Les émissions de particules

Table des matières

Résumé

  • Les particules solides et liquides (gouttelettes) en suspension dans l’air constituent un type de pollution atmosphérique. Ces particules peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine et sur l’environnement.
  • L’indicateur des émissions de particules d’origine agricole mesure la quantité de particules émises dans l’atmosphère par l’activité agricole et l’évolution de ces émissions dans le temps.
  • Les émissions de particules provenant des terres agricoles du Canada ont chuté à long terme et à court terme.
  • Toutefois, les émissions provenant des populations animales et de l’application d’engrais ont augmenté, et certaines régions du pays présentent un risque très élevé.
  • Nous pouvons diminuer les émissions de particules davantage en modifiant les pratiques relatives à la préparation des terres, au contrôle de l’érosion, à la récolte, à l’application d’engrais et de traitements agrochimiques et à l’alimentation des animaux.

Les émissions de particules au Canada : pourquoi c’est important?

Les particules solides et liquides (gouttelettes) en suspension dans l’air constituent un type de pollution atmosphérique. Ces particules peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine et sur l’environnement.

Les émissions de particules peuvent avoir des effets sur la santé des travailleurs agricoles et des animaux. En effet, elles peuvent causer une augmentation des maladies respiratoires et des décès prématurés. Elles peuvent également diminuer la visibilité atmosphérique.

Les émissions de particules ont aussi des répercussions sur l’environnement. Elles peuvent notamment : contribuer à l’appauvrissement de l’ozone et aux pluies acides; influer sur le climat, en réduisant la quantité de rayonnement solaire qui atteint la Terre et en empêchant ce rayonnement d’être réfléchi dans l’espace.

Le secteur agricole contribue de manière importante aux émissions de particules.

Le gouvernement du Canada doit faire rapport des émissions de particules provenant des terres agricoles. Ainsi, il indique au public et aux autres pays si les terres agricoles canadiennes sont saines et il les informe des améliorations à apporter aux pratiques agricoles.

Qu’est-ce qui cause les émissions de particules?

Les émissions de particules dans l’atmosphère proviennent de sources primaires et secondaires.

Les sources primaires sont celles qui libèrent des particules directement dans l’air.

Les processus tels que l’érosion éolienne, la préparation des terres, la récolte, la manutention des grains, l’application des engrais et des traitements chimiques, le brûlage des résidus de culture, le pollen, l’alimentation des animaux et le brûlage des carcasses constituent des sources primaires d’émissions.

Les sources secondaires sont celles qui réagissent avec d’autres particules pour libérer de nouvelles particules dans l’air. Les émissions d’ammoniac sont la principale source agricole de particules secondaires. L’ammoniac peut réagir avec d’autres particules en suspension dans l’air et ainsi contribuer au smog.

Les émissions de particules d’origine agricole peuvent varier dans l’espace et dans le temps. Les émissions attribuables à la préparation des terres et à la récolte varient selon la saison, tandis que les émissions attribuables à l’élevage du bétail varient selon le type d’animaux et le type de bâtiment utilisé pour la production.

Émissions de particules d’origine agricole – l’indicateur

L’indicateur des émissions de particules d’origine agricole mesure la quantité de particules émises dans l’atmosphère par l’activité agricole et l’évolution de ces émissions dans le temps.

Ces mesures comprennent des estimations des quantités de particules provenant de l’érosion éolienne, de la préparation des terres, de la récolte, de l’application des engrais et des traitements chimiques, du brûlage des résidus de culture, du pollen, des activités liées à l’alimentation des animaux et du brûlage des carcasses d’animaux. La majorité des données sont tirées du Recensement de l’agriculture du Canada et de l’Enquête sur la gestion agroenvironnementale. Les quantités d’émissions sont classées selon cinq catégories de risque relatif : très faible, faible, modéré, élevé et très élevé.

Le gouvernement du Canada calcule les émissions de particules d’origine agricole à l’aide de l’indicateur tous les cinq ans. Ces mesures lui indiquent comment les émissions de particules d’origine agricole changent au fil du temps, l’aidant ainsi à déterminer quelles modifications doivent être apportées aux pratiques agricoles.

Les émissions de particules au Canada – situation actuelle et évolution dans le temps

En 2016, le taux d’émissions de particules au Canada était « modéré ». Dans l’ouest du Canada, des taux d’émissions élevés ou très élevés ont été détectés dans la vallée du Fraser en Colombie-Britannique, dans les prairies mixtes humides, dans les prairies mixtes et la forêt‑parc à trembles, et dans les plaines du Manitoba de la région des Prairies. Dans le centre et l’est du Canada, des taux d’émissions élevés ou très élevés ont été détectés dans l’écorégion de Manitoulin – lac Simcoe de même que dans les basses-terres du Saint-Laurent (Québec) et les basses‑terres du lac Érié (Ontario). Les plus hauts taux d’émissions ont été enregistrés dans des régions où la production animale et la production agricole sont intensives (p. ex. vallée du Fraser, sud de l’Alberta, Manitoba).

