Les premiers seize pour cent - EP 012

Les premiers seize pour cent est la nouvelle série de balados d’Agriculture et Agroalimentaire Canada qui explore les idées les plus fraîches en alimentation et en agriculture. À chaque épisode, découvrez en profondeur un nouveau sujet : les nouvelles pratiques, les idées innovantes et leurs impacts sur l'industrie. Apprenez-en davantage sur le secteur agricole canadien auprès des gens qui font les percées et abattent les barrières! Producteurs et gourmets, scientifiques et hauts dirigeants, toute personne ayant un œil sur l'avenir du secteur, ce balados est pour vous! Un nouvel épisode est publié chaque mois.

Épisode 012 - Défi de réduction du gaspillage alimentaire : Le prochain niveau

Plus de 300 idées ont été soumises au Défi de réduction du gaspillage alimentaire. Vingt-quatre des meilleures idées ont été sélectionnées pour financement. Il est maintenant temps de tester leurs concepts et de concourir pour le grand prix de 1,5 million de dollars. Dans cet épisode, le membre du jury et célèbre chef, Bob Blumer, nous parle du processus de sélection. Il partage également des conseils pour réduire le gaspillage alimentaire à la maison. Mohamed Yassine d'Impact Canada se joint à la conversation pour nous dire quelle est la prochaine étape.

Transcription

Bob : Je pense que chacun des demi finalistes a en main une idée qui aura un impact considérable et que, dans une certaine mesure, ils sont tous déjà des gagnants parce qu’ils sont tous sur le point de réaliser de grandes choses. C’est ce qui rendra le défi vraiment difficile pour les jurés au prochain tour, parce qu’on devra décider qui continue l’aventure et qui est éliminer. La bonne nouvelle, c’est que le défi a permis de remettre 100 000 dollars à chacun des 24 demi finalistes pour réaliser leur projet. Qu’ils poursuivent le défi ou non, ils pourront continuer à travailler sur leur idée.

Sara : On vient d’entendre Bob Blumer, qui se décrit comme un gastronaute, créateur de séries télévisées primées, auteur de livres de cuisine, détenteur d’un record Guinness, ambassadeur de Deuxième récolte et de la campagne nationale Love Food Hate Waste (ouf) ..... et, en ce qui nous concerne, l'un des membres du jury pour le Défi de réduction du gaspillage alimentaire. Bienvenue aux Premiers 16 %, je suis votre animatrice Sara Boivin Chabot. ON va ré-entrendre Bob un peu plus tard. Mon co-animateur Kirk est absent cette semaine, mais j’ai avec moi Mohamed Yassine d'Impact Canada pour nous aider avec cette histoire. Bonjour Mohamed

Mohamed : Bonjour, merci de m'avoir invité une autre fois.

Sara : C'est un plaisir de te revoir à l'émission. Nous avons précédemment parlé à Mohamed, et à Denise Philipe du National Zero Waste Council, juste au moment du lancement du défi. C'est une excellente interview. Allez l'écouter, mais c'est pas nécessaire pour l'histoire d'aujourd'hui. Mohamed, t’es un boursier d'Impact Canada. Impact Canada aide les ministères à accélérer l'adoption de méthodes de financement novatrices afin d'offrir des résultats significatifs aux Canadiens. Au Canada, plus de la moitié de l'approvisionnement alimentaire est gaspillée chaque année et près de 50 milliards de dollars de ce gaspillage sont évitables. Pour contribuer à inspirer de nouvelles idées et à susciter des perspectives diverses, nous avons lancé le défi de réduction des déchets alimentaires en novembre 2020. Le défi, une première pour AAC, est à la recherche de solutions à fort impact dans 4 catégories, ou volets, et les deux premières, les modèles d'affaires qui préviennent le gaspillage alimentaire et les modèles d’affaires qui réacheminent les déchets alimentaires viennent d'annoncer 24 demi-finalistes. Comment ça s'est déroulé le premier tour?

