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Les chercheurs doivent être en mesure de réagir rapidement pour contrer la menace posée par les organismes nuisibles émergents afin de protéger les cultures et éviter que des dommages coûteux soient occasionnés. La biovigilance, une approche holistique de la lutte antiparasitaire permettant de prévoir, d’anticiper et de répondre aux menaces posées par des organismes nuisibles, continue à gagner en popularité chez la communauté de chercheurs. Cependant, les chercheurs ont encore peu d’outils à leur disposition pour soutenir leurs efforts.
En 2019, lorsque la présence de petits charançons au long rostre fut constatée dans la vallée du Fraser et dans la région métropolitaine de Vancouver (Colombie-Britanique), Michelle Franklin, chercheuse scientifique à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), y a vu une occasion de mettre au point une solution pour remédier au manque d’outils. Les recherches de Mme Franklin sur l’anthonome de la fleur du fraisier visent à fournir un cadre de biovigilance au secteur des petits fruits. Elle a notamment travaillé sur l’élaboration d’outils normalisés, à commencer par un nouveau modèle pour la conduite d’enquêtes sur les organismes nuisibles.
« L’un des objectifs de notre projet de biovigilance était de commencer à élaborer des outils normalisés qui pourraient servir au suivi d’autres insectes. Je pense que nous avons réussi. Nous disposons maintenant d’un outil d’enquête et de modèles qui serviront à la communauté de la biovigilance et qui pourront être utilisés par d’autres équipes pour des insectes ou pathogènes. »
- Michelle Franklin, chercheuse scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada
Une mise à niveau numérique aide à simplifier le travail
Lorsqu’un nouvel organisme nuisible apparaît, la première étape importante consiste à mener une enquête phytosanitaire pour comprendre où se trouve l’organisme nuisible. Elle peut également aider à identifier des organismes nuisibles apparentés et des ennemis naturels qui pourraient être des agents potentiels de lutte biologique. L’enquête permet également de faire une analyse générale de l’environnement pour déterminer la présence d’autres nouveaux organismes nuisibles.
Les partenaires qui ont participé à l’enquête sur l’anthonome de la fleur du fraisier avec Mme Franklin l’an dernier ont abandonné leurs crayons pour adopter une application pour téléphone intelligent, élaborée sur la plateforme Survey 123 par Ryan Tondevold et Matthew McBurney, des membres de l’équipe de géomatique d’AAC. L’enquête, qui se faisait auparavant sur papier, peut maintenant être lancée à l’aide d’un code QR. L’application saisit automatiquement les coordonnées exactes de latitude et de longitude et propose des options pour sélectionner le type de méthode d’enquête et la plante hôte échantillonnée. Les échantillons collectés sur le terrain sont liés aux informations saisies dans l’application en scannant l’UGS figurant sur la plaquette adhésive ou le flacon fourni aux partenaires, dont la conception est attribuée au technicien de Mme Franklin, Yonathan Uriel.
La transition des dossiers papier vers l’application a changé la donne pour Mme Franklin, qui affirme que la collecte de données normalisée dans l’application rend l’ensemble des données facile à utiliser et réduit les risques d’erreurs de saisie et la nécessité de traiter les données après coup. Cela se traduit par des économies de temps et de coûts pour son équipe de recherche. Il sera également plus facile de revenir sur la progression de l’anthonome de la fleur du fraisier à l’avenir.
Mme Franklin a constaté deux autres avantages liés à cette transition : 1) les données recueillies peuvent être utilisées en temps réel pour voir les zones et les plantes étudiées; 2) l’application utilise l’appareil photo du téléphone intelligent pour la soumission de photos avec la saisie, ce qui fournit des informations intéressantes, comme la présence de fleurs ou de fruits sur la plante.
Le traçage du parcours d’un organisme nuisible au moyen d’une carte narrative assure le succès d’une enquête à son sujet
Les partenaires participant à une enquête peuvent avoir différentes connaissances sur l’organisme nuisible étudié. Pour aplanir les écarts de connaissances, Mme Franklin a travaillé avec Ross Weiss et Mark Berry du Centre de recherche et de développement de Saskatoon pour dresser une carte narrative. Liée à l’application, la carte narrative donne un aperçu général de l’anthonome de la fleur du fraisier et présente une série de cartes interactives que les partenaires de l’enquête pourraient utiliser pour mieux comprendre où se trouve l’anthonome.
Parmi les cartes interactives, une carte du climat montrait les régions où les conditions climatiques sont très propices à l’établissement de l’anthonome de la fleur du fraisier pour donner une idée de leur possible répartition. La carte a été élaborée à partir d’une analyse d’appariement du climat, qui a examiné la répartition originale du charançon et a établi une correspondance entre le climat de ces régions et les climats similaires qui existent en Amérique du Nord. Grâce à cette information, les partenaires de l’enquête ont pu déterminer si l’organisme nuisible se trouvait dans une zone où il était susceptible de s’établir. D’autres cartes fournies ont permis aux partenaires de l’enquête de consulter l’emplacement des plantes hôtes convenables partout au Canada.
Enquêter, analyser, répéter
Mme Franklin et son équipe commencent maintenant à examiner les plaquettes adhésives et les flacons qu’ils ont reçus pour déterminer la présence et l’absence de l’anthonome de la fleur du fraisier. Ils chercheront également des charançons apparentés, des ennemis naturels et des parasitoïdes. Ces résultats alimenteront de nouvelles cartes qui illustreront la répartition de l’anthonome de la fleur du fraisier et des charançons apparentés, sous la direction de Sheldon Hann, biologiste du soutien des ressources terrestres à AAC. Cela aidera à orienter davantage les efforts d’enquête pour le prochain relevé de l’anthonome de la fleur du fraisier qui doit commencer au printemps 2023.
Maintenant que l’on possède les modèles et l’expertise, il sera beaucoup plus facile et rapide de mettre à contribution l’application dans le cadre de l’enquête, non seulement pour l’anthonome de la fleur du fraisier, mais aussi pour d’autres organismes nuisibles émergents.
Principales découvertes (avantages) :
- L’outil et les modèles d’enquête aideront les chercheurs à réagir plus rapidement à la présence d’autres organismes nuisibles et pathogènes émergents.
- Les données recueillies dans l’application sont normalisées, ce qui facilite la tâche des chercheurs, réduit le risque d’erreurs de saisie de données et permet d’économiser des ressources qui auraient été consacrées à la saisie manuelle de données. En prime, les données sont disponibles en temps réel!
- La carte narrative contient des renseignements à l’intention des partenaires de l’enquête pour les aider à se familiariser avec l’organisme nuisible étudié et visualiser les endroits où ce dernier est susceptible de se trouver dans leur région. Les données recueillies chaque année aideront à affiner cette information afin de mieux cibler les efforts d’enquête.