Les premiers seize pour cent - EP 015

Les premiers seize pour cent est la nouvelle série de balados d'Agriculture et Agroalimentaire Canada qui explore les idées les plus fraîches en alimentation et en agriculture. À chaque épisode, découvrez en profondeur un nouveau sujet : les nouvelles pratiques, les idées innovantes et leurs impacts sur l'industrie. Apprenez-en davantage sur le secteur agricole canadien auprès des gens qui font les percées et abattent les barrières! Producteurs et gourmets, scientifiques et hauts dirigeants, toute personne ayant un œil sur l'avenir du secteur, ce balados est pour vous! Un nouvel épisode est publié chaque mois.

Épisode 015 - Science citoyenne

Les chercheurs ne peuvent être partout à la fois. Laura Richard coordonne les Rapports sur les impacts climatiques. Ce projet de science citoyenne compte sur des producteurs de partout au pays pour aider nos scientifiques et nos décideurs à comprendre comment la météo influence l'agriculture à l'échelle locale. Trevor Atchinson fait partie de la quatrième génération de sa famille à faire de l'élevage à Pipestone au Manitoba et de la deuxième génération à participer au projet.

Transcription

Laura : L'agriculture a été créée par des gens qui parlaient de ce qui se passait, qui partageaient les pratiques de gestion. Ça a commencé il y a des milliers d'années. Aujourd'hui, on puise dans une ressource qui a toujours été là, la vaste base de connaissances de tous nos producteurs et tous nos services de soutien. La science citoyenne a plus de 10 000 ans et on commence à peine à en tirer parti.

Sara : C'est la voix de Laura Richard. Elle est analyste en agro climat à Agriculture et Agroalimentaire Canada. Et elle travaille avec un réseau national de scientifiques citoyens pour recueillir des données d'observation météorologique.

Kirk : Le réseau s'appelle Rapports sur les impacts agro climatiques. Les scientifiques citoyens qui contribuent à ce réseau sont pour la plupart des producteurs agricoles en activité ou à la retraite. Il s'agit de l'un des rares projets scientifiques citoyens réussis dans le monde qui recueille des rapports de volontaires sur les effets du climat sur l'agriculture.

Sara : Et ce qu'ils contribuent et produisent à d'importantes ramifications économiques et politiques.

Kirk : C'est là qu'une véritable collaboration entre scientifiques et producteurs permet à notre secteur de disposer de riches ensembles de données et de cartes qui orientent les décisions prises au niveau des exploitations, des entreprises et des gouvernements.

Sara : Dans cet épisode, j'ai parlé avec Laura Richard pour avoir la perspective scientifique.

Kirk : J'ai parlé avec Trevor Atchison, un éleveur de bétail du Manitoba qui est l'un des citoyens scientifiques. Sa famille pratique l'élevage depuis 1900 et contribue depuis longtemps à la recherche citoyenne. Vous apprendrez pourquoi c'est si important pour lui et pour notre secteur.

Sara : Et nous allons vous présenter l'un de mes nouveaux termes préférés : la vérité du sol, dont nous reparlerons dans un instant.

Kirk : J'adore ça. La vérité du sol. Écoutons d'abord Laura.

Sara : Avant de nous plonger dans le vif du sujet, pouvez-vous expliquer le terme de science citoyenne?

Laura : La science citoyenne, c'est une collaboration entre le grand public et les scientifiques professionnels pour recueillir des renseignements afin d'accroître les connaissances scientifiques dans leur ensemble. C'est le fait de démocratiser la collecte de données et d'information.

Sara : Parlez-moi de Rapports sur les impacts agro climatiques (alias RIA).

Laura : Une fois par mois, les producteurs sont invités à remplir un court sondage pour informer Agriculture Canada des impacts qu'a eu la météo sur leurs exploitations agricoles et des problèmes auxquels ils font face. On compile ces rapports dans une grande base de données, puis on utilise une interpolation et on crée des cartes d'impacts. Et vraiment, on a accès à tellement de données, on a des données sensorielles obtenues à partir d'observations satellitaires, des données de flux, des données de stations météorologiques.