Mohamed : Oui, les deux premiers volets du défi ont reçu une réponse large et positive de la communauté des innovateurs. Nous avons reçu un total de 343 candidatures. Il y avait beaucoup de solutions créatives dans les différents segments de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, de la ferme jusqu'aux consommateurs à domicile.

Sara : Qui a postulé?

Mohamed : Ce qui était vraiment intéressant, c'est la diversité des candidats au fait, les solutions venaient d'endroits très différents, y compris de jeunes étudiants qui ont pris connaissance du problème et ont décidé de faire quelque chose, en fait. Environ un quart des candidats étaient des jeunes de moins de 30 ans. Il y avait aussi de nombreux startup qui avaient également une solution et cherchaient un coup de pouce pour se lancer sur le marché.

Sara : 343, c'est beaucoup d'applications?

Mohamed : En effet, oui, c'est un très grand nombre d'applications, le défi du gaspillage alimentaire a battu le record en termes de nombre d'applications.

Sara : Wow ! Peux-tu nous parler un peu du processus du jury pour le défi?

Mohamed : Oui, bien sûr. Bon, à tous les défis d'Impact Canada, on une juriée externe qui évalue les applications. Et puis, en fonction des critères d'évaluation. Et puis, recommandent les gagnants, à chaque étape du défi, le jury des deux premiers volets était composé de 13 professionnels qui sont vraiment hautement reconnus dans leur domaine. Ils sont très passionnés par l'innovation et ils veulent résoudre le problème du gaspillage alimentaire. Ils sont, ils ont apporté une perspective très diversifiée à la discussion. Ils couvrent beaucoup de différentes expertises comme l'entrepreneuriat, la technologie, les aspects sociaux et environnementaux, le changement comportemental, le comportement des consommateurs. Qu'est ce qui peut marcher comme le marché comme solution? Etc. Le jury était vraiment motivé pour aider les innovateurs et bon, ils ont dû prendre des décisions très difficiles, mais ils ont pris les meilleures décisions dans le cadre du concours et les paramètres du concours.

Sara : C'est là qu'intervient Bob Blumer, que nous avons entendu en début de l’épisode. Nous voulions entendre l'un des jurés. Bob, avant de parler du défi et de votre engagement dans la réduction des déchets alimentaires, pouvons-nous commencer par parler de votre passion pour la nourriture ? Qu'est-ce qui vous a attiré vers une carrière centrée sur l'alimentation?

Bob : J’ai toujours cru que la nourriture pouvait améliorer notre qualité de vie et j’encourage sans cesse les jeunes à apprendre à cuisiner, comme je l’ai fait quand j’étais un inconnu. Ça m’a permis de continuer à vivre et à manger très bien même pendant les dizaines d’années où je n’avais pas vraiment de revenu stable. Ça a été une révélation pour moi à l’époque et c’est quelque chose que j’aime partager.

Sara : À partir de cette révélation, qu'est-ce qui vous a amené à travailler dans la lutte contre le gaspillage alimentaire?

Bob : Pendant le tournage de ma toute première série télévisée pour le Food Network, qui s’appelait Surreal Gourmet, je vivais à Toronto et je louais un loft sur une petite rue dans Parkdale. Quand je regardais par la fenêtre, de l’autre côté de la rue, je voyais le centre communautaire Parkdale où, chaque jour, le camion de Deuxième récolte arrivait et déchargeait les aliments qu’on l’organisme avait reçu en don. Je voyais aussi les cuisiniers qui sortaient du centre communautaire…ils avaient toujours l’air contents de recevoir ces dons de nourriture. C’était la première fois que je prenais conscience de cette forme de recyclage là : Deuxième récolte reçoit des aliments excédentaires, des produits mal étiquetés ou provenant d’autres sources et, dans un délai de 48 heures, il les distribue à d’autres organismes. Donc, tout était à sa place pour moi. J’ai fréquenté une école de commerce dans mon ancienne vie et j’ai été interpellé quand j’ai vu que l’organisme recevait de la nourriture gratuitement et la récupérait gratuitement. Je voyais une organisation de transport et de logistique, qui ramassait et préparait les aliments rapidement pour les livrer à ceux qui en avaient besoin. En plus, les coûts d’opération se limitaient aux activités internes, donc c’était beaucoup plus économique que de produire un repas de manière conventionnelle. Avec le temps, j’ai commencé à collaborer avec Deuxième récolte parce que j’adore son modèle d’affaires…c’est brillant. C’est en quelque sorte un modèle Robin des Bois qui récupère des denrées sur le point d’être jetées, mais encore très bonnes, pour les livrer à des gens qui en ont besoin.

