Christopher Garnham (Ph.D.)
Chercheur scientifique – Biochimiste spécialiste des protéines
Centre de recherche et de développement de London
Pourquoi êtes-vous devenu scientifique?
J'aime résoudre des problèmes et faire des découvertes, et je me souviens encore de la première grande percée que j'ai faite pendant mes études de doctorat. Je me suis rendu compte que je regardais quelque chose que personne d'autre n'avait jamais vu auparavant. Ce sentiment de découverte était exaltant et c'est quelque chose qui me motive encore aujourd'hui.
Nous vous présentons Christopher Garnham (Ph. D.)
Profil
Quel a été le plus grand défi que vous ayez rencontré dans votre carrière?
De choisir les domaines sur lesquels me concentrer lorsque j'ai créé mon propre laboratoire à Agriculture et Agroalimentaire Canada. Ma formation était plus académique et axée sur les sciences fondamentales. J'ai diversifié mes recherches et me suis lancé dans de nouvelles pistes, ce qui m'a permis d'appliquer les compétences acquises pendant ma formation à des domaines susceptibles d'avoir un impact plus immédiat.
Quelle est la question la plus courante que l'on vous pose sur votre travail?
« Qu'est-ce que vous faites? » Cela semble une question simple, mais il peut être difficile d'expliquer ce que je fais à la plupart des gens qui n'ont pas de formation scientifique. J'aime essayer de trouver de nouvelles façons d'expliquer mes recherches de manière à garder les gens intéressés et désireux d'en savoir plus.
Qui a inspiré votre carrière ou qui est votre idole?
J'ai eu la chance de bénéficier d'un excellent mentorat tout au long de ma formation scientifique. Mon directeur de thèse à l'université Queen's, Peter Davies, m'a donné beaucoup de liberté pour explorer mes idées. De plus, ma superviseure de stage postdoctoral aux National Institutes of Health du Maryland, Antonina Roll-Mecak, m'a appris à travailler fort et à ne pas avoir peur. Je me suis beaucoup appuyé sur ces sentiments au début de ma carrière.
Quel est votre plat préféré?
Le rosbif avec sauce et pommes de terre en purée, et le brocoli avec sauce au fromage.
Une réflexion originale sur l'une des plus grandes cultures du Canada
On trouve dans une épicerie moderne plus de 4 000 produits contenant du maïs comme ingrédient. La polyvalence du maïs est énorme, et des centaines de procédés industriels l'utilisent comme composant respectueux de l'environnement, que ce soit dans les couches, le gypse ou les antibiotiques. Toute menace à notre culture du maïs par des toxines naturelles appelées mycotoxines (provenant de champignons) est donc grave.
De nombreux champignons fabriquent ces produits chimiques toxiques dans les cultures qu'ils infectent. Les mycotoxines présentent un risque pour la salubrité des aliments, particulièrement pour le bétail qui les consomme. La contamination par les mycotoxines représente un des plus grands défis pour les producteurs du monde entier, notamment ceux qui cultivent du maïs et du blé.
Le Centre de recherche et de développement (CRD) de London d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) est situé au cœur du pays du maïs de l'Ontario. Les chercheurs y voient de près les dommages causés au maïs par les mycotoxines.
Heureusement, le chercheur d'AAC Christopher Garnham, biochimiste au CRD de London, travaille avec une équipe qui voit également une opportunité dans une découverte récente. Ils pensent avoir trouvé une solution durable, qui pourrait réduire l'impact de la menace et notre utilisation d'herbicides.
L'approche est basée sur la capacité de certains champignons à produire des enzymes qui peuvent transformer leurs propres toxines en des substances inoffensives.
« Cette enzyme a peut-être été négligée dans le passé parce que nous ne pouvions tout simplement pas détecter le produit détoxifié qu'elle génère, explique Christopher Garnham. Maintenant, grâce aux récents appareils de laboratoire dont nous disposons au Centre, nous sommes en mesure de l'identifier et de l'analyser. »
Alors, qu'est-ce qui est si fascinant avec cette enzyme? Eh bien, étant donné l'importance de la menace des mycotoxines et la difficulté de la maîtriser, l'enzyme pourrait être extrêmement utile.
Pour le maïs et le blé, cela pourrait signifier ne plus avoir à utiliser d'herbicides, ou être en mesure de réduire le risque de toxicité alimentaire posé par les toxines. Tout cela se traduirait par des économies, une meilleure salubrité alimentaire et un impact moindre sur l'environnement.
Christopher Garnham examine un grand nombre de ces enzymes détoxifiantes afin d'identifier les plus efficaces. Les fabricants d'aliments pour animaux travaillent déjà avec lui sur la salubrité et l'aspect pratique d'ajouter de telles enzymes aux aliments pour animaux, ainsi que sur d'autres applications potentielles – tout cela au nom d'une plus grande durabilité.
Les premiers seize pour cent
Épisode 005 - Sauver les nutriments grâce à une science novatrice
Christopher Garnham et son équipe à AAC ont découvert quelque chose de très petit qui pourrait avoir de grandes répercussions dans l'industrie de l'alimentation humaine et animale. Certaines cultures comme le maïs et le blé peuvent être infectées par un champignon qui, en se développant, produit des mycotoxines. L'ingestion d'aliments contaminés aux mycotoxines est préjudiciable à la santé du bétail et des humains. Écoutez Christopher Garnham expliquer leur découverte d'une enzyme qui a le potentiel diminuer le risque que représente cette toxine.