Sara : Et cela vous dit beaucoup de choses mais vous avez besoin de plus pour comprendre les impacts? C'est bien cela?

Laura : On peut déduire quels seront les impacts sur la production à partir de ces données. Mais la seule façon de vraiment savoir si la pluie a aidé ou nui, c'est de l'entendre directement du producteur. Et donc obtenir ces rapports d'impacts aide à combler les lacunes de nos ensembles de données en nous informant de ce qui se passe sur le terrain. Les scientifiques appellent ça la « vérité-terrain ». C'est vraiment ce que les rapports sur les impacts agro climatiques nous apportent, la « vérité terrain », la compréhension de ce qui se passe en termes de météo et de répercussions climatiques.

Sara : Tous vos contributeurs sont-ils des producteurs agricoles?

Laura : Ben… les participants sont très variés. Ça va des producteurs locaux, qui nous informent de ce qui se passe dans leur ferme, jusqu'au personnel de l'industrie. On a beaucoup de participants qui travaillent dans les bureaux de municipalités rurales, qui travaillent pour les gouvernements provinciaux, qui comprennent les conditions dans leur région et qui font rapport au nom des gens de leur région. Leurs motivations sont aussi différentes que les groupes qui nous répondent. En fin de compte, les Canadiens adorent parler de la météo. Et les gens aujourd'hui sont plus intéressés et investis dans la façon dont le climat et la météo ont un impact sur nos systèmes de production et le RIA invite vraiment les gens à contribuer. Ce que les producteurs en retirent, c'est la possibilité de contribuer et de faire partie de cette conversation.

Sara : Il semble donc que vos contributeurs soient aussi les personnes qui utilisent vos cartes et vos données.

Laura : Les gens qui participent peuvent utiliser les cartes et les produits qu'on présente pour planifier et comprendre les conditions qui les entourent. Donc, par exemple, dans une année comme cette année, où la disponibilité des fourrages est une grande préoccupation, ça a une grande valeur pour les producteurs. Et ils peuvent consulter une carte qui montre dans leur région où les aliments pour bétail sont disponibles et où l'approvisionnement est limité. En plus, cette année, on a eu affaire à de nombreux problèmes de sauterelles et de ravageurs. Ça peut être très utile pour les producteurs de voir une carte indiquant où se trouvent les infestations de ravageurs et comment ils migrent dans le paysage.

Sara : Et comment AAC utilise-t-il les données des contributeurs?

Laura : Un des programmes auxquels on contribue avec les données des rapports sur les impacts agro climatiques, c'est Agri-relance, un programme de gestion des risques de l'entreprise qui fait partie du Partenariat canadien pour l'agriculture entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour l'aide en cas de catastrophe. Et l'accent est vraiment mis sur les coûts extraordinaires. Les rapports sur les impacts agro climatiques aident donc à cerner les endroits où les impacts et les coûts sont extrêmes pour les producteurs. Comme ça on peut en tenir compte dans nos stratégies de gestion des risques.

Sara : Et est-ce qu'une autre agence gouvernementale ou une organisation non gouvernementale utilise ces données?

Laura : Oui, absolument. On participe à des réunions du RIA sur la sécheresse et sur la sécheresse dans la province. Pendant l'été, on a beaucoup participé aux réunions sur la sécheresse en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan, parce que la sécheresse a été une grande préoccupation.

Sara : Le site de rapport où vous avez toutes les cartes s'appelait autrefois Guettez la sècheresse, non? Maintenant c'est Agro climat et Guetter la sécheresse.