Ma participation à Love Food Hate Waste, une initiative canadienne qui prône le zéro déchet, s’inscrivait comme une étape logique de mon parcours. Si on s’arrête une minute pour regarder le portrait global, on constate que la moitié des aliments produits dans la chaîne alimentaire ne sont jamais consommés. Le gaspillage commence à la ferme, se poursuit durant le transport, puis à l’étape de la vente au détail et à la maison. Un tiers des aliments que les gens apportent à la maison ne sont jamais consommés. Je trouve ça incroyable parce que je sais que la clé pour utiliser tout ce qu’on achète, c’est juste d’être un peu économe, créatif et prévoyant. Autrement dit, il s’agit d’agir de manière proactive et de consommer les aliments alors qu’ils sont encore bons au lieu de les laisser se gâter et de ne plus avoir d’autre choix que de les jeter. Je suis parti de l’idée que les Canadiens sont des gens de nature économes et très créatifs. Donc, j’ai pris l’initiative d’aider à motiver les Canadiens à trouver diverses façons d’utiliser tous les ingrédients qu’ils ont à la maison, de les amener à repenser leur relation avec les aliments qu’ils achètent afin qu’ils prennent la responsabilité de les consommer au lieu de les jeter.

Deuxième récolte a été mon tremplin vers la sensibilisation au gaspillage alimentaire, puis j’ai accepté d’être ambassadeur de Love Food Hate Waste. Plus je participais à ces projets, plus je me sentais interpellé par la cause. Et et plus j’en apprenais, plus j’avais la conviction que les Canadiens étaient parfaitement capables de réduire le gaspillage alimentaire à la maison.

En parlant d'être invité à faire plus de choses.... on vous a demandé de faire partie de ce jury, aviez-vous déjà fait ce genre de chose auparavant ? Eh bien, ce n’est pas tous les jours qu’on nous demande d’être juré et d’aider à distribuer 20 millions de dollars. Donc, oui, c’est bien sûr la première fois que je participe à quoi que ce soit du genre.

Sara : (rires) Pouvez-vous décrire votre expérience en tant que membre du jury?

Bob : Il y avait 13 jurés, j’en connaissais deux, je crois, de Deuxième récolte et de Love Food Hate Waste. Mais ce que j’ai trouvé intéressant, c’est qu’on provenait tous de milieux très différents. Certains connaissaient très bien la production; d’autres, la technologie. Pour ma part, ma spécialité est le point de vue des consommateurs. Ce qui fait la force du jury, c’est que tous les membres voient les propositions sous un angle différent.

L’approche décisionnelle était celle d’un véritable jury. Chacun devait convaincre les autres de son opinion sur un projet et s’il devait faire partie ou non des 24 finalistes. Il y avait habituellement un juré qui avait plus d’expérience dans un dossier donné, alors nous nous en remettions à cette personne pour nous éclairer. Mais encore, nous avions tous nos enjeux et le débat pouvait se corser. Ça a été un processus très intéressant.

Je pense que si j’étais un demandeur, je serais très heureux de savoir que la procédure établie a été suivie et que chaque proposition a été étudiée en profondeur. Tout le monde a pris son rôle très au sérieux.