Les émissions de particules provenant des terres cultivées sont principalement attribuables au travail du sol (54 %), à l’érosion éolienne (22 %), à la récolte (12 %) et à l’application d’engrais (4 %). Ces émissions proviennent à 90 % des terres cultivées annuellement. De moins grandes quantités de particules sont émises par la jachère (8 %) et par les cultures fourragères (2 %). Les émissions provenant des pâturages sont négligeables.

TPS émises (kg ha-1 an-1) en 2016.

Les émissions de particules provenant des terres agricoles du Canada ont diminué à long terme et à court terme. En effet, elles ont baissé de plus de 63 % depuis 1981 et de 9 % depuis 2011. Globalement, les émissions ont diminué dans toutes les provinces, les plus fortes baisses ayant été enregistrées dans les Prairies. Ces résultats ont été obtenus grâce aux pratiques de gestion bénéfiques, qui ont permis de réduire les émissions produites par le travail du sol et l’érosion éolienne durant la préparation des terres et la récolte. Ces pratiques comprennent la préparation des terres avec travail du sol réduit et sans travail du sol, ainsi que la réduction de la superficie en jachère.

Au fil du temps, cependant, les émissions de particules provenant des populations animales et de l’application d’engrais ont augmenté partout au Canada. De plus, les émissions totales ont augmenté dans certaines régions, notamment dans les basses‑terres du Saint-Laurent, dans le sud du Manitoba et dans certaines parties des Maritimes.

Changement dans le TPS émises (kg ha-1 an-1) entre 1981 et 2016

Comment peut-on réduire les émissions de particules?

Les émissions de particules ont beaucoup baissé au Canada depuis 1981. Malgré cela, de nombreuses pratiques agricoles pourraient être modifiées pour les réduire encore davantage.

Activités liées à l’alimentation des animaux

  • Diminuer la durée du confinement des animaux (ou prolonger la période de broutage)
  • Ramasser la litière et le fumier plus souvent
  • Installer des systèmes de dépoussiérage ou de ventilation à air filtré
  • Pulvériser de l’eau ou de l’huile pour réduire la poussière au sol

Augmenter la superficie de sol couvert

  • Utiliser des pratiques de préparation des terres avec travail du sol réduit et sans travail du sol
  • Réduire la superficie en jachère
  • Agrandir la zone de pâturage permanent
  • Utiliser les cultures fourragères dans les rotations
  • Cultiver des cultures couvre-sol d’hiver
  • Utiliser la culture en bandes, la culture en courbes de niveau et les brise-vent

Récolte

  • Récolter dans des conditions d’humidité relative élevée et de faible vent
  • Utiliser la culture en terrasses, la culture en courbes de niveau et la culture en bandes pour réduire le transport par le vent des fragments de culture

Application d’engrais

  • Choisir le meilleur moment pour appliquer les engrais
  • Adapter l’application aux besoins nutritifs des cultures

Traitements agrochimiques

  • Limiter les applications aux journées où le temps est calme et frais
  • Sélectionner la buse appropriée
  • Réduire la vitesse de pulvérisation
  • Réduire la hauteur de la rampe du pulvérisateur
Description de l’image ci-dessus

Une infographie montrant un paysage agricole avec des cultures, un tracteur, de la terre et du bétail en pâturage adjacent à un paysage naturel avec un cours d'eau, une forêt et des animaux sauvages. Des encadrés d'information sont placés pour montrer à quel élément du paysage se rapporte chaque indicateur de durabilité agricole. Des flèches relient certaines zones d'informations pour montrer les interrelations. Un encadré d'information est présent pour chacun des indicateurs suivants : couverture du sol, matières particulaires, matière organique du sol, érosion des sols, salinisation des sols, azote, pesticides, phosphore, ammoniac, gaz à effet de serre, coliformes et habitat faunique.

Les indicateurs agroenvironnementaux (IAE) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada donnent un aperçu scientifique de l’état actuel et des tendances du rendement agroenvironnemental du Canada en ce qui concerne la qualité du sol (matière organique du sol, érosion du sol, salinisation du sol), la qualité de l’eau (azote, pesticides, phosphore, coliformes), la qualité de l’air (particules, ammoniac, émissions de gaz à effet de serre) et la gestion des terres agricoles (utilisation des terres agricoles, couverture du sol, habitat faunique). Bien que les résultats des indicateurs soient présentés individuellement, les agroécosystèmes sont complexes, de sorte que bon nombre des indicateurs sont interreliés. Cela signifie que les changements dans un indicateur peuvent être liés à des changements dans d’autres indicateurs.

En savoir plus

Rapport technique sur le nombre de jours de couverture du sol

Indicateurs connexes

  • L'indicateur d'érosion du sol suit l'évolution de la santé des terres canadiennes en fonction du risque d'érosion par le travail du sol ainsi que l'action de l'eau et du vent.
  • L'indicateur du degré de couverture du sol mesure le nombre réel de jours dans l'année où les terres agricoles canadiennes sont protégées par de la végétation, des résidus de culture ou de la neige.
  • L'indicateur d'ammoniac estime les émissions annuelles d'ammoniac dans l'atmosphère provenant de la production d'animaux d'élevage et de l'application d'engrais sur les terres agricoles canadiennes.

Autres sources et documents à télécharger

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