Laura : Il y a toutes nos cartes de précipitations et de températures. Il y a des prévisions de sécheresse. Il y a des données satellitaires, des données satellitaires sur le sol, sur l'humidité, sur la sécheresse végétale, donc comme un indice de santé de la végétation, qui est détecté à distance. On a toutes ces informations-là. On a donc mis à jour notre site Web pour inclure les renseignements agro-climatiques, pour que ça n'ait pas l'air d'être axé juste sur la sécheresse.

Sara : Alors, quelle est la force et la valeur de ce réseau?

Laura : Encore une fois, la force et la valeur résident dans la capacité d'établir la « vérité-terrain ». Ça veut dire quoi s'il a plu? Ça veut dire quoi s'il a fait chaud? L'avantage de participer au programme, c'est que vous pouvez aider à répondre à ces questions-là. Et expliquer aux gouvernements et aux gens qui prennent les décisions et qui offrent du soutien exactement ce qui se passe dans votre région.

Sara : Nous parlons des événements climatiques majeurs et de la sécheresse. Mais qu'en est-il des bonnes années de croissance?

Laura : C'est une très bonne question. C'est l'importance d'avoir une base de données à long terme sur les impacts connus. Donc, ce n'est pas tant que c'est important de savoir que les choses vont bien. C'est plutôt que c'est bon de savoir où les choses vont bien. Mais comme on le disait plus tôt, on veut pouvoir dire que cette région particulière a signalé des problèmes de ravageurs au cours des cinq dernières années. Quatre années sur cinq. Donc on a besoin de cette année-là où il n'y en avait pas pour faire cette déclaration-là. Si on n'a pas de collaborateurs qui disent, oui, on n'a pas de parasites cette année, alors ces données-là sont manquantes.

Sara : Qu'en est-il de la récupération ou des périodes de transition aussi? Vous savez, le temps entre les mauvaises et les bonnes années?

Laura : Absolument. C'est une autre des grandes caractéristiques que nous pouvons cerner, si nous savons en juin que là-bas tout le monde en Saskatchewan disait que l'humidité du sol était très, très, très faible. Et puis on peut voir la pluie le mois suivant. Parfois, vous pouvez voir exactement où la pluie est tombée ce mois-là, parce que vous pouvez voir les changements dans les conditions du sol rapportés par les producteurs. Donc, dans ce contexte, il est tout aussi important de savoir où les choses vont vraiment bien que de savoir où elles vont moins bien, parce qu'on doit comprendre les deux côtés de la médaille, l'équation des conséquences des changements du climat. Et nous devons savoir où il y a des dommages et comment ça nuit à la production.

Sara : Je me demande juste pour vous, personnellement. Comment cela va-t-il changé votre vision de votre domaine scientifique particulier?

Laura : Je pense que ce que j'ai appris au cours des dernières années, c'est que, surtout historiquement, la science a été quelque peu extractive. Vous savez, la façon dont on s'adresse aux citoyens, la façon dont on s'adresse à l'industrie; la demande d'information et de commentaires est généralement un processus extractif dans le cadre duquel on vous remet une liste, on vous donne un sondage, on vous demande de le remplir, puis il disparaît dans le vide. Ça pourrait faire partie d'une politique quelque part, mais tout ça se fait dans une boîte noire. Et le programme des rapports sur les impacts agro climatiques et cette évolution vers la science citoyenne, je pense, est en train de recadrer toute cette conversation de l'extraction à une relation. La façon dont on s'investit dans le succès de l'autre et dans la façon dont l'information est transmise, ça se fait de façon plus transparente. Et je pense qu'en ce qui concerne ma carrière, s'il y a une chose que je pourrais aider à faire bouger un peu, ce serait d'établir cette relation et de s'assurer que les investissements de les agriculteurs et les producteurs vont dans les choses dont ils ont besoin.

Sara : Et sans les rapports des scientifiques citoyens? Pourquoi sont-ils essentiels?