Sara : Est-ce que vous avez été surpris par certaines des candidatures?

Bob : Il y a eu beaucoup d’innovations dans des domaines auxquels je n’avais pas pensé. Lorsque je pense à la récupération alimentaire, ma vision est concentrée sur la promotion active auprès des consommateurs pour éviter le gaspillage à la maison. Je ne pense pas aux silos à grains géants dans les prairies, dans lesquels on peut perdre des centaines de tonnes de grains en cas de défaillance. Je n’avais jamais pensé à ça. Je suis plutôt porté à penser aux aliments enfouis à la ferme, aux gens qui gaspillent de la nourriture dans leur cuisine ou à des denrées qui se gâtent durant leur transport en camion sur des milliers de kilomètres. Je ne pensais pas à certaines de ces gigantesques exploitations où une réduction des pertes de seulement 1 % pourrait avoir une incidence énorme. Ces installations gèrent une quantité énorme de grains. Ça m’a ouvert les yeux. Ce qui m’a vraiment plu en examinant les propositions, c’est que plusieurs provenaient de très petites entreprises, pas nécessairement celles qui pourraient se développer le plus, mais des entreprises locales, régionales, dont beaucoup sont établies dans le nord du Canada. Je me suis rendu compte que même les plus petites organisations peuvent représenter une source d’inspiration pour d’autres entreprises et pour les Canadiens en général. J’ai eu envie de soutenir ces petits groupes. Selon moi, faire des petites choses demande la même énergie que d’en faire des grandes. Si on relevait tous le défi de réduire le gaspillage alimentaire, à la manière des petites entreprises, on arriverait à une solution beaucoup plus rapidement.

Sara : Pouvez-vous nous donner une idée générale des types d'applications que vous avez vues?

Bob : Bien sûr, les propositions étaient très variées, et provenaient autant d’entreprises familiales que des géants de l’industrie. Certains projets planchaient grandement sur l’intelligence artificielle afin d’aider les restaurants et les détaillants à réduire le gaspillage alimentaire. Les dossiers contenaient beaucoup de recyclage valorisant, où on proposait de transformer, disons les sous produits de la fabrication du lait de soya au lieu de les jeter. Il y avait aussi quelques propositions d’agriculture verticale qui consistaient à cultiver des aliments dans des entrepôts locaux au lieu de les importer, par exemple, des Pays Bas. Il y avait aussi beaucoup de propositions pour améliorer l’ensemble du réseau de transport de manière à réduire le plus possible le gaspillage. Enfin, il y avait des concepts importants de l’industrie agricole pour améliorer l’entreposage. On avait donc une belle variété de propositions.

Sara : C'est la première fois qu'AAC organise un prix défi. Que pensez-vous de cette démarche comme moyen d'encourager l'innovation?

Bob : En tant que capitaliste, je pense que la notion même de ce défi est vraiment, vraiment brillante parce que les grandes entreprises canadiennes, et même les petites et moyennes entreprises, cherchent toujours les occasions d’augmenter leurs revenus. Ce défi a permis de mettre en lumière des possibilités pour les entreprises de générer des revenus tout en prévenant le gaspillage alimentaire, de sorte que tout le monde y gagne. Parfois, pour arriver à nos fins, il faut faire miroiter la possibilité de gagner des prix en argent.

Sara : Quels sont les prochains défis pour les demi-finalistes?

