre de trouver des solutions à des problèmes de longue date et de créer de nouveaux domaines d’intérêt et d’exploration qui n’avaient pas été envisagés auparavant. Comme les solutions sont locales et diffusées par l’intermédiaire de réseaux locaux d’échange de connaissances, l’adaptation et l’application répondent mieux aux besoins particuliers des agriculteurs.

« Le premier laboratoire vivant a jeté les bases de la collaboration à la ferme, ce qui a mené à une innovation accrue et à l’adoption de pratiques respectueuses de l’environnement comme les cultures de couverture et les engrais à efficacité améliorée », déclare Judith Nyiraneza, Ph. D.

« Nous nous attendons à des résultats prometteurs de la part du Laboratoire vivant – Î.-P.-É. en ce qui a trait à la conception et à l’adoption de pratiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. »

Si vous êtes un agriculteur de l’Île-du-Prince-Édouard et que vous souhaitez participer au Laboratoire vivant – Î.-P.-É., si vous avez une idée à mettre à l’essai ou si vous voulez en savoir plus, veuillez communiquer avec eastprinceassociation@gmail.com.

Pour en savoir plus sur les laboratoires vivants du programme SAC.

 

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