Laura : Parce que sans la science citoyenne, nous n'avons pas la réponse à ça, alors « ça veut dire quoi? » À la Direction générale des sciences et de la technologie, comme je l'ai dit, on modélise la température, on peut modéliser les précipitations, on peut suivre les progrès de la récolte. On ne peut pas, vous savez, on a tous ces leviers. Le seul levier qu'on n'a pas et qu'on ne peut pas avoir en tant qu'organisme fédéral, c'est ce qui se passe sur le terrain. Et ce programme, c'est la façon dont Agriculture Canada comble cette lacune dans notre compréhension.

[Musique]

Kirk : Tu sais, Sara, en écoutant ce que Laura avait à dire, j'ai regardé les cartes et les données sur les pages web de la RIA et je les vois vraiment différemment maintenant.

Sara : Et j'imagine que votre conversation avec Trevor Atchison a changé votre façon de les voir, aussi.

Kirk : Tout à fait. Et pour différentes raisons. Écoutez.

Kirk : Trevor, pour commencer, pouvez-vous nous parler un peu de votre exploitation agricole?

Trevor : On est dans le sud-ouest du Manitoba. On est à environ 40 milles au nord de la frontière américaine et à 40 milles à l'est de la frontière de la Saskatchewan, près de Pipestone. On a un peu moins de 800 vaches ce printemps. On a donc dépassé les 5 500 acres. Vous devriez appeler cela des acquis ou des acres. Et puis on loue environ 4 000 autres acres pour le pâturage, le foin et d'autres choses pour constituer notre ferme totale. C'est moi-même et ma femme. J'ai deux enfants, neuf et sept ans, et mes parents sont toujours impliqués et j'ai un neveu qui est très engagé dans notre exploitation. Et ma nièce vient m'aider quand viennent et qui partent, puis habituellement un employé à temps plein. Alors oui, on a mis beaucoup de fourrage pour ces vaches et on a une exploitation céréalière et on va cultiver de six à huit cents acres de ce fourrage pour des cultures commerciales et ainsi de suite.

Kirk : Combien de générations de votre famille y ont travaillé?

Trevor : Je fais partie de la quatrième génération et maintenant, la cinquième génération est impliquée aussi. Ma famille est ici depuis 1900.

Kirk : Alors, comment avez-vous commencé dans le réseau RIA?

Trevor : Eh bien, c'était… mon père y a participé avant moi. L'un des frères de mon père était prévisionniste météo à Environnement Canada. Et je pense que c'est comme ça qu'ils ont commencé. Je ne suis pas certain, mon père a participé à des conseils d'administration et à toutes sortes de choses différentes à l'époque, et je pense que c'est de là que ça venait. Et puis il m'a en quelque sorte légué ça.

Kirk : Pouvez-vous nous décrire exactement ce que vous faites en tant que scientifique citoyen, dans le cadre du réseau RIA?

Trevor : Donc on a un appel téléphonique pour remplir une sorte de court sondage mensuel sur, euh, si je pense que j'ai senti passer plus ou moins de conditions climatiques, l'humidité ou s'il y a des problèmes, comme les ravageurs dans les cultures, la saison de croissance, ou si y a une saison de croissance avancée ou en retard, est-ce que le gel a entravé la croissance des cultures. L'humidité, bien sûr, est toujours le principal sujet quand on est agriculteur ou qu'on cultive quoi que ce soit. Tout ça en fait partie. On le fait donc une fois par mois avec un membre du personnel d'Agriculture Canada, qui fait ensuite la compilation. On essaye de suivre ce qui se passe dans notre région immédiate. Pour qu'on puisse en faire rapport et donner une description assez précise de ce qui se passe ici dans le paysage.

Kirk : Vous regardez les conditions locales, les conditions de votre ferme. J'ai l'impression que votre radar est plus large? Quelles autres conditions sont sur votre radar qui affectent votre exploitation?