Bob : Eh bien, le premier tour était vraiment fondé sur les espoirs, les rêves et les aspirations des demandeurs. Les propositions reflétaient ce qu’ils espèrent pouvoir faire et les changements qu’ils souhaitent apporter. Maintenant, les regards sont tournés vers eux, alors qu’ils passent au second tour et commencent à mettre en œuvre leurs idées. C’est comme ça quand quelqu’un reçoit un prix : il a l’impression de devoir se montrer à la hauteur, sans parler du fait que le prix en argent équivaut à une série de subventions – donc, si tu gagnes un prix, t’es en liste pour le suivant. Il y a donc de nombreuses sources de motivation. En plus, les participants ont de quoi se vanter. Et puis, ils doivent aussi comprendre que les yeux seront tournés vers eux. Tout le monde souhaite les voir réussir et faire honneur à leur idée. Les demi finalistes vivent donc une certaine pression. En même temps, ils peuvent enfin recevoir de l’aide par l’intermédiaire des jurés et du gouvernement. Je suis donc vraiment enthousiaste à l’idée de voir où mèneront ces vingt quatre projets différents dans les mois à venir. Ça a été difficile d’en éliminer certains qui n’ont pas été jugés souhaitables pour le défi. Maintenant qu’on a sélectionné ces vingt quatre demi finalistes et qu’ils sont sérieux, c’est une nouvelle étape qui s’amorce.

Sara : Mohamed, Bob vient de nous parler des prochaines étapes pour les demi-finalistes. De notre point de vue, qu’est-ce qu’on attend d’eux maintenant?

Mohamed : Oui, bien sûr. Bon, les demi finalistes maintenant sont en train de travailler avec des partenaires pour tester à travers le Canada leurs solutions. Ils doivent tester leurs solutions dans le marché et démontrer que leurs solutions sont efficaces à réduire pour réduire le gaspillage alimentaire. Ils vont être jugés sur ses résultats à la fin de l'année, ce qui va être ce qui correspond à la fin de l'étape du défi. Les demi finalistes sélectionnés sont vraiment de grands innovateurs. Et ils sont très motivés à travailler pour réduire le gaspillage alimentaire au Canada. Et même si le défi est une compétition, ils sont intéressés à collaborer ensemble. Ils sont en train de travailler ensemble et de créer des liens.

Sara : Au-delà de l'argent, est-ce qu’Agriculture et Agroalimentaire Canada fait chose pour les aider?

Mohamed : Nous savons que déjà, le défi les a aidés grâce au l'élan créé autour de défis. Il les a aidés à créer des partenariats avec, par exemple, les communautés locales. Des entreprises qui vont utiliser leurs solutions. Des organismes à but non lucratif. Et tout ça va les aider pour avancer leurs solutions au Canada. Ils ont aussi reçu un prix de 100 000 dollars qui va les aider financièrement à développer leurs solutions et obtenir de meilleurs résultats. Cette subvention n'est pas liée à des dépenses spécifiques. Elle permet donc aux innovateurs d'être, de s'adapter, de concentrer sur les résultats et nous savons à quel point l'adaptabilité est nécessaire pour une véritable innovation. Là, c'est en effet en train d'aider les demi finalistes dans des aspects non financiers aussi. Il y a beaucoup d'activités de soutien financier qui sont en train d'être préparées, comme par exemple des ateliers de travail. Le premier sera sur la méthodologie pour mieux mesurer la réduction du volume de gaspillage alimentaire. Ceci est un résultat très essentiel pour le défi.

Sara : Comme on l’a dit au début, il s'agissait de demi-finalistes pour les deux premières catégories ou volet. Il en reste deux autres, est-ce que tu peux nous en parler?

Mohamed : Oui, bien sûr, nous sommes vraiment très heureux d'avoir lancé les deux derniers volets du défi. Les demandes doivent être déposées d'ici la fin d'août, alors n'oubliez pas de postuler à temps. Ces deux volets vont cibler les innovateurs qui travaillent à faire progresser une nouvelle technologie. Cette nouvelle technologie est soit en phase de développement ou en phase de prototypage et de tests. Il y a deux volets. Le volet C est destiné aux solutions qui prolonge la durée de vie des aliments périssables pour aider à préserver ses aliments. Pour être consommé où? Il y a le volet D qui concerne la technologie utilisée pour la transformation, soit des déchets alimentaires ou les sous produits alimentaires, ou les aliments qui risquent d'être gaspillés en des aliments, de nouveaux aliments ou des produits à valeur ajoutée.