Trevor : Je veux dire, la sécheresse est passée de la Colombie-Britannique à l'Ontario, puis au Mexique, jusqu'aux prairies du Nord. Vous savez, ça dit à une personne comme moi que, c'est un peu comme une tempête de feu où tout peut aller mal en même temps. Et ça va créer une pénurie de nourriture. Et vous savez, la plupart des acres, une grande partie de la zone agricole de l'Amérique du Nord, ça touche toute notre entreprise. Donc, comme vous l'avez dit, notre radar est énorme parce qu'on n'est pas touché uniquement par ce qui se passe localement. C'est sur le marché mondial que les exploitations agricoles exercent leurs activités. Donc, tsé, s'il y a des cas majeurs à un moment donné, ces grandes cultures vont disparaître en Australie, maintenant on parle de toutes sortes de dommages causés par les rongeurs et tout le reste là-bas. De petites choses comme ça. Toutes ces choses qui sont présentes sur le marché mondial nous touchent. Donc il faut être… on peut pas rester là à s'inquiéter pour les autres toute la journée, mais il faut être conscient que ces choses se produisent parce qu'elles touchent votre exploitation et vous savez comment vous allez commercialiser. Si les aliments coûtent vraiment cher, il faudra alors vendre des animaux. Les aliments pour animaux coûtent très cher, mais la valeur des bovins diminue parce que tout le monde manque d'aliments, donc vous avez raison, c'est une grosse affaire aujourd'hui, d'analyser ce qui se passe dans votre vie et ce qui touche votre entreprise et votre famille. La vie est beaucoup plus complexe qu'avant. En fait, vous savez, il y a des agriculteurs à la retraite qui nous ont aidés au fil des ans. Et ce n'est pas rare d'entendre qu'ils ne voudraient certainement pas être, en fait se remettre dans cette situation, à mon âge et à ma place dans une exploitation parce que c'est un monde très différent avec tellement de choses qui arrivent de nos jours comparativement à leur époque il y a 30, 40 ou 50 ans. C'est un monde différent pour la plupart des propriétaires d'entreprise, peu importe leur facette. Mais c'est compliqué des fois, c'est sûr. Les gens qui établissent les politiques ne peuvent pas nier ce qui s'est passé dans le paysage parce que c'est rapporté par les gens sur le terrain qui le vivent, qui le voient tous les jours. Quand j'ai regardé dehors et que les sauterelles passaient, que l'herbe était brune à la fin juin. Et puis quand ces groupes de producteurs vont rencontrer le gouvernement, ils ont besoin de ce genre d'information.

Kirk : Les gouvernements et les groupes de producteurs utilisent les données et les cartes, oui. Je suppose que vous le faites aussi. Et vous les reliez à d'autres impacts climatiques et commerciaux. Pourquoi trouvez-vous le site web Agro Climat Impact Reporter utile?

Trevor : Et je peux aller sur le site Web et consulter ce qui s'est passé; quelle est l'importance des inondations sur la carte? Vous savez les inondations, quelles qu'elles soient, peuvent se produire et ça prend… C'est rapide. Je veux dire, vous n'avez qu'à cliquer dessus, sélectionner ce que vous voulez et c'est là. Vous ne cherchez pas 40 choses, et il n'y a pas 18 annonces qui apparaissent avant d'offrir le seul écran que vous voulez. Ça vous donne simplement ce que vous voulez.

Kirk : Pourquoi pensez-vous que d'autres producteurs ou d'autres acteurs de notre secteur devraient s'impliquer dans cette forme de science citoyenne?

Trevor : Je pense que ça prend pas 10 minutes pour faire l'appel téléphonique. C'est très rapide. C'est donc un excellent outil que les producteurs, l'agriculture et d'autres industries liées à la météo ont besoin pour enregistrer ce genre de choses-là.

Kirk : Vous éprouvez de la satisfaction à faire partie du réseau?

Trevor : Vous avez l'impression que c'est un peu votre devoir de signaler ça parce qu'un jour, j'aurai besoin de ces rapports pour plus que simplement regarder ce qui s'est passé au cours du dernier mois. C'est pour des situations comme celle de cette année. Ça vous donne donc le sentiment de contribuer, je suppose, à une plus grande entité qui peut vous aider à long terme le moment venu.

Sara : Une grande partie de notre travail dans ce secteur revient à ce sens du devoir. C'est un devoir envers notre communauté, envers l'environnement, envers le secteur.

Kirk : Dans votre interview avec Laura Richard, il y a un sentiment similaire. J'ai l'impression que son travail compte beaucoup pour elle.

Sara : C'est vrai. En fait, à la fin de notre entretien, elle en a parlé.

Laura : Eh bien, c'est en grande partie parce que j'ai vécu dans l'Ouest, j'ai de la famille qui, vous savez, nos producteurs qui ont réussi à traverser des saisons vraiment difficiles. Mais plus que tout, cela ressemble à un service public pour moi. Le fait d'aider le public à communiquer avec la science et d'aider la science à mieux communiquer avec le public. Je ne peux pas imaginer une vocation plus grande ou un travail plus passionnant que d'être le connecteur dans cette équation, d'être capable d'aider les deux groupes à mieux se comprendre. Il y a toujours une partie de nos participants qui préfèrent un appel téléphonique pour faire leur rapport plutôt que de devoir aller en ligne et utiliser un outil interactif pour fournir ces rapports. Donc on passe des appels téléphoniques tous les mois. Ces conversations, c'est vraiment le point culminant de mon mois, chaque mois, avec certains de ces producteurs. Quand on les a au téléphone et qu'on leur demande, tsé, comment est l'humidité de votre sol par rapport à la normale? Lorsqu'on demande à un scientifique, vous avez une carte qui compare la quantité de précipitations dans cette zone à la quantité de précipitations ce jour-là pour les 30 dernières années. Mais quand on demande à un producteur, on a accès à un puits d'informations où on n'entend pas seulement parler de ce qui se passe aujourd'hui, mais aussi de ce qui se passait quand ils étaient enfants et que c'était la ferme de leurs parents ou de leurs grands-parents. Certains des producteurs sont sur leurs terres depuis des générations. Et être capable d'apporter ce genre de compréhension et ce genre d'engagement à notre science est incroyablement précieux parce qu'ils savent ce qui est normal dans leur région... Ils connaissent la façon dont leur paysage réagit à ces différents types de conditions météorologiques d'une manière que nous on ne peut pas voir. L'examen des données, la compréhension des types de pratiques de gestion qui ont été employées dans le passé. Comprendre le genre de décisions que prennent les producteurs. Je veux dire que ces appels téléphoniques et la lecture du rapport sont une occasion de vraiment saisir le contexte historique et l'histoire personnelle qui existent dans chacune des fermes qu'on essaye de soutenir à travers le pays.

Kirk : C'est merveilleux! Maintenant, nos auditeurs se demandent peut-être comment ils peuvent s'impliquer dans l'Agroclimate Impact Reporter.

Sara : C'est très simple. Il suffit d'aller sur votre ordinateur, d'utiliser votre moteur de recherche et de chercher Agroclimate Impact Reporter. Vous accéderez directement à la page Web où vous pourrez en savoir plus, consulter les cartes et les données... et vous inscrire.

Kirk : Ça semble être la nouvelle chose à essayer. Et tu connais notre vieil adage?

Sara : Est-ce vraiment possible d'avoir un vieil adage qui vous dit toujours d'essayer quelque chose de nouveau?

Kirk : Oh. Ok. Je suppose que, euh, appelons ça l'adage éternel : essaie quelque chose de nouveau.

Sara : Essayez quelque chose de nouveau. Un jour, il faudra essayer un nouvel adage.

Kirk : Prochain épisode. Nous ferons ça.

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Épisode 015 - Science citoyenne

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