Sara : D’après ce qu’on a vu au le premier tour, je suis sûre qu’on va voir beaucoup d'idées originales. On est impatients de discuter avec les finalistes à la fin du défi. La prévention du gaspillage alimentaire est une question complexe qui nécessite l'intervention de tous. On a donc voulu terminer l'épisode d'aujourd'hui avec quelques conseils de Bob pour nous tous à la maison. Bob, en tant que consommateurs, il faut faire partie de la solution. Quel est notre rôle?

Bob : C’est seulement dans les cinq dernières années à peu près qu’on a pris conscience de toute l’ampleur du gaspillage alimentaire, surtout du côté des consommateurs. Il y a 10 ou 15 ans, on sortait d’une épicerie avec une demi douzaine de sacs en plastique, même une douzaine, si on préférait qu’ils soient doubles. On ne pensait pas à ce qui allait arriver à ces sacs… à combien de milliards on en jetait chaque année. Une fois que les consommateurs ont pris conscience de ce problème, ils ont changé leurs habitudes et ont commencé à apporter des sacs réutilisables à l’épicerie. La même chose est en train de se produire en matière de gaspillage alimentaire : ce n’est que ces dernières années qu’on a pris conscience du problème. Quand je dis « on », je parle des entreprises canadiennes et des consommateurs. Tant qu’on n’était pas conscients du problème, il était impossible de trouver des solutions. Maintenant qu’on en est conscients, les choses commencent à changer. Ces idées dynamisent les consciences et les consommateurs se rendent compte de ce qu’ils peuvent faire dans leur propre cuisine pour réduire le gaspillage alimentaire.

Sara : Un conseil pour nous, quand on rentre chez nous, qu’on ouvre nos frigos ou qu’on fait notre prochaine épicerie?

Bob : Voici les choses que vous pouvez faire chez vous et qui peuvent avoir le plus d’impact. Être proactif, donc de planifier votre liste d’épicerie, ce que vous allez acheter et ce que vous pensez pouvoir utiliser. Prévoyez des solutions si vous devez travailler tard ou si on vous invite à souper à l’extérieur quelques soirs de suite et que, tout à coup, vous vous retrouvez avec un surplus d’ingrédients à la maison. Soyez donc toujours proactif. Essayez de trouver une solution avant que vos ingrédients ne commencent à moisir, puis soyez ingénieux. Donc, soyez proactif, soyez créatif! Voici ma meilleure astuce pour réduire le gaspillage alimentaire à domicile : imaginez qu’il y caméra de surveillance dans votre cuisine et que, chaque fois que vous vous apprêtez à jeter quelque chose à la poubelle ou dans le bac de compost, vous devez vous remettre en question. Chaque fois que vous jetez de la nourriture, imaginez que vos amis, votre famille et le monde entier vous observent et jugent si l’aliment est récupérable ou non. Si on se sentait surveillé de cette manière, on aurait plus de respect pour les aliments que l’on jette. Il y a une solution à tout, on peut mettre l’aliment au congélateur, le transformer en soupe, en bouillon, en sauté ou en frittata. Il est presque toujours possible de faire quelque chose avec un aliment au lieu de le jeter.

Sara : Merci à Mohamed et Bob de s’être joint à moi aujourd'hui. Votre entreprise a-t-elle une idée pour une technologie qui prolonge la durée de vie des aliments ou qui transforme les déchets alimentaires ? N'oubliez pas de présenter une demande sur le site Web d'Impact Canada avant le 31 août 2021. Et comme toujours ... explorez ! Explorez votre tiroir à légume, et faites une soupe, ou une frittata!

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Épisode 012 - Défi de réduction du gaspillage alimentaire : Le prochain niveau

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